Un recommencement sans fin

12 0 0
                                    

Cette dernière année d'école, si vous saviez chers lecteurs... une pure souffrance.

La rentrée, ce premier jour où je revois une dizaine de personnes que je n'aimais pas tellement, le temps s'arrête pendant quelques instants... plongée dans mes pensées, cette voix me murmure « encore une année avec eux ». 
Et c'est alors que ma raison prononce cette phrase rosacée... « je ne tiendrai pas, encore un an, c'est trop long »

Chaque jour avançait, chaque jour cet éco passait encore et encore dans ma tête, je savais qu'au fond de moi, depuis le début je ne tiendrai pas ... depuis le début et pourtant je me suis tu. Pourquoi ?
Je répétais ce qu'elle me disait « tu vas tenir le coup, t'as hérité de ma force, il y a toujours des hauts et des bats mais tu vas t'en sortir, la vie elle est comme ça et c'est pas terminé »
Dans l'espérance que cette année passe, peut être aurai je encore la force d'y parvenir

Mais tu savais le nombre de fois où j'ai étouffé mes cris, pleures et larmes, ma souffrance au fond de mon lit et tu ne savais que dire « arrêtez de m'appeler je sais que ma fille ne va pas bien » je t'en veux de ne pas m'avoir laissé me délivrer mais en même temps pas, parce qu'au final je sais que toi aussi tu te sentais impuissante...

École compétitive, professeurs qui foutent la pression, CPE glissant des phrases subtiles (c'est les vacances profites pour te reposer mais n'oublies pas de réviser), esprit élitiste dans l'esprit de chaque élève avec pour seule devise « réussir même s'il faut en venir à écraser les autres. »

Ayant déjà Cat dans votre tête, vous vous mettez à perdre 15 kg en 9mois ... vous prétextez un régime mais non.. vous mangez peu le matin, pas du tout le midi, vous rentrez chez vous faible et vous vous en dormez la boule au ventre.

La nuit, m'endormant péniblement la gorge, le ventre noués, je ressasse mes journées, ne dors plus, me réveille avec ce sentiment d'angoisse. (Je me voyais pendant que je dormais revivre une deuxième journée, apprendre mes fiches, le décor était cette école)
Plus les jours passent, plus je somnole, ayant des courbatures, Cat est présente, menaçante plus que jamais.

La voix de ma raison me dit ... « tiens le coup, fais abstraction de Cat, tu sais qu'elle fais parti de tes démons dans ton placard mais fais la taire ».. parfois dans ma tête je criais ARRÊTE !! STOP ! FERMES LA ! Pendant qu'une personne discutait avec moi mais rien ne sortait... il fallait se concentrer pour que Cat arrête de parler. Je ne faisais que m'épuiser, ce sentiment de lourdeur me pesait, je sombrais mais refusais de me laisser abattre ... jusque quand ..? Me mentais je ? Ces interrogations me revenaient souvent et cela faisait un an et demi que je me les posais.

Un jour de novembre, j'étais prêt ... 2 lames de rasoir dans mon sac ... Cat m'a suggéré cette délivrance « tranches toi les poignets, allonges toi comme chaque soir, ressens tes forces te quitter et fermes les yeux, je sais que tu n'attends que ce moment : être délivré de cette terreur»
J'étais à l'école, en permanence, devant mes cours je me suis mis à pleurer et j'ai appelé l'infirmière de l'école, instinctivement ... Ma bouche s'est mise à parler à ma place, tout est sorti s'en attendre l'accord de ma conscience.
En réalisant ce que je venais d'avoir en tête j'ai appelé ma copine ... je lui ai dis que je l'aimais tellement .. elle me connaît si bien qu'elle n'a même pas réagit de manière excessive ... elle a simplement prononçait ses mots « je suis la avec toi, quoiqu'il arrive je t'aime et je respecterai tes choix, si tu en ressens le besoin d'y aller pour quelques temps c'est qu'il le faut. Je serai toujours là pour toi mon chéri».
Vous ne pouvez imaginer la délivrance que cela m'a fait... entendre ses phrases c'était comme ci je ressentais qu'elle était près de moi et que j'avais son approbation pour me laisser tomber... 💔

(Aparté : si elle le lit : "je sais que t'en as probablement parfois marre que je recommence toujours avec ça, mais tu sais que je fais au maximum, que je me bats pour avancer et ma plus grande récompense a toujours été ton soutien et ton amour que tu m'apportes chaque jour malgré tout.)

Quelques minutes plus tard, me voilà à l'hôpital pour pensées noires et suicidaires... je n'y suis pas resté, mes parents m'ont fait sortir contre avis médical mais ne m'ont sans plus aider. Ma mère me disait des paroles sages comme quoi j'étais fort, que je pouvais surmonter tout cela mais non elle ne comprenait pas.. je n'avais plus de force, plus d'attentes...
Soyons cache mes chers lecteurs, ma pensée était profonde, était la suivante :
« j'ai si mal à l'intérieur de moi, qu'elle me ronge, me fais frissonner, mourir à l'intérieur depuis des mois ! Je préférai avoir 1000 fois plus mal physiquement que ce supplice qui ne semblait avoir nulle échappatoire.
Partons en psy, qu'on me fasse du mal, qu'on m'attache, s'attaque à coup de médicaments mon cerveau pour qu'il s'éteigne et que je puisse enfin me reposer... reposer cet esprit qui ne s'est jamais éteint depuis plus d'un an »
Cette pensée est dure n'est ce pas ? Vous êtes choqués ? Ou peut être pas autant que ça puisque cela vous a déjà aussi traversé l'esprit ...

Nous rentrâmes, personne ne parlait, tombée des nues tout le monde se couchèrent avec inquiétude, le sentiment de ne pas avoir été assez présent, de ne pas savoir ce qu'il se passe, ce qu'il s'est passé...
On se shoot le soir à coup de somnifère, de fluide pour nous détendre, ressentir des petits papillons dans le ventre, nos bras lourds, notre esprit embrumé, tout devient noir....

The next day's worse than yesterday.

Écoute :
https://m.youtube.com/watch?v=bo_efYhYU2A

1èreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant