Chapitre I

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J'entends les hurlements et les cris des personnes autour de moi comme si mon cauchemar se répétait et ne finissait jamais. Je n'en peux plus de cette boucle sans fin. Je veux en finir au plus vite de toute cette supercherie. Je déteste voir le visage des personnes en panique et surtout lire la peur dans leurs yeux. Apercevoir la peur dans les yeux des personnes est une chose horrible à vivre surtout dans ma situation. Je veux repartir à zéro, que tous le monde ne se souviennent pas de moi et qu'ils ne m'ont jamais approché, ni même remarqué. Ça aurait été plus facile à digérer pour recommencer.

Cependant, l'ambulance arrive à toute vitesse autour des deux heures du matin dans la rue devant tous les voisins mais surtout devant le regard en colère de mes parents. Je tiens à peine debout à cause de tout l'alcool que j'ai bu ou à cause du coup que je me suis pris en ce début de soirée. Je ne me souviens pas de ce que j'ai fait avant ou presque. Je sais juste que je ne suis pas dans mon état normal.

Le regard de mes parents est glacial même sans émotion je dirais. Je le vois dans leurs yeux que je les dégoûte depuis plusieurs années et que là je viens tout juste de les perdre à tout jamais. Je viens de toucher le fond et un point de non retour. Mon père a son regard braqué sur l'ambulance et ma mère regarde le sol ne sachant même plus quoi faire ni quoi dire. Je pense qu'elle hésite entre rentrer à la maison ou m'engueuler car ses points se resserrent de plus en plus comme si elle pouvait tuer quelqu'un en ce moment même. Je ne l'avais jamais vue comme ça auparavant. C'était une femme attentionnée avec tout le monde en apparence. Les gens autour de nous que ce soit la famille ou alors les voisins apercevaient seulement qu'on était une famille uni, je dirais même parfaite jusqu'au moment ou tout à déraper. 

- Bonsoir, excusez moi de vous avoir dérangé vu l'heure qu'il est mais ma fille est dans un état second à cause de tous ce qu'elle a bu et elle a l'arcade ouverte. Elle s'est pris un grand coup dans la tête. Dit mon père poliment mais sur un ton plutôt énervé.

- Ce n'est pas grave nous avons l'habitude de ce genre de situation. On va l'emmener avec nous pour la soigner et voir comment sa tête supporte le choque. On vous recontacteras d'ici 1h ou 2h. Dit un monsieur de l'ambulance.

- Merci. Dit mon père en se dirigeant vers la maison sans même se retourner vers moi pour m'accompagner à l'hôpital.

- Monsieur vous n'accompagnez pas votre fille ? Dit une femme qui vient de sortir de l'ambulance.

- Non, elle peut se débrouiller toute seule, j'en ai marre qu'elle me bousille la vie depuis 7 ans. Elle est majeur depuis déjà 5 ans maintenant alors elle n'a plus besoin de moi. Qu'elle va faire sa vie autre part, moi j'en ai plus rien a foutre de son état. Qu'elle se démerde un point c'est tout. Dit mon père sèchement.

Je panique jusqu'à en perdre la voie. Je commence à pleurer sans m'en rendre compte mais au bout d'un moment plus rien ne sort comme si je m'était transformée en pantin qu'on venait de déposer au fond d'un placard de grenier. L'air ne revient plus à mes poumons, je me crispe. Je suis paralysé par ma peur qui grandit. C'est la première fois que je prends pleinement conscience que je les ai définitivement perdu pour de bon. Et ça fait mal, terriblement mal.

C'est la première fois que mon père est vraiment en colère au point de l'exprimer clairement devant tous le monde, qu'il en a plus rien à foutre de moi. Au bout de quelques secondes mes souvenirs du passé ressurgissent immédiatement au moment ou mon père claque la porte de la maison. J'entends seulement un "Alicia ne t'en vas pas..." et puis trou noir.

Je te pardonne...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant