Partie sans titre 2

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2000

Une année est déjà passé et mon petit carnet de s'est pas beaucoup rempli hormis ces quelques lignes que vous venez de lire. Je commence à me dire que ce monde ne changera peut-être jamais, que mon ennui perdurerait pendant des années et encore des années.

Mon petit journal ne contient que des choses sans trop d'importances comme par exemple :

1990 : Des particules dans l'air intoxique les poumons de l'Homme et la nature meurt.

Les voitures et moyens de transports en sont la principale cause (à ce que j'ai pu voir) ainsi que les usines ou autre. On appelle cela la pollution.

Voilà le genre de chose que contient mon livre, enfin le début tout du moins.

Quarante ans déjà que je suis sur cette terre, et à part le petit Liam et ma petite femme Sophie, rien ne me transporte au-delà des récifs de la vie.

Liam est un jeune garçon du palier voisin, qui vient souvent pour que je lui raconte des histoires. Je lui fais croire que ces récits, je les ai vraiment vécu, pour ne pas rendre ma vie plus ennuyeuse qu'elle ne l'est déjà. Il m'amuse bien ce petit. Ses parents se disputent souvent, et il vient se réfugier dans le petit monde que je lui ai construit avec mes histoires. Les relations humaines existent encore avec les enfants. Ce jeune garçon âgé de seulement 7 ans, fait de moi un homme occupé. De temps à autre, Sophie nous rapporte ses poupées qu'elle avait gardées étant enfant, pour que je puisse animer mes histoires, et les rendre encore plus vivantes.

Toc ! Toc toc toc! toc toc!

̶ Entre Liam, dit Sophie en ouvrant la porte et en entendant le nombre de fois qu'il frappait à la porte. Toujours le même code.

̶ Bonjour madame Sophie !

̶ Bonjour Liam ! Si tu cherches Charles, il est dans le salon.

̶ Super ! merci !

̶ De rien !

̶ Monsieur Charles ?

̶ Oui Liam ? Bonjour !

̶ Bonjour.

̶ Alors, que veux-tu que je te raconte aujourd'hui ?

̶ Encore une de vos aventures sur votre bateau !

̶ Très bien moussaillon ! Alors... je me souviens...

Voilà le genre de discussion que l'on peut avoir avec ce brave garçon. Tout cela m'amuse bien.


2010

Voilà maintenant 50 ans que je suis en vie. Les choses ont quelque peu changé, mais rien de très extraordinaire.

Lorsque que je suis sorti mardi dernier, je ne savais pas trop pourquoi, mais j'étais dans un état émotif beaucoup plus fort que la normale. Ce jour-là, tout ce qui me semblait habituelle, m'affecta énormément. Par exemple, quand je pris les transports pour aller travailler, je vis, que presque tous les gens autour de moi étaient collés à leur téléphone. La technologie est une maladie qui ne m'atteint guère. Je ne m'intéresse qu'a la réalité et si je dois atteindre l'irréel, je préfère que ce soit en lisant un bon roman fantastique, plutôt que de me noyer dans le mensonge des réseaux sociaux ou autre genre d'addiction pour la plupart chez les jeunes. Absorbés par leur écran, ils se retrouvent loin de la réelle communication, le face à face, la confrontation du regard.

Une autre chose qui m'a perturbé ce jour-là était les sans-abris. Ces pauvres gens qui vivent une vie de souffrance à dormir dans la gare en attendant qu'une âme charitable donne un peu de vivres ou de quoi se payer quelque chose pour survivre dans ce monde de bêtes. Nous sommes des bêtes nous, êtres humains, qui passons chaque jour dans les gares, dans les trains ou dans les rues, sans vraiment porter attention aux personnes autour de nous. Même une bête sauvage regarde son entourage pour guetter sa proie. Au lieu de ça, chaque jour, nous voyons ces gens, qui doivent se résoudre à prier pour que le bon dieu les aide. Nous les regardons du coin de l'œil, mais à aucun moment, il ne nous ai passé par la tête de s'assoir à côté d'eux pendant une journée, une semaine, ou même quelques minutes.

Se détacher du monde et oublier la réalité est la chose que l'humain fait le mieux, car ignorer un problème, c'est toujours plus simple que d'y faire face en le regardant droit dans les yeux. Prendre une initiative, tendre la main à quelqu'un, c'est toujours plus compliqué que de marcher sans jamais s'arrêter ni prendre la peine de se retourner. L'Homme serait-il faible parce qu'il ne veut pas affronter les choses en face ?


2018

16 juillet, il fait beau et une légère brise vient atténuer les rayons chauds du soleil. Aujourd'hui même, je viens d'avoir mes 58 ans et ma femme m'a offert un voyage à Athènes en Grèce pour, dit-elle « me changer les idées ». Ce voyage ne durera qu'une semaine, mais ça reste suffisant pour moi. Ce voyage aura lieu cet été en aout. Ce sera génial, et ce sera l'occasion de se détacher de mon carnet, qui commence à m'obséder au plus haut point.

Toc ! Toc toc toc ! Toc toc !

̶ Oh tiens, Liam ! tu tombes à pique mon garçon ! Entre ! Je t'ouvre.

̶ Bonjour monsieur Charles !

̶ Bonjour ! Viens et assieds toi.

̶ Qu'y a-t-il ?

̶ Et bien, j'ai quelque chose à t'offrir et je voudrais que tu le gardes précieusement avec toi.

̶ Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que c'est ?

̶ Tiens, c'est un carnet ! Il est à toi ! Tu peux le lire, et surtout le remplir ! C'est à ton tour décrire le monde.

̶ Oh mais c'est génial ! Merci beaucoup monsieur !

̶ De rien.

̶ Mais pourquoi moi ?

̶ Et bien tout simplement parce que j'ai une entière confiance en toi et en ta vision du monde. Je sais que tu réussiras à remplir les pages de ce journal comme un grand poète maintenant que tu as 25 ans.

̶ Merci, dit-il ému, je suis vraiment touché. Sachez que j'en prendrais le plus grand soin.

̶ De rien.

La vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant