Marquand était allongé dans le lit conjugal, un sourire béat accroché aux lèvres. Alice venait de lui dire qu'elle l'aimait et il adorait ça. Depuis son enlèvement, leur relation avait pris une toute autre tournure, aussi bien professionnellement que sentimentalement.
Au boulot, Alice était devenue sa supérieure hiérarchique : elle occupait depuis 6 mois le poste de procureure de la République. Il avait eu peur de mal le vivre, de ne pas supporter qu'elle puisse parfois lui donner des ordres et lui imposer ses idées. Mais elle était tellement épanouie et brillante dans ses nouvelles fonctions, qu'il était prêt à presque tout accepter. Derrière le "presque" se cachaient des débats acharnés et des engueulades mémorables, devenant outrageusement excitantes, surtout au moment des réconciliations.
A la maison, le tutoiement était devenu naturel tout comme la vie à 4. La peur qu'ils avaient eu de se perdre avait poussé Alice et Marquand à faire ce qu'ils s'étaient longtemps interdit : vivre sous le même toit. De ce fait, tout était devenu plus simple : les enfants ne passaient plus des heures à chercher leurs manuels scolaires chez leur mère alors qu'ils étaient chez leur père et les parents ne passaient plus leur temps à faire l'inventaire de leur frigidaire respectif pour savoir quand aller faire les courses. Et surtout, ils se dévoilaient et s'aimaient sans retenue, ce qui expliquait le "je t'aime" qui venait de franchir les lèvres d'Alice.
Le commandant se pencha vers la procureure et captura avidement ses lèvres. Celle-ci le repoussa.
- Ada a une sortie au musée des sciences ce matin et il ne faut surtout pas qu'elle arrive en retard.
- Allez juste 5 minutes... grogna Marquand.
- Non, non, non ! Debout commandant ! Et c'est non négociable, c'est ta supérieure qui te le demande...
- T'es vraiment pas drôle... râla t-il, avant de se lever.
Alice rigola et le suivit dans la cuisine pour petit-déjeuner avant de lever les enfants. Ils profitèrent des quelques minutes de calme qu'il leur restait pour plannifier leur soirée. Solanas leur avait demandé de garder son fils, Amaury, qui était aussi le petit ami d'Ada.
- Je vais en profiter pour lui expliquer que ma fille n'est pas un jouet et qu'il a intérêt de garder sa langue dans sa bouche et ses mains bien en vue sur la table quand je suis là.
- Non mais ça va pas ? Tu vas lui faire peur ! C'est pas parce que c'est le fils de Solanas qu'il est forcément irrespectueux et mal élevé ! Et puis, tu aurais entendu comment Ada m'en parlait... elle est amoureuse Fred... Elle t'en voudra si tu lui fais peur.
- Écoute, j'ai eu 15 ans hein. Et toi aussi. Tu sais comment sont les jeunes. Ils foncent, tête baissée et font de grosses conneries.
- Eh ben justement. Pour éviter ça, tu pourrais avoir une conversation d'adulte avec Amaury et lui rappeler l'utilité d'un préservatif. Ça serait peut être gênant mais au moins ça lui montrerai que tu lui fais confiance et que tu le considères comme quelqu'un de réfléchi et responsable.
Marquand recracha sa gorgée de lait chocolatée au visage d'Alice.
- Quoi ?!! Non mais ça jamais ! Déjà parce que c'est à son père de le faire. Et ensuite, parce qu'il pourrait prendre ça comme une bénédiction de ma part et qu'il est hors de question qu'il touche à ma fille ! gronda t-il.
- Je vais parler de contraception à Ada. Ça évitera les grosses conneries comme tu dis, continua Alice, sans prendre en compte les protestations de Marquand.
- Ouais et puis après laisse les seuls dans la chambre d'Ada aussi !
- Fred !! Tu veux vraiment commencer la journée comme ça ? Grandis un peu ! lui asséna t-elle, avant de quitter la table.
VOUS LISEZ
Inséparables
FanfictionMarquand vient de retrouver Alice et leur relation a été consolidée par sa disparition. Ils sont désormais plus unis que jamais et malgré la nomination d'Alice au poste de procureure, la famille atypique qu'ils forment avec leur deux enfants parvien...