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Il avait ce sourire béat, quand on lui ouvrait les bras. Pour lui les gens étaient le paradis, vu qu'il existait une pièce en lui, celle de la mort, pas de pièce pour la vie.

Il se rabaissait souvent, mais il me disait toujours que c'était sa façon de survivre avec son sourire mi triste mi content. Hélas, je ne pouvais rien arranger, son cœur étant un piano auquel tout le monde aimait jouer. Sauf moi. Moi j'admirais. Il allait mourir et je detestais ça.

De temps en temps, il essayait de se débarasser de la pluie qui coulait de ses yeux. Mais il n'y arrivait pas.

C'est pour ça qu'il m'avait appelée ce soir, me disant qu'en ce moment il y a trop de choses qui se passent en lui, qu'il ne se comprenait plus, qu'il était vide. Je l'ai donc reconforté, le traitant comme l'être le plus précieux a mes yeux. Il était si proche mais si loin à la fois, il glissait de mes doigts, petit à petit, je le sentais. Avec ses questions sorties de nulle part. "Pourquoi rigole-t-on?"-me demandait-il. Je n'avais aucune autre réponse qu'un haussement d'épaules. Je n'aimais pas trop parler, je préférais les gestes. Il a soufflé puis il s'est répondu "Peut-être qu'on rit parce que la verité est trop cruelle ?"

Le lendemain, je suis allée le voir et quand il m'a vu il m'a directement prise dans ses bras et il m'a dit : "Je suis mort et je suis au paradis et si j'y suis, cela veut dire que je suis dans les gens. Donc si je meurs, on ne m'oubliera jamais."
J'étais vachement triste, mais je pouvais rien dire après tout je respectais son choix.

Et il est parti.

Finalement c'est toujours les anges qui veulent mourir.

Depuis lors, je regarde toujours le soleil et il sourit. Je pari que c'est lui qui me sourit pour ensoleiller mes journées. Donc je souris en retour.

RDCED | SOLEIL SOURITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant