un terrible manque

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Un mois s'est écoulé depuis ton départ. Les nuits blanches s'enchainent et mes jours s'assombrissent. Le manque a pris le pas sur le reste de ma vie. Tu me manques terriblement, mais je ne laisse personne le voir. Tu as toujours souhaité mon bonheur, alors j'invente une vie heureuse, sans toi pour m'encourager.

Partout où je vais, je ressens ta présence. Ton odeur flotte dans l'air en permanence. Ton flacon de parfum trône toujours sur la commode de ma salle de bain. Souvent, je meurs d'envie de m'en asperger, comme si me leurrer et croire que tu es encore là allait te faire revenir. La nuit tombée, je me perds plus encore dans ce mirage, ton odeur étant restée sur mes draps. Pour dormir, j'enfile ton pull, celui que tu as oublié chez moi. Il est encore imprégné de ton délicieux parfum. C'est comme si tu n'étais jamais parti, comme si tu ne m'avais jamais quittée, comme si tu étais toujours là, à mes côtés, mais malheureusement non, tu n'es plus là et je reste seule dans ce lit froid en me remémorant le passé à tes côtés.

Lorsque le jour se lève, je m'enferme dans la pièce la plus sombre. Toi qui as toujours aimé la lumière, si tu étais là tu me hurlerais de laisser entrer la lumière du soleil, mais maintenant, c'est comme s'il s'était éteint. C'est comme si mon monde était entièrement plongé dans l'obscurité. Mon rayon de soleil est parti, puisque tu n'es plus là pour éclairer ma vie. La moindre lumière, qu'elle soit naturelle ou bien artificielle, rayon de lune ou rayon de soleil, me brûle les yeux. Alors je reste assise dans le noir. Ainsi se déroulent mes journées, puisque dans le noir, l'illusion de te voir s'évapore.

Je ne supporte plus le bruit, même la musique, même ta musique. Pourtant, l'absence de bruit est une torture. Ta voix résonne dans le silence, ce qui le rend assourdissant. Même coupée du monde, je t'entends encore. Tu m'appelles, ta mélodieuse voix prononce mon nom, avec autant d'amour qu'auparavant.

Le souvenir de la chaleur de tes bras me hante, jour comme nuit. C'est comme si, puisque tu n'es plus là pour me réchauffer le corps et le cur, toute chaleur avait disparu. Il ne reste plus que le froid, glacial, et je suis comme plongée dans un hiver éternel, alors que nous sommes au beau milieu de l'été et qu'il fait au minimum une trentaine de degrés dehors. C'est ton absence qui me glace et me retient prisonnière, comme figée dans le temps.

Tes lèvres manquent aux miennes. Notre premier baiser, cette merveilleuse soirée d'été où nous fêtions tes seizes ans, sous  ce magnifique ciel étoilé, reste gravé dans ma mémoire et ne quitte plus mon esprit. Huit années se sont écoulées depuis cette soirée et mon amour pour toi n'a jamais cessé de s'accroître. Et même si tu n'es plus là, ce tendre amour continue de grandir. Même suite à ton accident, même si tu n'es plus de ce monde aujourd'hui, je t'aime.

Je t'aimerai toujours.

un adieu silencieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant