I - Quitter l'enfer.

5 1 0
                                    

Je ferme ma valise, je n'arrive pas à y croire. Ça y est, le cauchemar est terminé, je déménage. Fini les intimidations, fini les coups injustifiés, mon père s'est enfin rendu compte de ce qu'il se passait et j'en suis ravie. C'est un grand avocat d'affaire et il est rarement présent depuis qu'il a entièrement repris ses fonctions.Mais je n'ai pas vraiment envie de parler de tout ça maintenant.Aujourd'hui, c'est le grand jour ! Papa a déjà meublé notre prochaine maison, l'argent n'est pas un problème ici.

- Lili es-tu prête ?
- Oui papa j'arrive !

Je dévale les escaliers alors que mon père les monte afin d'aller chercher ma valise bien trop lourde pour moi. Une fois face à moi,il me tend sa main, je la regarde en fronçant les sourcils, lui montrant mon incompréhension.

- Donne moi ton portable.
- Quoi ? Non !
- Ma chérie, tu as confiance en moi ? Je hoche la tête. Alors donne le moi.

Je n'ai apparemment pas le choix, je lui tends l'amour de ma vie avec tristesse. Il le prend et le brise au sol. Il s'est d'ailleurs brisé en même temps que mon cœur. Satisfait, mon père fouille dans son sac en sort le dernier iPhone.

- Ton nouveau portable, j'ai demandé à un ami de la cyber sécurité nationale de faire en sorte qu'il n'y ait plus jamais aucune trace de tes anciens comptes sur les réseaux sociaux, plus de photos, plus de commentaires, plus de messages. Il t'a aussi créé des nouveaux comptes. Tout est déjà installé. Ce qu'il s'est passé ne t'arrivera plus.
- Merci papa, dis-je, les larmes aux yeux en le prenant dans les bras.

Mon père m'aime, même si durant mon calvaire j'en ai douté, maintenant je le sais. Il a tellement été dévasté lorsqu'il a vu tous les messages que je recevais et les blessures que je m'infligeais. Il voulait tous les poursuivre en justice, mais ils n'en valaient pas la peine. Maintenant, on oublie, on tourne la page, on se casse d'ici.Le chauffeur vient chercher nos valises pour les mettre dans la voiture et direction l'aéroport ! Sur le chemin qui dure environ une heure, je m'endors. On fait ce voyage de nuit pour arriver sur une nouvelle journée. Mon père me réveille et nous entrons dans le jet privé de son cabinet. Lorsque ses collègues ont pris connaissance du calvaire que je subissais, ils n'ont pas vu d'inconvénients au fait que l'on prenne leur avion pour partir d'ici. Je m'installe donc dans un des fauteuils et l'allonge pour faire ma nuit.

*****

- Lili, réveille toi ma puce, on va atterrir.

Le temps que je me réveille, mon père attache ma ceinture de sécurité et s'installe en face de moi. J'ai la boule au ventre. Sûrement le stress. Mais je ne suis pas stressée, pourquoi le serais-je ? Puis après tout, c'est quoi le stress ? Je pense que le stress est un sentiment inventé. Merde, je suis stressée. Mon père l'a vu. Il s'accoude sur la table afin de pouvoir attraper mes mains. Ça m'a toujours détendue, depuis que je suis haute comme trois pommes, dès que je me sens anxieuse, il prends mes mains, c'est pour me montrer qu'il est là et qu'il me soutient. On descend du jet et je cours jusque la voiture, je suis tellement pressée d'arriver à la maison, pour pouvoir me doucher !!!

Sur le trajet, j'observe beaucoup ma nouvelle ville ainsi que mon nouveau pays, les gens qui se baladent, j'examine absolument tout. La voiture s'arrête devant un immense portail. Ouh, papa n'a pas fait les choses à moitié ! Nous le passons et je vois un réel château des temps modernes. Mon père sourit, fier de son achat et heureux que ça me plaise. Je sors de la voiture et me dirige vers la porte d'entrée. Mon père me rejoint et me donne la clé afin que je me dépêche d'ouvrir.

- Premier étage, première porte à gauche.

J'y cours et c'est la même joie qu'en voyant la maison. Ma chambre est sublime, minimaliste, l'un des murs est en demi-cercle et formé de baies vitrées, je crois que je suis amoureuse. Je n'arrive pas à y croire. Quelques vêtement sont déjà dans l'armoire donc je prends une tenue qui me convient - un jean clair, un débardeur blanc et une longue chemise fluide rayée rouge et blanche - et pars prendre ma douche ! Étant donné qu'il est sept heures du matin, j'ai le temps avant d'aller en cours, mon père souhaite que je rate le moins de jours possibles donc je dois y aller le jour même de mon arrivée. Je m'habille, me maquille -seulement les sourcils, du mascara et de l'highlighter-, j'attrape ma veste avec mes cigarettes et mon briquet et descends rejoindre mon père qui finit de mettre mes cahiers neufs dans mon sac de cours. Il me sert mon déjeuner puis je vais me brosser les dents et en route pour le cauchemar.

Une nouvelle vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant