l' envol de Gabriel

Gabriel était un homme grand, brun aux yeux bleus d'une trentaine d'années qui avait passé sa vie entière à enseigner l'astronomie à de jeunes passionnés. Sa vie était simple, une vie de famille classique comme toutes les autres jusqu'au jour où il apprit par son meilleur ami Frank la mort tragique de sa tendre épouse Alice, la femme qu'il aimait depuis le lycée et qui était réputée imprenable par les garçons car elle se refusait à toute relation amoureuse. Mais elle l'avait choisit lui ce jeune écervelé fan de foot et de nourriture. Ensemble ils avaient eu de hauts et des bas mais ils s'étaient accrochés l'un a l'autre et avait finit par se marier dans une petite église de campagne dans le nord de Paris.

Gabriel avait trouvé une petite maison au toit rouge et à la façade d'un blanc si parfait lui rappelant la pureté de sa femme, quelques temps après Alice était tombée enceinte et avait accouché d'un merveilleux petit garçon nommé Sullivan.

Mais tout ça rimait avec le passé l'annonce de Frank avait laissé l'âme et le cœur de Gabriel se détruire peu à peu il devint aigris et froid se coupant peu à peu de sa famille et de la vie...

Un jour il rentra un peu bourré et effraya son fils âgé de cinq ans qui en fut traumatisé entre peur et incompréhension depuis le petit était gardé par sa tante qui refusait tout contact avec entre Gabriel et son fils. Gabriel pleura soir après soir mais son fils n'en reviendra pour autant alors il commença à envoyer des lettres par dizaine disant qu'il allait changer qu'il allait tout faire pour récupérer son fils.

Quand Sullivan eu enfin l'âge d'aller voir son père les choses se mirent à redevenir positives et leur relation devenue fusionnelle, les deux hommes passaient leurs journées à parler du temps passé comme pour le changer mais jamais ils n'abordèrent le sujet de l'accident d'Alice.

Sullivan décida de faire ses études à l'étranger et la perspective qu'il ne revienne jamais angoissait au plus au point Gabriel qui malgré ses appréhensions encouragea son fils à partir.

Sullivan s'installa en Allemagne et commença ses études de médecine tandis que son père vieillissait toujours seul dans sa petite maison de campagne dont il ne voulait sous aucun prétexte se séparer.

La vie repris son cours le jeune Sullivan avait rencontré la première femme qui fit battre son cœur comme jamais auparavant et son vieux père continuait de rester cloitrer chez lui à l'abri des regards et de la lumière du jour telle une chauve-souris. Peu à peu la distance se creusa entre les deux hommes ce qui transforma peu à peu l'homme bon et sincère qu'était Gabriel en un ours mal léché à tendances suicidaires , en apprenant le déclin mental et physique de son père Sullivan décida de le faire interner dans un hôpital spécialisé. Bon Gabriel aurait plutôt qualifié la chose de maison de retraite prématurée ou encore de premier pied dans la tombe il l'aurait dit d'un ton sarcastique à la limite de l'humour noir mais il n'en avait plus la force. Dès son premier jour il comprit que sa vie à moins de se transformer en le plus parfait des parfaits mythomanes serait toujours la même routine dans ce lieu décidément moins accueillant que sur la brochure !

Sullivan coupa les ponts peu à peu en n'appelant qu'une voir deux fois par semaine. Gabriel quand à lui rêvait déjà de partir loin de la figure infecte des cantonnières et des petites minettes qui jouaient aux infirmières,il voulait juste retourner à sa vie d'avant, de prendre Alice dans ses bras et de la serrer fort contre lui et pourquoi pas lui faire l'amour et l'entendre jouir une dernière fois, mais tout ceci n'est qu'un rêve car elle n'est plus là et ça il le savait pertinemment.

Les mois passèrent à une vitesse folle et Gabriel s'habitua rapidement à être shooter aux calmants comme si un vieillard pouvait être agressif ! Il voyait trouble de plus en plus et faisait des malaises à répétition mais il se battait et par moment il rêvait qu'il était enfin libre.

Le mercredi suivant son fils appela pour lui annoncer son mariage avec sa tendre Louise, à ce moment précis Gabriel pleura de joie et était heureux il voulu savoir tous les détails mais son fils lui coupa la parole en lui annonçant de façons pitoyables et mesquines que son tendre papounet ne serait pas convier à l'événement pour problèmes psychiatriques grave Sullivan se mit à rire puis raccrocha laissant Gabriel seul errant entre la colère et l'incompréhension.

A ce moment là Gabriel compris que son fils était tombé plus bas que terre et il se mit pour raison de vivre de le faire redevenir l'enfant qu'Alice avait mit au monde et élevé.

Il se leva pris des vêtements et tenta de sortir incognito de l'hôpital mais il se fit attraper et consigner dans sa chambre comme un vulgaire gamin. Il soupira en cherchant une idée potable qui lui permettrait de s'en sortir et de ne pas mourir ainsi....

Un jour il trouva la faille du système et il l'exploita au mieux comme il savait si bien le faire il réussi à sortir non seulement de l'hôpital mais aussi du pays !

Il trouva son fils dans une église pendant la cérémonie, il aurait pu le prendre dans ses bras mais quelque chose l'en empêchait, il repartit et se rendit aux autorités sans résister et fut entraver sur son lit dans la chambre blanche et sans personnalité de l'hôpital, attaché au lit il ne pouvait rien faire alors il ferma les yeux en repensant à Alice et lui pendant leur première vacance en amoureux lui et elle sur le voilier blanc au milieu de la méditerranée il se souvenait du moindre détails du maillot blanc de sa femme de ses longs cheveux bruns et du feu lui mordant les joues lorsqu'elle le serrait contre lui....

Il se libéra de ses liens autant physiques que mentaux et murmura :

« - je ne peux vivre sans toi Alice je me refuse à mourir ici comme un chien je sais que tu vas m'en vouloirde laisser notre fils mais je pense qu'il a fait sa vie et qu'il a trouvé sa princesse... »

Après ses mots il soupira se leva et prit son envol du haut du toit, ne laissant derrière lui qu'une chambre vide, un fils rancunier et le cadavre d'un homme meurtrit par la fatigue et le chagrin.