Chapitre 1 : Delighed to work with you

84.2K 3.5K 121
                                    

Chapitre 1 : Delighed to work with you

Les semelles de mes chaussures à talons claquent sur le trottoir, alors que je cours vers l'agence immobilière de Jim. Je suis en retard et cela ne présage rien de bon. Avec le début des vacances d'été, le flux de touriste a explosé, rendant le trafic encore plus dense que d'habitude. J'ai donc décidé d'abandonner mon bus habituel et de finir le trajet à pied, ce qui prend beaucoup plus de temps. Voilà comment je me suis retrouvée en train de zigzaguer entre les artistes de rues, les sosies de stars qui se font prendre en photo et les vacanciers sur Hollywood Boulevard. Mon souffle est court et un point de côté endolorit l'intégralité de mon ventre. J'ai tellement de mal à respirer que j'ai l'impression que je vais vomir mes poumons. Une rafale d'air chaud de plus de 30 degrés s'abat sur mon visage, me faisant suffoquer. Je déteste l'été ici. Il fait bien trop chaud, surtout lorsque notre travail nous oblige à porter une jupe serrée et un chemisier tous les jours. 

Après quelques minutes de course, j'arrive enfin devant l'agence immobilière "Jim Lewis". Je prends une grande inspiration, avant de pousser les grandes portes d'entrée. J'espère vraiment que Jim sera de bonne humeur et qu'il ne dira rien pour mon léger retard. J'entre dans l'agence et arrive dans le grand accueil. Kristi, la secrétaire est assise derrière son grand bureau et semble concentrée, lisant quelque chose sur son ordinateur.

-Bonjour Kristi, dis-je. 

Au son de ma voix, elle lève les yeux de son écran et pose son regard sur moi. Ses sourcils blonds se froncent au-dessus de ses lunettes donnant à son visage angélique un air sévère inhabituel. 

-Je pensais que tu n'arriverais jamais Jade, qu'est-ce qui t'a pris autant de temps ?  demanda-t-elle, avec un certain ton de reproche.
-C'est les touristes ! Ils sont partout, ils envahissent toute la ville... Je ne comprends pas ce qui les intéresse tant ici. 

Je soupire avant d'oser les sourcils. 

- J'espère que Jim ne m'en voudra pas, dis-je avant de me diriger vers le distributeur d'eau situé dans un coin de la pièce. A-t-il remarqué mon retard?  

Je me serre un verre d'eau et en bois l'intégralité d'une traite. Je jette le gobelet en plastique dans la poubelle placée juste à coté, avant de reporter mon attention sur Kristi. 

-Non il ne s'en est même pas rendu compte, à vrai dire, assura-t-elle. Il est entré dans son bureau avec un client il y a près d'une heure et ils ne sont toujours pas sortis. 

Je m'approche de Kristi et jette un coup d'œil vers le bureau de Jim. La porte est close et des éclats de discussion s'échappent de la pièce. 

-Tu ne devineras jamais qui est ce fameux client. 
-Comment serais-je censée connaître l'identité du client ? 
questionnai-je. 

Un sourire étire ses lèvres maquillées en rouge et elle enlève ses lunettes avant de les poser sur son bureau. Elle se lève et s'approche de moi. Elle dépose ses mains sur mes épaules avant de se baisser légèrement pour être à ma hauteur. 

-C'est Harry Styles. Le célèbre Harry Styles ! s'exclama-t-elle, excitée. 

Ma bouche s'entrouvre légèrement alors que je suis envahie par la curiosité et la surprise. 

-Vraiment ? Qu'est-ce qu'il fait là? demandais-je.
-Et bien, figures-toi que Monsieur Styles veut faire l'acquisition d'une belle villa dans Los Angeles. » 

Voir une star du cinéma ici est plutôt ordinaire, j'en ai déjà vu un paquet. Mais voir un chanteur, c'est beaucoup moins courant. Je ne suis même pas sûre d'en avoir déjà vu un. 

-Oui et visiblement il cherche vraiment la perfection car aucune maison ne semble lui plaire, clarifia Kristi avant de croiser ses bras sous sa poitrine.
-Pourtant il y a de très belles propriétés dans Los... 


La porte du bureau de Jim s'ouvre soudainement me coupant. Nous tournons toutes les deux la tête vers l'homme qui vient de faire irruption dans l'accueil, intriguées. Mais ce n'est pas Jim qui sort de son bureau, mais un autre homme. Il est grand, brun, musclé et habillé de noir de la tête aux pieds. Monsieur Styles. Autant dire que si je l'avais rencontré dans la rue je ne l'aurais pas reconnu. Il est bien plus beau et imposant qu'à la télé. Ses prunelles vertes balayent l'ensemble de la pièce avant de se poser sur Kristi. Il la détaille du regard, fixant son visage intensément. Puis rapidement il détourne son regard pour le poser sur moi. Il me dévisage de la tête en pied comme s'il passait en détail chaque élément de mon visage, chaque parcelle de mon épiderme. J'ai l'impression que ses yeux brûlent ma peau et ma chaire. Il m'étudie longuement comme l'aurait fait un carnassier sanguinaire, à la recherche de sa futur proie. Mon sang bouillonne alors que ses yeux se plongent dans les miens. Il hoche légèrement la tête avant de se mordre la lèvre inférieure.


-Bonjour, dit-il à mon intention.
-Hum, bonjour, répondis-je mal à l'aise. 

Il se dirige vers le distributeur à eau et s'en sert un verre. Il l'amène rapidement à ses lèvres avides et boit l'intégralité du liquide d'une traite. Exactement comme je l'avais fait un peu plus tôt. Il presse le gobelet en plastique dans sa main, le broyant, avant de le jeter dans la corbeille. Il m'adresse un dernier regard, un sourire aux lèvres, avant de retourner dans le bureau de Jim. Sa démarche est si élégante et déterminée que s'en est intimident. Il ouvre la porte du bureau de Jim et s'engouffre à l'intérieur. Je sens la pression retomber lentement et je peux enfin respirer. Je soupire profondément avant de me diriger dans la direction opposée à M. Styles, vers mon bureau. 

-Tu as vu comment il t'a regardé ? demanda Kristi, me retenant. 
-Il t'a regardé de ma même façon, répondis-je gênée.
-Il m'a regardé d'accord, mais il t'a dévoré du regard !

Je secoue la tête de gauche à droite avant de répondre : 

-N'importe quoi ! Et puis de toute manière il doit faire ça avec toutes les filles ! Bon je dois aller bosser. On parle plus tard ?  

Elle hoche la tête, puis elle se rassoit devant son ordinateur. Je pénètre dans mon bureau et pose mon sac à coté de ma table recouverte de paperasse. Je vais près de la fenêtre qui donne sur Hollywood Boulevard et regarde quelques instants les gens qui se baladent dans la rue. Comment font-ils pour rester dehors par une telle chaleur ? On est bien mieux à l'intérieur au frais avec la clime ou la ventilation. Je vais m'assoir sur mon fauteuil et commence à étudier les dossiers des nouvelles maisons mises en vente et m'occupe de préparer leurs affiches publicitaires. 

                                                                             *

-Entrez, dis-je à la personne qui vient de toquer à la porte de mon bureau. 

La porte s'ouvre et dévoile Jim. En le voyant je me lève, par politesse, et le salue. Il me salue en retour avant de soupirer et de s'avancer vers mon bureau. Il tire une des deux chaises qui se trouvent devant ma table et se laisse tomber dessus. Je m'assois dans mon fauteuil et le regarde intensément. 

-Quelque chose ne va pas Monsieur? demandais-je. 

Il passe ses mains dans ses cheveux gris avant d'inspirer un grand coup. 

-Comme tu le sais, j'étais avec Monsieur Styles, commença-t-il. Il veut acheter une propriété dans les environs et...
-Et...? 
-Et il veut que ça soit toi qui le conseilles, 
lâcha-t-il. 

Quoi? Je fronce les sourcils, déconcentrée et totalement perdue. 

Pourquoi voudrait-il que ça soit moi qui l'aide à trouver une maison? demandais-je, incrédule.
Il a dit que vous aviez l'air d'avoir du goût, et il m'a demandé s'il était possible que ça vous, plutôt que moi qui l'aidiez à trouver sa maison. Suivez-moi, Jade, s'il vous plaît. 

Il se lève de la chaise et me tend la main pour m'inciter à en faire de même. Ce que je fis. 

J'espère que ça ne vous dérange pas car ça à l'air de beaucoup compter pour lui que ça soit vous qui vous occupiez de lui. 
-Oh non, je suis juste surprise,
dis-je. 

Nous sortons de mon bureau et nous dirigeons dans celui de Jim. A peine la porte du cabinet de M. Lewis passée, Monsieur Styles pose son regard sur moi. Un regard pesant mais qui, bizarrement, n'en est pas désagréable. Il se lève et vient à ma rencontre. Il tend la main vers moi - que je pris- et il serra fermement ma paume. 

-Enchanté de travailler avec vous Mademoiselle Smith, affirma-t-il. 

Ma peau frissonne au son de sa voix extrêmement grave et je manque de laisser échapper un halètement. Comment fait-il pour mettre si mal à l'aise ? 

-Enchantée, Monsieur Styles, répondis-je. J'espère que je réussirai à trouver votre maison de rêve. 
-Oh, mais Mademoiselle Smith, je n'en doute pas une seconde... 

Everything You WantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant