Prologue

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« Entre la vie et la mort, il n'y a qu'un pas, entre la tristesse et le bonheur, il y a une route infinie. »


9 Mars 2018


Mon ange,


Si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis plus à tes cotés pour la lire avec toi. C'est que les rayons du soleil ne brilleront plus pour moi, mais que pour toi, ils brillent encore. C'est que même si je ne pourrais plus te sourire tous les matins à ton réveil, toi tu pourras toujours sourire à la vie, avec ce visage illuminant l'univers tout entier, juste grâce à ton bonheur.

T'interdire de pleurer ou d'en vouloir à la vie serait égoïste de ma part. Presque autant que je le suis en ce moment envers toi. Mais je peux te le jurer, sur ce que j'ai eu et ce que j'aurais toujours de plus cher, que même si tu dois lire cette lettre aujourd'hui, j'aurais tout donné pour rester à tes côtés et à ceux de notre enfant.


Je t'aime.


Et savoir que jamais plus je ne pourrais te le prouver aussi fort que durant nos moments ensemble, me tue d'autant plus que ces balles qui m'ôtent la vie petit à petit aujourd'hui. Et qui m'ôtent la chance de rencontrer cet être qui va être aussi merveilleux que la maman incroyable que tu seras mon ange.


On n'avait pas prévu que sa se dérouler de cette manière, hein mon ange. Mais c'est comme ça. Je sais que je t'ai déjà demandées beaucoup de choses, et je sais également que ce que je m'apprête à te demander est encore plus égoïste que le fait de te laisser aujourd'hui. Mais je t'aime. Et si tu m'aime autant en retour, alors j'espère que tu accepteras d'au moins essayer.

Alors s'il te plait, soit heureuse mon ange. Tu es un être unique et je refuse d'être le seul à avoir eu la chance de connaitre la personne extraordinaire que tu es. Tu mérites tellement d'être heureuse. Et c'est parce que tu as toujours fait passer ce bonheur en second rang pour les autres, qu'aujourd'hui, je veux que quelqu'un puisse prendre soin de toi, de notre miracle, et de votre bonheur, à vous, comme je l'aurais voulu. C'est difficile, je le sais, et ce le sera probablement tous les jours jusqu'à ton dernier souffle. Mais à l'heure où tu lis cette lettre, mon souffle à moi n'est plus, alors que le tien est toujours, et va continuer de persister pendant encore très, très longtemps. Et tu l'as toujours dit, quand une chance se présente dans la vie, on ne la laisse pas filer.

Ne laisse pas filer la chance que t'offre cette vie, et celle qui s'offre à notre miracle.


S'il te plait, n'en veux à personne ni à rien. N'en veux pas à celui qui m'ôte à toi. Moi-même, je te mentirais si je te disais que je n'ai pas eu de mal à l'accepter. Mais lui aussi s'est envolé de la surface de l'hôte qui a été et sera pour l'éternité, le témoin de notre amour de jeunes ados insouciants, vivants seulement pour l'Amour, avec un grand A. Et puis tout le monde a le droit à une seconde chance, non, mon ange ? Même si oui, certains la méritent moins que d'autres. Mais là où il est aujourd'hui, il ne fera plus souffrir personne.

J'ai également voulu en vouloir à la vie. Mais après mure réflexion mon ange, je ne peux me résigner à haïr cette chose incroyable qui m'a permis de faire ta connaissance, et de nous offrir notre miracle, à nous. Parfois, des choses arrivent sans que nous le désirions. Mais au fond, je suis certain que ce qui nous arrive, arrive parce que des choses d'autant plus formidables vous attendent.


J'ai confiance en toi mon ange, et j'ai confiance en la battante que j'ai épousée. En celle que je suis fier d'avoir pu appeler « ma femme » et celle qui dans quelques mois mettra au monde notre petit miracle. J'espère qu'il aura tes yeux, ou bien qu'elle les aura. Ces yeux qui m'ont fait fondre et tomber amoureux comme jamais je n'aurais pu imaginer tomber amoureux. Que dis-je, je me suis fracasser la gueule.

Je veux que tu continues à vivre mon ange. Je ne te dis pas que ta vie et celle de notre miracle ressemblera en tout point à celle que nous nous étions imaginé, mais n'abandonne pas tes grands projets. Je n'ai toujours était qu'un spectateur qui admirait la femme incroyable et plus forte chaque jours qui évoluait sous mes yeux pleins de fierté. Une fierté que je ne veux jamais que tu remettes en question. Peu importe tes choix et tes décisions, elles ne seront que parfaites, parce que parfaite, c'est ce que tu es.


Je sais que tu avais de nombreux projets et qu'ils ne seront pas forcement adéquats aux choix que j'ai fait. Mais ce sera à toi de choisir ce que tu feras des héritages que je te laisse. Ma mère est déjà dans la confidence, tu n'auras pas à débattre. Et si tu dois lire cette lettre, cela veut dire que dans quelques temps, tu auras rendez-vous avec mon avocat, votre avocat désormais. Ne m'en veut pas, mais avant qu'il ne te contacte, je veux te prévenir de ce qu'il t'attend. Je n'ai jamais été doué pour m'exprimer, pardonne moi d'avance mon ange.

Je te laisse donc les trois quarts de ma fortune liée à l'héritage de mon père et de mon grand-père. Je te lègue également l'entreprise et toutes les parts que je possédais sur cette dernière, soit toutes, sauf celles de ma mère héritées de mon père. Elle souhaitait te léguer toutes ses parts financières et sociales, mais je ne veux pas la laisser sans occupations. Prend soin d'elle s'il te plait.

Les deux maisons, celle de ville, et celle du lac ainsi que l'appartement à Paris t'appartiennent également. Et ma voiture bien sûr. De toute façon personne n'aurais voulu de mon « épave » comme tu l'appelle, mais je sais que tu y tiens, et je refuse que ma Rose finisse dans une casse. Quelques autres choses te reviennent aussi et l'avocat les évoquera. Je ne te forcerais pas à vivre cette vie par procuration que je te laisse. Alors si tu ne veux pas reprendre l'entreprise, je l'accepterais.


Quoi qu'il en soit, je ne veux que votre bonheur. Alors si tu juges mieux de céder ces responsabilités à une tierce personne, je t'accorde toute ma confiance dans tes choix. Mes collaborateurs et amis les plus proches seront là pour te guider.

Je ne te laisse pas seule mon ange. Tu ne seras jamais seule. Parce ce que je serai toujours là, dans ton cœur et dans ta mémoire. Prend soin de toi et de notre miracle. En attendant que dans de nombreuses, très nombreuses années, tu me rejoignes là où personne ne pourra plus nous séparer.


En attendant je t'attendrais. Avec la tête légèrement dans les nuages, et mon regard à jamais sur le miracle de la vie, et notre miracle à nous.


Ne pleure pas mon ange, je t'attendrais.

Je t'aime, à toi pour toujours,


Harry.

Mila PratzOù les histoires vivent. Découvrez maintenant