Chapitre 1🌶

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Le train de nuit pour paris n'étant qu'à moitié plein, j'ai de le place pour étendre mes jambes, me laisser aller contre mon siège et rêvasser. Mon sac de randonnée, usé et défraîchi par neuf mois d'aventure, trône à mes côtés. Quand à moi, je dois avoir l'ai tout aussi fatigué.
Je fouille dans une poche et en sors une orange, cueillie directement sur un arbre dans une petite rue de Ladrid il y a quelque heures. En règle général, on n'est pas censé se servir chez les gens, mais comme l'arbre en question étais dans le jardin de mon auberge de jeunesse, j'ai fait une exception. Je plante mon pouce dans l'épaisse peau alvéolée qui libère un doux parfum d'agrume. Dès la première bouchée, un flot de souvenirs m'assaille pas de Madrid ni même de l'Espagne, mais de Tanglewood.
Je sors de la mer en courant, ruisselant de gouttelettes salées. Sur la plage déserte, une superbe blonde aux longes jambes le regarde me jeter sur la couverture rayée. Je la prends dans les bras, mais elle se dégage aussitôt en riant.
-Non, Ash! Tu est tout mouillé!
Elle me passe une serviette. Je m'essuie un peu, puis je m'allonge afin que le soleil finisse le travail. Une odeur d'orange attire mon attention; la fille en agite un quartier sous mon nez. Je le croque à pleines dents, dégustant son jus sucré. Elle se couche à quelque centimètres de mou sur la couverture. Je me tourne pour contempler ses joues bronzées saupoudrées de sables, ses yeux plus bleus que le ciel d'été.
Cette fois, quand je tend les bras vers elle, elle ne me repousse pas.

Le train file dans la nuit, rapide et silencieux. A-t-on déjà passé la frontière française? Aucune idée. J'ai pris trop de train, franchi trop de frontières cette année. L'attrait de la nouveauté commence à s'estomper. Tanglewood m'apparais comme un rêve, le fruit de mon imagination, un fantasme. Il n'y a que quelque semaines que j'ai repris mon sac, mais j'ai l'impression que ça remonte à une éternité.
J'ai là sensation d'avoir oublié quelque chose d'important là-bas, quelque chose de vital. Mon cœur, mon âme, mon sens de l'aventure... Rien n'est plus pareil depuis que j'ai dit au revoir à Honey Tanberry.
Je ne voulais pas partir, mais il me reste encore six mois à voyager. En février, je dois rentrer à Sidney étudier la philosophie et les sciences politiques une perspective qui ne me réjouit plus autant qu'avant.
J'ai passé trois semaines inoubliables à Tanglewood. Ça doit vraiment être un endroit à part, pour qu'un ado australien d'origine sri lankaise s'y sente chez lui alors que sa famille est à l'autre bout du monde.
Quand on est jeune et amoureux, on n'a aucune envie que sa s'arrête.
-Viens avec moi, ai-je proposé à Honey. On fera le tour de l'Europe ensemble, on ira à Paris, à Berlin, à Madrid... où on voudra! On mangera des glaces, on louera un scooter à Rome on jettera des pièces dans la fontaine de Trevi en faisant un vœu...
Je savais déjà quel serais le mien.
-Alors, sa te tente? Ai-je insisté.
Qui nuage d'orage a assombri les yeux bleus de Honey.
-Je ne peut pas. J'ai le bac à la fin de l'année. Même si j'en meurs d'envie, je ne peut pas sécher les cours...
Quand j'ai rencontré Honey il y a dix-huit mois, à Sidney, le mot « études »suffisais à lui donner des boutons et à faire disparaître son sourire. Et maintenant, c'était ça qui nous séparais!
-Tu à qu'à prendre une année sabbatique, ai-je suggéré. Comme moi! Elle a secoué la tête.
-J'ai mis près de dix-sept ans à comprendre l'importance des études. Je ne vais pas tout gâcher alors se je me suis enfin mise au travail. Ne me demande pas ça!
Mon offre n'étais pas vraiment sérieuse. Connaissant sa situation, je savais qu'elle dirais non. Mais il fallait que je tente ma chance.
-Ne t'inquiète pas, l'ai-je rassurée.
Ce n'est pas mon intention. Mais tu vas tellement me manquer...
-Toi aussi.
-Si je restais encore un mis ou deux?je pourrais trouvé un petit boulot...
-Et ton voyage en Europe? Tu l'as préparé pendant si longtemps... il faut que tu le termine. Va, vis tes aventures, et écris moi pour me les raconter. Ce sera presque comme si j'étais avec toi. Je n'étais pas convaincu.
-J'aimerais pouvoir venir, Ash, a-t-elle ajouter. Ou te garder auprès de moi. Mais tu ne tarderais pas à avoir la bougeotte, et tu m'en voudrais. Je ne tien pas à être celle qui t'empêchera d'accomplir tes rêves. C'était merveilleux de te revoir, mais on ne dois pas se laisser distraire. Ne renonce pas à tes projets.
Pour elle, j'aurais pourtant renoncé à tout.
-Je veut juste que tu fasse le bon choix, a-t-elle conclus.
Le problème, c'est que je n'étais plus certain de ce que je voulais, moi. Je ne voyais plus l'intérêt de visiter l'Europe sans Honey à les cotés.
Elle m'a accompagné à la gare d'Exeter.
-Rappelle-moi pourquoi je part? lui ai-je demandé en attendant le train.
-Parce que c'est ce dont tu as toujours rêvé. Et parce qu'il ne te reste qui six mois avent la fac. Profites-en a fond.
-En parlant de ça...
Elle a posé un doigt sur mes lèvres.
-Chute. Ce n'est pas le moment de te dégonfler. Tu vas pouvoir étudier les matières qui te passionnent.Su tu laisser passer cette chance, tu le regretteras.
-Justement, Je ne sais pas si j'ai bien fait de m'inscrire en philo et en sciences politiques. Et si les lettres tous les journalismes me convenaient mieux?Je devrais peut-être bosser dans un café le temps de me décider.
-Explore le monde,Amuse toi, imprègne-toi de ce que tu vois. Et réfléchis à ce que tu attends de la vie.
c'est à ça que ça sert, une année sabbatique.
Mon train est arrivé, je l'ai serrer très fort dans mes bras, puis j'ai embarqué et je lui ai fait au revoir par la fenêtre. Je n'avais pas besoin d'une année sabbatique pour comprendre que je venais de quitter tout ce qui comptait à mes yeux.

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