Veilles sur ceux qui dorment en bas

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Cela faisait un mois. Un mois qu'il sortait avec le noiraud, mais la douleur ne passait pas. Elle s'amplifiait. Il l'aimait c'était sûr, mais il ne supportait plus. Il n'en pouvait plus. Ça lui faisait trop mal. Chaque soir, les larmes coulaient sur ses joues, tout comme le sang sur sa peau. Et rien n'arrivait à le rendre heureux. Hormis les moments avec Minho.

Minho voyait son amant se faner, et il essayait de l'aider, il avait tout fait. Du moins tout ce qu'il pouvait. Et il avait peur. Peur que ce ne sois pas suffisant. Peur qu'il commette l'irréparable et peur de le perdre. Il se sentait perdu et impuissant. Mais il restait fort. Il faisait tout pour Jisung. Il savait que tout le temps qu'il avait passé avec lui l'avait rendu heureux. Il savait qu'il l'aimait, il le sentait.

Jisung n'était pas sortit de chez lui depuis deux jours. Même pour voir son âme-soeur. Tout ça pour se préparer. Pour franchir le pas. Il n'aurait jamais dû revoir Minho, il aurait eu moins mal. Et pendant ces deux jours il essayait, de mettre sur le papier des mots. Des mots pour lui expliquer. Et après tut ce temps, il réussit et s'endormit pour l'avant-dernière fois.

Le blond se leva le lendemain après-midi. Il se prépara tranquillement. Il se doucha et s'habilla. Il enfila ses chaussures et se dirigea chez Minho. Une fois devant sa porte, il glissa la lettre puis toqua et partit précipitamment mais discrètement. Le blondinet se dirigea donc vers l'immeuble.

La nuit tomba et les étoiles brillaient. Jisung monta doucement dans cette immeuble. Quand il atteignit le toit, il se dirigea vers le bord et se mit debout dessus. Il admira la vue une dernière fois puis les étoiles. Aucune larme ne coulait. Il les avait déjà versés avant. Il se retourna, se rappela de Minho, de tout ces moments passés ensembles, tout ces sourires et ces baisers. Une larme coula, la seule qu'il laissa couler, pour lui. Il regarda devant lui, inspira profondément, ferma les yeux et se pencha en avant. Ce fut long. Et quand il toucha le sol, il entendit hurler. C'était lui. Trop tard.

Il ouvrit une dernière fois les yeux, il ne sentait presque rien. Il regarda une dernière fois son visage, son cœur se serra, face à son désespoir mais sourit, sa main dans celle du plus vieux, puis ferma les yeux pour s'endormir et ne jamais se réveiller, tandis que le noiraud hurlait de douleur, serrant son corps désormais sans vie contre lui. Et il pleura. Longtemps. Ces derniers mots contre son coeur.

Et ce soir là, une étoile perdit de son éclat et mourut pour faire place à une nouvelle étoile.

𝑱𝒆 𝒗𝒐𝒊𝒔 𝒍𝒂 𝒍𝒖𝒎𝒊𝒆𝒓𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant