Oh honey we're not in a happy ending story

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- Tu ne peux plus me dire quoi faire, maman! Je n'ai plus 8 ans, j'en ai 18!

Ma mère m'attrapa le bras avant que je franchisse la porte pour partir. Son visage, normalement si parfait, était maintenant déformé par la colère. Elle plissa les yeux pour avoir l'air encore plus fâchée qu'elle ne l'était déjà.

- Tu as peut-être 18 ans mais je suis toujours ta mère et tu vas m'obéir tant que tu habiteras dans ma maison!

Elle me pointait du doigt et me suivait du regard quand je défila les escaliers pour aller à ma chambre. Je montais si vite les marches que j'aurais pu très bien trébucher si je n'avais pas été aussi fâchée. J'essuya une larme qui s'était mise à couler sur ma joue avant que ma mère la remarque.

- Mais qu'est-ce que tu fais?! Tu restes en bas, on n'a pas fini de se parler!, me cria ma mère de sa voix la plus forte.

- Je vais dans ma chambre! J'en ai marre! Pas juste de toi, non! De papa aussi! Mais où est-il encore?! Encore en train de se faire sa stagiaire, je suppose!

- Tu n'as pas le droit de parler de ton père de cette façon!

- Tu ne comprends donc rien! Je ne veux plus me faire dire quoi faire! Papa n'est qu'un gros menteur, lui répondis-je.

- C'est toi qui ne comprend pas! Je suis ta mère et tu fais ce que je dis!

Je m'étais arrêté au milieu des escaliers après qu'elle m'aie interceptée, la regardant maintenant de haut. Je compris que ne n'avais rien à faire, là, planquée sur une marche, alors je monta jusqu'en haut pour claquer la porte de ma chambre avec plus de force que je m'attendais. Je sortis un sac, n'importe lequel, de mon garde-robe et commença à dévaliser mes tiroirs en mettant les vêtements dans le sac. Les larmes coulaient à flot sous mes yeux mais je n'y prêta même plus attention. Je me concentrais plutôt à ce que j'étais en train de faire. Quelques morceaux de linge glissa entre mes mains avant je puisse les mettent dans le sac, mais je m'en fichais. Mes doigts tremblaient tellement qu'il m'était impossible de les contrôler, à présent.

J'enfila ma veste, mis mon sac sur mon épaule et sortis de ma chambre en trombe. Je percuta presque ma mère au passage.

- Mais où vas-tu?!, me cria-t-elle.

- Je m'en vais d'ici...

Je n'avais plus la tête à crier donc je décida d'y aller plus doucement.

- Sois là pour 11 heures...

- Non, maman... Je reviens pas, répondis-je en traversant le cadre de porte qui menait vers l'extérieur.

Il faisait déjà très sombre dehors. Je ne m'avais pas rendu compte que la nuit était déjà tombée sur les rues de Santa Monica. Une brise fraiche faisait envoler mes cheveux derrière moi. Je resserrais ma toute petite veste que j'avais enfilée sur moi pour ne pas avoir froid. Même si l'été arrive bientôt, le soir est plutôt frisquet.

J'éteignis mon téléphone pour ne pas entendre si ma mère essaie de me contacter. Mais je la connais trop bien, ma mère. Elle est probablement allongée par terre en attendant qu'elle aie la force d'aller chercher la vodka, caché derrière les produits ménagés. Ouais, c'est là où elle la cache. Je ne sais pas pourquoi elle s'en donne la peine. Peut-être ne veut-elle pas que je sache qu'elle remplace la bouteille à chaque mois? Et bien, c'est foutu.

Ma mère est éperdument amoureuse de mon père. Elle l'a toujours été. Ils se sont rencontrés tout juste après l'Université. Mon père l'aime aussi, ça se voit. Ces lumières qui se trouvent dans ses yeux chaque fois qu'il la regarde est la preuve de leur amour inconditionnel. C'est stupéfiant ce que l'amour peux amener, parfois. Mon père a couché avec sa stagiaire, il y a environ deux ans. Cette infidélité lui est pardonnée chaque matin lorsque ma mère lui fait l'un de ses plus beaux sourires. Il s'en veux, c'est sure. Je ne pourrai jamais lui en vouloir non plus. Je l'aime comme j'aime ma mère et je les porterai toujours dans mon coeur.

C'est peut-être dure à croire, je sais. Cela est surement en lien avec le fait que je suis en train de m'enfuir de leur maison, avec un sac de voyage à l'épaule, ouais. J'enchaine tout de même les disputes avec ma mère. Elle est obstinée au fait que je lui dois obéissance jusqu'à ce que je quitte sa demeure. Non, mais quoi, elle se croit en 1960?! Peut importe, j'ai décidé que j'en avais marre et que je partais. Partais où? J'en sais rien. Mais pour le moment, je marche vers le Café pour me relaxer un peu. Je crois que j'en ai besoin.

Je m'appelle Alice Gardner et je suis une fille bien. Il y a surement pas beaucoup de chose a dire sur moi mais je vis bien avec ça. Ou peut-être que non?

Until The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant