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Le sombre imperceptible de l'esprit, et le sol revêche accompagnaient les perles salées sillonant la peau cristalline de Jimin. Des glandes lacrymales innondées jusqu'à ses joues poupounes, à la limite de ses croissants de chairs rougies, la peine n'était plusque le souvenir indélébile de cette nuit. Le silence et rien que le silence bourdonnant harmonisait la froideur de l'air.
Tout lui paraissait faux, artificiel. Il préférait observer les ombres s'étalant à ses pieds plutôt que le jaune abîmé, poussiéreux, agressif, des réverbères. Il ne voulait que le sombre, rien que le sombre pour reposer la torture de son esprit dans le vide, dans l'oubli et le neant.
Tout paraissait trop vrai avec ces spots dont les éclats mettaient à decouvert le personnage principal de la pièce. Le théâtre de ses peines somnanbulait à ses côtés, les tirades trop brutales pour être entendues. Était-ce une tragédie ou le monde riait-il de lui dans son ballet semblabe à une comédie ? Jimin ne savait plus rien de qui il était, de qui elle était.
Les mains recroquevillées dans ses poches, la morsure du temps sur sa peau, de sa réalité bancale sur son coeur, le petit ange ne voulait pas rentrer chez lui ce soir. Il ne voulait pas risquer de s'endormir pour tout oublier et se rappeler de la douleur au petit matin sous le chant incessant des moineaux grassouillets. Le quartier régnait de son silence. Au hasard d'un tournant ou peut être délibérement, Jimin découvrit la façade si familière boisée d'un vert olive.
Si le monde semblait dormir, sa maison à lui était belle et bien éveillée. Il ne s'était pas posté sur ce perron grinçant sous ses chaussures cirées depuis des lustres. La nostalgie de son amitié lui éprit le thorax. Lorsqu'il était petit il s'amusait fréquement à venir sonner entêté jusqu'à ce que son ainé ne daigne lui ouvrir. Sous la candeur de l'enfance il avait passé des apres-midi entiers à rires et à observer son hyung.
Et ce soir, il lui manquait.
Dans un élan de bravoure, Jimin fit tintiller la sonette, annonce de sa venue. Une ombre agitée passa devant la lumière brouillée par les rideaux avant d'emmener la résonnance de ses pas prés de la porte d'entrée. Une voix grave sembla balancer un amas d'injures tandis qu'une force s'exerçait sur le verrou visiblement capricieux. Puis finalement la porte s'ouvrit.
__ Putain, abruti ivre dégage de... Feula le grand être se tenant avec incertitude dans l'embrasure.
Ses cheveux bruns courts et son regard interloqué, rien n'avait changé. Namjoon était toujours le même, aprés deux ans d'absence dans la vie l'un de l'autre.
__ Ho pardon, je pensais que c'était un mec bourré à cause de la fête, souffla t-il comme simple explication du bout de ses lèvres charnues.
