Il semblerait qu'un dinosaure aie trois tête, seule l'une d'entre elle possède une corne. Il a pour seul compagnie un pot de moutarde. Les deux acolytes se trouvent enfermés dans un placard. Le noir règne. Seul un rayon lumineux brise l'obscurité. Impossible de voir ce qui se passe à l'extérieur. L'animal préhistorique est dénué de connaissance et de besoin. Il ne mange pas, ne boit pas, ne dors pas. Il est là. Il ne sait qu'attendre depuis sa naissance ici. Pourtant un événement vient chambouler son existence. Il est libéré. Un grand-père, environ 80 ans, geek à la manière d'un adolescent lui porte secours. Il ne parle pas. Il lui remet un téléphone et s'en va. Le dinosaure, les yeux grands ouverts, reste figé sur l'écran sombre. Soudain, une notification retenti. Le message s'affiche.
- « 🦖🐾🐾🐾 👨🏼🦳».
Les 3 têtes se redressent. Puis regardant ses pattes, un pas devant l'autre, le dinosaure d'un mètre trente environ suit le vieux monsieur. Le téléphone tenu par la queue, le pot de moutarde coincée entre deux cous. Il marche. Quelle drôle de sensation. Il tâtonne. Sa démarche paraît bancale. Sa queue agrippe le sol. Il comprend vite et parvient à se stabiliser. L'homme ridé, l'allure voûtée, la tête baissée ne décroche pas les yeux du téléphone. Il est loin maintenant. Les six yeux rêveurs avides de découverte, perçoivent toujours leur sauveur. L'animal tente d'accélérer. Il trébuche. Il se relève et trottine prudemment afin de rattraper ce mystérieux personnage. Sans raison apparente, l'octogénaire s'arrête. Pas mécontent de ce qu'il sait désormais faire avec ses 2 pattes, le petit dinosaure tourne autour de sa seule figure paternelle. Il aime ça, marcher. Un nouveau message sonne.
- « 🐾❌ »
Le visage penché sur le téléphone, il ne saisit pas tout à fait le sens. Malgré lui il s'arrête, interloqué. L'une de ses têtes est rivée sur l'appareil mobile. Les 2 autres attendent un signe du héros muet.Une lumière chaude et aveuglante gifle l'animal. Il plisse les paupières et sa respiration devient lourde. Difficile d'y voir clair quand vos seuls souvenirs appartiennent à l'obscurité. Il n'a pas prit le temps d'observer autour de lui, obnubilé par le papi geek. Il n'y pas grand chose en somme. Il se trouve dans une sorte de tranchée. D'immenses parois blanches jaillissent sur les côtes. Ils sont prisonniers de la chaleur entre les murs blancs délabrés et recouverts de tags. La nature avait repris ses droits. Au dessus d'eux un noyaux jaune puissant étincelle.
Ses 3 têtes claquent le sol. La créature souffre en silence. Abasourdie elle ne sait réagir ni s'exprimer. Des goutelettes ruissellent le long de ses tempes. Le petit vieux vient de lui transpercer le front. Chacune de ses paires d'yeux observent avec méfiance cette forme liquide qui perle sur leurs museaux. Il espère en vain qu'on le tire d'affaire une seconde fois. La fraîcheur du pot de moutarde semble l'apaiser. Il trouve réconfort auprès de son ami de toujours. Son seul ami jusqu'à lors.
L'un de ses crânes le couvre de douleur. Ses 2 autres têtes se figent, tétanisées. Un minuscule appareil lumineux, comme une sorte d'étiquette numérique, trône sur la partie supérieur de sa tête meurtrie. La chimie opère entre les différents cerveaux. Impossible cependant de comprendre l'acte du prétendu bienfaiteur. L'instrument de torture ressemble à un petit écran, environ 2 centimètres de haut sur 8 de largeur. Quelques mots défilent. Le sang coule. L'enlever s'avère impossible et douloureux. L'étiquette numérique vraisemblablement agrafée profondément laisse apparaître seulement une phrase « Créature de cirque pour scientifique du divertissement ». Elle tourne en boucle.
Le geek octogénaire agit sans aucun égard. Comme s'il n'avait rien fait. Un être inoffensif transpire de tristesse à ses pieds, écrasé par la chaleur, étourdi de souffrance. Pourtant il poursuit son affaire, détaché, négligeant même. Il se tient devant un boîtier clandestin enfoui sous le feuillage sauvage. Dessus on aperçoit des interrupteurs annotés à la main. Tous avec diverses inscriptions plutôt déroutantes. De gauche à droite, il est inscrit : « Scienticirque, « Zohopital », et biens d'autres encore toutes aussi surprenantes...
Celui qui l'avait délivré appuya sur le 1er bouton à gauche. Une trappe semblable à une cuvette de toilette s'ouvrît sous les pattes du dinosaure sonné. A peine sorti, de nouveau emboîté, l'animal jurassique vivait un véritable ascenseur émotionnel. Un bruit mécanique cliquetait. Soudain l'engin fut propulsé d'un seul jet. La vitesse du déplacement semblait tout droit sortir d'une technologie encore inconnue. La structure métallique cylindrique se déstructurait devant ces 6 yeux affolés. Le dinosaure pensait tomber d'une seconde à l'autre. Sous ses pieds la boîte disparaissait. Et pourtant rien ne se passa. Désormais il volait. En fait, toute la structure devint du verre. Il découvrait le monde vu du ciel. La première chose qu'il vu ressemblait à un désert brulé parsemé de plantes mortes. Ce décors parcourait des kilomètres. Quelques parcelles de béton émergeaient de temps à autres. Seul 3 petits signes se distinguaient étrangement de ce cimetière végétal : « Z51 ».
Chapitre 2 en cours d'écriture.
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5051
Short StoryUn dinosaure à trois têtes, tout juste libéré d'un placard, découvre notre planète. Son seul ami, un pot de moutarde, l'accompagne dans son périple. En 5051, la téléportation n'existe pas et les aliènes n'ont toujours pas débarqué. En dépit de la ha...