La dame de l'accueil n'arrête pas de me reprocher ma nonchalance, comme chaque matin à mon arrivée au travail. Elle fait partie de ces gens qui ne se satisfont pas d'un simple bonjour, et qui exigent un sourire de votre de part ou ne serait-ce qu'une marque d'attention supplémentaire, sous prétexte que vous les connaissez. J'ai eu beau me forcer à le faire, je finis toujours par arrêté. C'est pour ainsi dire, contre nature chez moi.
Je franchis la porte de l'ascenseur et viens me serrer contre une dizaine de personne. La plupart me sont inconnus sauf Andy, l'assistante de mon boss. Andy... elle possède un don, se plaindre, auprès de n'importe qui, n'importe quand ! Et l'ascenseur semble représenter pour elle un réseau social sur lequel elle pourrait clamer, son horrible soirée avec 'Jack le beau gosse avec qui j'ai match sur Tinder', par exemple. J'appuie sur le bouton 45. Cet ascenseur est entièrement neuf, le panneau de commande, les portes, le miroir, le sol et même le plafond. Tellement neuf que je suis toujours incapable de sentir si je monte ou si je descend. Une dizaine d'arrêts sont prévu avant d'arriver à mon étage. Dans l'ascenseur chacun s'occupe. Un jeune homme écoute Andy se lamenter, mais son regard semble plus intéressé par le physique de celle -ci, que ses oreille ne le sont pour l'histoire du beau Jack. Une vieille femme faisant face au miroir tente tant bien que mal de sauver les murs de son visage. La façade de son visage pour plus de précision, elle superpose les couches de fond de teint et de gloss. A côté de moi se trouve un homme grand, très grand, écouteur aux oreilles, il tient son téléphone horizontalement, ses doigts ne bouge pas. J'en conclu qu'il regarde une vidéo. Quand à moi je fixe inlassablement le panneau de commande. J'ai le regard vide perdu dans mes pensées comme bien souvent. Je rêve les yeux ouverts, c'est pour moi un moyen de m'isoler du monde pressé dans lequel je suis né. Je compare, dans le monde de mon imaginaire, les boutons à des étoiles que je relis soigneusement une à une afin de former une constellation. Cela m'amuse et me fait sourire le temps d'un instant. Instant vivement interrompu par la voix robotique de l'ascenseur qui me cri que je suis arrivé à mon étage. J'ai l'impression que c'est un cri puisque que cette voix à l'audace de me sortir de ma bulle !
J'arrive à mon bureau. 'Salut Connor', me lance Gary, mon meilleurs collègue. Comprenez meilleurs parce que c'est le seul. Comme à son habitude Gary, porte un costume gris de très mauvais goût, la même chemise blanche (celle qu'il ne lave que tous les deux mois...) et des chaussures marrons délabrées, sans doute usées par ses innombrables allées et retour à la machine à café. Le personnage en lui même est assez simple d'esprit, capable de s'alarmer de la mort d'un petit écureuil et d'être indifférent aux attentat de la semaine dernière. Sa dernière préoccupation était de savoir si un léopard courait plus vite si on lui donné du café... passionnant. Je discute avec Gary, seulement afin de me donner l'illusion que le temps passe plus rapidement, mais j'ai bien peur de compter à ses yeux plus qu'il ne compte au miens.
Je m'assoie à mon bureau. Enfin ! Je retrouve mon ordinateur, mes notes et ma petite plaque sur laquelle j'ai gravé en lettres capitales mon nom: CONNOR LEWIS. Je suis le seul à posséder une plaque, sans conté mon patron. J'avais du temps libre, de l'argent à perdre et une irrésistible envie de paraître "cool". J'ai donc fait gravé ma propre plaque, cela me donne probablement l'illusion d'être supérieur aux autre.
La journée passe longuement, le temps semble tout faire pour que nous ressentions un profond ennuie. Le genre d'ennuie qui arrive à vous épuiser même si vous n'avez rien accompli de votre journée. Soudain, j'entends mon boss crier mon nom et celui de Gary, avec la même froideur que d'habitude. Enfin un peu d'action.
- Connor, Gary ! Allez faire un tour sur Time Square. La police en bloque l'accès en raison d'une manifestation. Rédigez ensuite un article qui traite des valeurs défendu par les manifestants.
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Science FictionConnor LEWIS, jeune adulte de 22 ans mène une vie quoi de plus de normal. Il travaille pour une grande société de journalisme à New York. Homme lambda vivant en 2020, sa seule particularité est son goût prononcé pour les Visual novels, fameux jeux...