Amour et Trahison ( Tome 2)

Sérénité

Cinq ans plus tard...

En ce magnifique après-midi d'août, l'amusement était de mise chez Aline et Paul. En effet, le couple avait invité quelques amis ainsi que Justine qui était venue seule, son conjoint étant retenu par son travail. À vrai dire, ils fêtaient  leur crémaillère puisqu'ils avaient enfin sauté le pas et acheté une maison. Leur maison. Celle-ci se trouvait dans un petit village non-loin de la commune où les deux professeurs exerçaient. Elle était très spacieuse, sur deux étages et possédait un immense jardin. Le bonus était tout de même la piscine creusée qui plaisait énormément à Jules.
C'est donc avec joie que toutes les personnes présentes ce jour dans la demeure des Cuez se délectaient du soleil et de la piscine qui offrait un rafraîchissement non-négligeable.

《Tu ne va pas te baigner Ju ?》 Demanda Paul à sa belle-fille qui restait sagement sur un transat à l'ombre.
《Non ça va aller ne t'inquiète pas, je n'ai pas si chaud que ça.》
《C'est bien la première fois que je te vois refuser  l'occasion de te baigner. Je me souviens quand tu étais petite, à chaque fois qu'on t'emmenait à la piscine, tu pleurais pour ne pas en sortir.》 Rit Aline en se remémorant la scène qui était arrivée un bon nombre de fois.
La concernée sourit mais ne répondit pas.
Sa mère apporta des limonades et tout le monde se rassembla autour de la table.

《Encore toutes mes félicitations ! Après le mariage et la maison, c'est pour quand l'enfant ?》 Plaisanta  Antoine.
《 Oh là calme-toi ! Ce n'est plus de notre âge les enfants.》répondit Paul en souriant.
《Dommage, j'aurai bien vu un bambin qui aurait eu à la fois le caractère je m'en-foutiste de son père, et le côté irritant et sérieux de sa mère...》
Aline lui lança un regard qu'elle voulait réprobateur tandis que Paul s'amusait de la bêtise qu'il venait d'entendre.
Jules, qui avait maintenant 12 ans, prit la parole :
《Ah non moi j'en veux pas ! C'est trop chiant un gosse, ça crie, ça pleure et on doit tout le temps s'en occuper. 》
Cela fit rire tout le monde autour de la table et Justine choisit ce moment pour intervenir.
《Ne t'inquiète pas Jules, ils n'auront pas besoin d'un autre enfant puisqu'ils devront assurer leur rôle de grands-parents 》dit-elle en souriant et en regardant sa mère qui était bouché bée, comme tout le monde autour de la table.
《T'es enceinte ? Felicitation !》 Dit Paul en se précipitant pour prendre sa belle-fille dans ses bras.
Tout le monde félicita la future maman et celle-ci regarda de nouveau sa mère qui était restée sans-voix face à cette nouvelle.
《Ferme la bouche chérie tu vas gober les mouches 》 se moqua Paul.
《Ma puce je suis tellement contente pour toi ! Je te revois encore toute petite et voilà que maintenant tu vas devenir maman...》 dit enfin Aline en ignorant la remarque de son mari.
《J'ai tellement hâte de l'entendre vous appeler papy et mamy 》 répondit Justine.
À ces mots, Aline et Paul grimacèrent, même s'ils étaient secrètement ravis.
《Techniquement, je ne suis pas son grand-père donc il, ou elle, ne va pas m'appeler papy 》intervint Paul.
《Mais je veillerai à ce qu'elle t'appelle comme ça 》
Il se contenta de sourire, heureux de faire partie de la famille à ce point.
Aline décida de sortir du champagne afin de fêter l'événement, et bien-entendu, Justine bu un cocktail sans alcool préparé par son beau-père.

La journée se termina tranquillement, les invités partant presque tous en même temps, aux alentours de 18h30. Les maîtres de maison rangèrent donc la terrasse et nettoyèrent toute trace d'un quelconque passage, pendant que Jules s'amusait encore dans la piscine. 

《Tu te rend compte ?》
《Ça fait 20 fois que tu me le répète donc oui, je m'en rend compte》
《 Ma fille est enceinte !》
《21...》dit-il tout bas, en laissant sa femme exposer sa joie.

Depuis cinq ans, Paul ne se lassait pas de regarder sa compagne  s'enthousiasmer pour tout et n'importe quoi, s'énerver pour la moindre petite chose qui lui déplaisait... Finalement, c'était ce caractère qui la rendait unique et on ne pouvait pas aimer Aline sans aimer sa personnalité. 

《Dis, tu m'écoute ?》
《Toujours ma chérie》 répondit Paul avec un sourire innocent.
《C'est si facile de savoir quand tu mens, c'est incroyable ! 》
《Je ne mens pas, je brode autour de la vérité.》
《C'est la même chose.》
《Rien n'est plus semblable à l'identique que ce qui est semblable à la même chose.》

Pour toute réponse, il reçut une tape sur l'épaule. Aline ne put s'empêcher de sourire face à cette réplique, c'était tout le temps pareil. Dès qu'elle tentait d'être sérieuse et de réprimer son mari, elle perdait toute conviction en voyant son sourire innocent et en entendant ses grandes citations qu'il tirait de je-ne-sais-où. Vraiment, les philosophes avaient le pouvoir de vous entourlouper comme ils le souhaitaient et elle se faisait avoir à tous les coups.

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Aline était sur la terrasse, assise et admirant son magnifique jardin, tout en écoutant le bruit du vent dans les arbres. Elle était tellement absorbée par cette nature qu'elle n'entendit pas son mari s'approcher pour venir s'assoir à côté d'elle. Il mit son bras autour de ses épaules et elle vint tout naturellement se caler contre lui. Ils restèrent dans cette position de longues minutes, jusqu'à ce que Paul prenne la parole.

《Je t'aime Aline》

Celle-ci se mit à sourire, surprise puisqu'ils n'avaient pas pour habitude de s'avouer leur amour a haute voix, et se redressa en restant tout de même dans l'étreinte de son mari. Elle l'embrassa et le regarda tendrement.

《Je t'aime aussi》