Nouvelle réaliste.
Je regardais mes pieds, couverts de boue et trempés des larmes qui roulaient lentement sur mes joues pour ensuite tomber sur mes chaussures. J'étais essoufflée. Chaque muscle de mon corps me faisait mal. On m'avait pourtant appris à courir peu importe le problème. Cette fois-ci, je n'avais plus la force de continuer à me battre. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais là. J'allais le regretter. Je ne voulais plus vivre dans la peur et la crainte. Je ne savais pas si être là bas allait arranger les choses. Je craignais que non mais je n'avais plus le choix. Je vivais trop au jour le jour, il fallait que j'apprenne à réfléchir, à penser à ce qui allait se passer après. Tout irait mieux si j'avais écouté mes amis : « Il ne faut pas se détruire pour quelqu'un qui n'en vaut pas la peine ». Ma mâchoire se serra, repenser au début, à mes amis, me faisais très mal. Malgré ma colère, je continuais mon chemin parmi les arbres. Mes yeux étaient comme attirés par la beauté de cette nuit : ce ciel, ces étoiles et cette lune. C'était beau. Trop beau pour une nuit qui avait si mal commencé et qui n'allait sûrement pas mieux se terminer. J'aurais tout donné pour remonter le temps, modifier le cours des choses. Ces maudites pensées ne cessaient de tourner dans mon esprit. Je n'arrivais à en chasser aucune.
Soudain, des cris d'hommes me sortirent de mes pensées. L'angoisse montait mais je ne voulais pas céder à la panique. Pas cette fois. J'essayais de calmer mon souffle, les cris d'hommes étaient toujours lointain, mais il était évident qu'ils se rapprochaient. J'hésitais. Les paroles de ma mère me revinrent : « Faute avouée, à moitié pardonnée ! Quand tu fais une bêtises il faut toujours le dire, d'accord ma chérie ? ». Je me souvenais aussi bien de ses mots que de son sourire. Un sourire si faux. Aussi faux que ce « ma chérie » qu'elle prononçait à chaque fin de phrase. J'essayai de nouveau de faire le vide dans ma tête : il fallait que je cours. Je n'avais plus le temps d'hésiter.
Tout était allé très vite : l'instinct avait pris le dessus. J'avais beau courir aussi vite que possible, les voix ne s'éloignaient pas. Je ne contrôlais plus ma peur : j'avais cédé à la panique. C'était, je crois, la seule chose qui me donnait encore la force de continuer. Une force décuplée. Les choses auraient dû être différentes. Mais je ne pouvais pas revenir en arrière. Je savais que mes efforts étaient inutiles. C'était perdu d'avance. Je décidai de sortir de mon chemin. Sur le coup, je n'étais pas vraiment sûre que c'était réellement une bonne idée mais je continuais ma course. Je regardais tout ce qui se passait autour de moi. J'avais peur. Tout d'un coup, je trébuchai sur quelque chose. Ma tête avait cogné le sol et j'étais un peu sonnée mais le temps pressait et je ne pouvais pas m'arrêter maintenant. Le terrain n'était plus stable. J'avais dû tomber des dizaines de fois, j'arrivais parfois à me rattraper sur un arbre mais ça ne suffisait pas : je ralentissais trop. Je voyais à présent des lueurs de lampes sur les troncs d'arbres. Je devais trouver une solution.
Dans un dernier espoir, je vis une petite cavité et je m'y cachai pendant un certain temps. Je repris mon souffle petit à petit. Consciente que je n'étais pas assez bien cachée, je m'enfonçai encore plus au fond de la grotte. C'était insupportable mais bénéfique. Le temps passait très lentement. Les voix étaient toutes proches, sûrement à quelques mètres de ma cachette. Je priais intérieurement pour qu'ils ne me trouvent pas. La fatigue prenait le dessus et, malgré le froid de la roche, je crois que je m'étais endormie parce que tout était un peu flou. Quand je me réveillai, plus de bruits, un silence de mort, de liberté. Une liberté instable. Je ne savais pas ce que je devais faire mais je sortis. Tant pis si c'était un piège et que le danger n'était pas partit. J'avais mal partout. Prudente, je sorti en plissant les yeux à cause du soleil. Tout était calme. Pour l'instant ; tout allait mieux.
Je m'assis dans le canapé, allumant la télévision comme une personne normale. Depuis quelques semaines ma vie paraissait normale, pourtant, je vivais encore dans la peur et la crainte. De mon point de vue, rien n'avait réellement changé. Je mis la sixième chaine ; les informations. « L'affaire concernant la femme qui avait tué son mari après qu'il l'ai trompée est enfin résolue. La coupable a été identifiée : Marilyn Ducham. Elle a été arrêtée ce matin et a été condamnée à trente ans de prisons. Les policiers ajoutent qu'ils... » Bouche bée, je ne compris pas tout de suite ce que ça voulait dire. C'était fini : j'étais libre. Peut-être bien qu'un jour la culpabilité me rattrapera et j'irais m'excuser à cette pauvre innocente. Pour l'instant, j'avais une liberté que je ne méritais certes pas, mais elle était là quand même. Je profiterais, une nouvelle vie venait de commencer. J'ai appris de mes erreurs ; je ne les referais plus.
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Mes nouvelles.
Short StoryIci se trouveront mes nouvelles que j'ai écrite en 4eme ( cette année donc). Normalement il y en aura trois : Une nouvelle réaliste, deux nouvelles fantastiques (dont une qui est celle de mon brevet blanc). Voila, ne recopiez pas ces histoires s'il...