Les légendes d'Himeria: A la recherche de la jeunesse tome 4

Chapitre 2

Il manquait le foie de la victime. J'avais du mal à croire ce que Zek m'avait dit dans le couloir. Comment avait-il réussi à voir un tel détail dans cette masse immonde et décomposée ? Une envie de vomir me prit au souvenir de la scène. Je secouai la tête et continuai à observer le démon qui manipuler les vidéos des caméras de sécurité.

On regardait la victime rentrer dans l'hôtel et il ne fallait pas avoir un sens inné de l'observation pour constater à quel point elle était fébrile. Son visage était camouflé, mais on voyait bien l'hôte d'accueil lui donner la clé quatre cent six.

Rien d'autre ne semblait sortir de l'ordinaire. Zek arrêta de manipuler l'objet et je pris sa suite. Il n'en parut pas surpris et mon attention se reporta sur l'écran. J'avançai les minutes et les heures jusqu'à voir le premier coup de fil arrivait auprès de notre témoin.

Me levant sans rien dire, je me dirigeai à nouveau vers le lieu du crime, le démon me suivant comme mon ombre. La porte s'ouvrit dans un silence macabre. L'odeur était moins forte sans le corps. On se sépara naturellement pour fouiller le logement. Je pris la chambre pendant qu'il s'occupait de la salle de bain. L'idée était simple : chercher des indices dans les lieux les plus surprenants avant de le faire dans la pièce principale.

Mettant des gants à usage unique pour manipuler les objets, j'observai l'endroit quelques minutes pour enregistrer les détails avant de commencer mon travail. Retournant les coussins, les retirant de leurs draps, etc. Même le contenu et le dessous des tiroirs y passèrent. Une fois ma besogne faite, je rejoignis Zek dans le salon et on examina toute la pièce.

– Quand penses-tu ? me demanda le démon.

– Pas ici. On retourna au bureau, déclarai-je.

Arrivée à ce dernier, je fermai la porte et m'appuyai sur mon bureau.

– Résumons : la victime s'appelle Furgo. On ignore son âge, mais il était très vieux. Il est arrivé à l'hôtel tard dans la nuit et est retrouvé mort à six heures trente du matin.

– Il a perdu son foie et son corps était décomposé de manière importante, compléta Zek.

– Nous savons également qu'il est rentré volontairement et que personne ne le suivait pour le tuer. Ainsi que l'appartement était impeccable sauf le salon. Il n'y avait aucune note sur un suicide ni arme du crime.

– Le tueur l'attendait peut-être à l'intérieur ou il aurait pu escalader ? proposa le blond.

– Non. Son attitude en arrivant été loin d'être sereine. Il savait qu'il allait mourir. Monter au quatrième de cet immeuble semble peu probable, mais n'excluons pas l'hypothèse.

Un instant de silence passa pendant que je réfléchissais. Le Gardios s'installa à mon pc et commença à taper pour sa part.

– Monsieur Alphonse Furgo, né en 1920, sorcier de catégorie A, retraité, ancien membre du conseil des sorciers.

– Sacré palmarès.

Me dirigeant vers mon armoire, je sortis le livre intitulé : Les grands sorciers des années 1900 à 2000 et commençai à chercher dans le sommaire quand des bras m'entourèrent et qu'un torse se pressa contre mon dos.

– Tu es sexy quand tu es concentré, souffla le tentateur.

– Je te prierais d'arrêter ton harcèlement sexuel où je te coffre.

– C'est dans ma nature.

– Eh bien, va faire chier quelqu'un d'autre. Il y a mille fois mieux que moi, je ne suis qu'un poivrot incapable de protéger qui que ce soit.