Sea, Sex and Sun (and Ushijima)

Lorsque qu'ils descendirent de l'avion et se firent accueillir par un air pur, un océan turquoise et un soleil radieux, Oikawa se dit qu'ils allaient passer les plus beaux jours de leurs vies.

-On est arrivés, rayonna-t-il en resserrant les lanières de son sac à dos sur ses épaules. Tobio-chan, on y est !

-Mhh, répondit simplement Kageyama, encore à moitié endormi après les heures de vol.

-Essaie d'être plus enthousiaste, soupira Oikawa en lui prenant la main pour traverser l'aéroport. C'est notre lune de miel, quand même ! On n'en a qu'une, autant en profiter !

Il resserra sa prise sur les doigts de Tobio de sa main droite, exhibant la gauche devant eux pour mettre en valeur l'alliance dorée qui ornait son annulaire.

-Les valises arriveront directement à l'hôtel. Qu'est-ce que tu veux faire en premier ? On va voir les plages de sable blanc ? Se baigner au milieu de poissons multicolores ? Faire des bêtises dans le jacuzzi ?

-Manger, répondit Kageyama. J'ai faim.

-Pas de moi, visiblement, soupira Oikawa d'un air faussement vexé.

Comment aurait-il pu prendre la mouche à un moment pareil ? Il sortait avec Kageyama depuis la toute fin de son année de terminale, puis avait attendu que Tobio quitte le lycée pour se fiancer à la surprise générale. Et à présent qu'ils étaient tous les deux venus à bout de leurs études, promis à des carrières brillantes –Kageyama dans le volley-ball, bien sûr, et Tooru déjà pressenti pour grimper dans la hiérarchie de sa boîte- ils avaient finalement pu se marier et réunir leurs proches dans une cérémonie des plus réussies.

Oikawa avait encore l'impression de s'y voir, entre l'échange des vœux qui avait suscité de nombreux sanglots, la salle des fêtes remplie de ballons blancs et de fleurs, le discours d'Iwaizumi plus tout à fait sobre et qui avait craqué un « je suis fier de toi » qui l'avait fait littéralement fondre en larmes. Et surtout, l'image qu'il en retiendrait, c'était Tobio, absolument superbe ce jour-là en smoking, et dont le sourire –trop rare- avait ébloui toute l'assemblée.

Ledit Tobio était pour l'instant en short T-shirt, en train d'engloutir un sandwich avec une satisfaction apparente, négligemment assis à une petite table dans la première boutique qu'ils avaient croisée. Oikawa trépignait à côté, mourant d'envie d'aller explorer l'île paradisiaque qui serait le théâtre de leurs amours de jeunes mariés.

-Oikawa Tobio, grouille-toi, râla-t-il.

-Che m'appelle touchours Kageyama, fit remarquer le concerné en terminant son sandwich. Chur le terrain.

-Certes, certes, rappelle-moi encore que tu es une célébrité, je crois que j'avais occulté ce détail. Ça ne change rien à ta situation légale, tu as signé le registre, ce qui signifie que légalement, ton nom –quoi ?

Il s'interrompit en voyant Tobio plisser les yeux d'un air intrigué et se retourna pour suivre son regard, ne voyant rien jusqu'à ce que Kageyama marmonne :

-C'est pas Ushijima, là-bas ?

Oikawa vit enfin ce qu'il observait. Un grand jeune homme, massif, de dos, et dont la silhouette ressemblait à celle du champion... Non, non, impossible. Le passeur hocha catégoriquement la tête :

-N'importe quoi, Tobio-chan. Ce n'est pas le seul à être grand et musclé, eh ? Et si tu me regardais, moi ton tendre mari, au lieu de mater des inconnus ?

-Si seulement il y avait quelque chose à mater...

Oikawa fit mine de ne pas l'avoir entendu et le traîna hors de la boutique, bien décidé à ne pas perdre de temps et à faire tout ce qui était possible –et, en particulier, romantique. Ils commencèrent par découvrir leur chambre d'hôtel, immense et lumineuse, et qui disposait d'une vue époustouflante sur la mer ; Tooru prit une dizaine de photos du paysage, mais se réfréna de les poster sur tous les réseaux, décidé à jouir pleinement (et littéralement) de sa lune de miel plutôt qu'être collé à son téléphone.