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« L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille. » 

Victor Hugo

2 Juillet 2021

Les mèches rousses de mon fils glissent doucement sur son front au rythme des vibrations de l'avion qui prépare sa descente. Il fait déjà nuit dehors. Ce soir les étoiles brillent dans le ciel. Un signe ? Je ne sais pas mais je l'espère. Revenir à la maison nous fait toujours du bien. Enfin, surtout à moi. Mon petit Gabriel ne peut pas vraiment comprendre à mon avis. Il vit dans sa bulle de bonheur, là où la tristesse est superficielle, et où seul le bonheur et la joie garnissent sa vie. Depuis que je lui ai annoncé notre voyage en France, je crois que je ne l'ai jamais vu aussi émanent d'excitation. « Gran'ma » et « Gran'pa » sont devenus ses mots préférés. Je ne peux pas lui en vouloir, nos séjours dans notre pays natal se font de plus en plus rares ses derniers temps. Les dossiers à traiter à New-York se sont beaucoup accumulés depuis presque sept mois, et ils étaient trop cruciaux pour que je m'éloigne trop des bureaux Newyorkais. Heureusement, après mes peurs liées à notre intégration dans cette ville de laquelle je ne connaissais rien il y a à peine 3 ans, je dois avouer que New York m'a convaincue. J'ai décidé d'apprendre les deux langues à Gabriel. L'anglais et le Français. Non seulement parce que nos voyages constants entre les deux nations font partie intégrale de nos vies. Mais également parce que, indépendamment du choix que je fais aujourd'hui, je veux être sure que mon fils puise s'en sortir plus tard, dans quelques années, et peut m'importe ses choix futurs.

Mais pour ce qui est du moment présent, c'est bien le français que mon fils va côtoyer à partir de maintenant. J'ignore si du haut de ses (presque!) trois ans, il arrive à comprendre le fait que notre voyage et notre installation en France vont être définitifs. Mais j'y ai réfléchi depuis pas mal de temps maintenant. Et c'est le meilleur choix que je puisse faire.

L'air d'où je viens m'a manqué. Presque autant que ma famille. Enfin, au vus des premières paroles de mon Gabriel en se réveillant à la l'atterrissage, peut être que gran'pa à plus manquer à quelqu'un d'autre que moi.

-Gran'pa ? me murmure mon ange en s'étirant de façon beaucoup trop mignonne pour mon cœur de maman.

-Oh non petite marmotte ! Ce n'est que maman pour l'instant. Bientôt mon ange.

Il est presque une heure du matin quand l'avion privé se pose sur le tarmac de l'aéroport. Une voiture nous attend à la descente des marches et mon fils ne perd pas beaucoup de temps avant de se rendormir aussi profondément que quelques minutes auparavant. Rapidement le doux ronronnement du moteur fini également par m'abandonner dans les bras de Morphée, la tête de mon ange sur mes genoux, le pouce dans la bouche.

Ce n'est que près de deux heures plus tard que nous arrivons devant les grilles de la propriété du lac. J'ai été obligée de réveiller Gabriel pour espérer réussir à le rendormir une fois arrivés à la maison, et malgré les difficultés que j'ai eu à le garder éveillé, monsieur est en pleine discussion sur son dessin animé préféré avec Charles, notre chauffeur, quand je compose le code d'entrée de la forteresse.

-C'est déverrouillé Charles.

-Bien madame Pratz , me répond celui qui a fini par avouer à mon fils que « oui, certains adultes adorent regarder des dessins animés avec des oursons jaunes, même à cinquante-sept ans. »

- Allez champion, on est arrivés. Aide-moi à remettre ta veste mon ange.

-D'accord, me dit la frimousse rousse.

J'actionne la télécommande de contrôle pour actionner les éclairages de la propriété et, au loin, au bout de la grande allée que nous remontons lentement, le porche de la maison et cette dernière s'illuminent.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 04, 2020 ⏰

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Mila PratzOù les histoires vivent. Découvrez maintenant