chapitre 8

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J'errais dans les rues telle une pauvre mendiante. Je sentais pas la rose et le chaud soleil me faisait suer davantage. Mes pieds par contre étaient toujours protégés par mes chaussures.
Heureusement que je les ai toujours et pourtant ça fait seulement un jour que je suis dans la rue... Seule.

La nuit d'avant, je n'avais pas quitté la maison de mon père. J'étais restée devant la porte jusqu'au lendemain. J'avais pas fermé l'oeil, j'attendais.

Mon père quittait la maison à l'heure de la prière de Fajr.

Lorsqu'il était sorti de la maison et que son regard avait croisé le mien, je baissais les yeux. Je m'agenouillais et rempais jusqu'à ses pieds. Je ne le touchais pas de peur de casser ses ablutions.

_Papa je jure par toi que je n'ai pas fait ce qu'on dit. A Sally, j'ai été violée... J'avais pas été vigilante et j'avais beau me défendre mais je ne pouvais rien faire. Pardonne moi, s'il te plaît... Je t'en pris ne me jette pas à la porte. Je n'ai nul part où aller...

Il ne disait rien. Il avait écouter mais il était parti par la suite, il n'avait juste rien dit.

Je n'ai pas attendu son retour, j'étais partie...j'avais piocher un chemin au hasard et elle conduisait au marché Tilène. C'est seulement au levée du soleil, à 6h que je parvenais enfin à dormir, quelque part au pied d'une bijouterie...

J'ai été réveillé par le propriétaire qui me suppliait de dégager.

J'avais faim et mal à la tête.

Minute....

J'accourais jusqu'à une poubelle et y rejettais mon repas d'hier soir.

J'étais si fatiguée que je ne tenais même plus debout. Il fallait que je mange. Alors je pénétrais dans le marché demandant par ci, par là si l'on voulait bien de mon aide pour quoi que ce soit.

Mais rien...

Il était 14h et me voici de nouveau sans rien dans le ventre. C'est alors qu'un commerçant, un bouché m'interpella...

_Hey toi...toi la fille à la robe bleue...

Je me retournais et le regardais.

_Oui toi, viens là...
_Bonjour tonton, disais je en lui faisant face.
_Ah bonjour ma fille, tu es très polie. T'as faim?
_Oui, tonton, j'ai très faim...
_Viens, il me tirais jusqu'à un coin de sa table, me faisait asseoir et me donnais du pain ainsi qu'une tasse de café.

Mes yeux s'émerveillaient face à tant de gentillesse...j'avais si hâte de manger...

_Merci...merci beaucoup tonton.
_(rire) de rien ma fille...mange maintenant.

Je raflais le tout en un clin d'oeil. Je ne prenais même pas le temps de mâcher, j'avalais tout simplement.

Il ne me regardait plus à présent mais continuait son travail.

Je sais qu'à votre place, vous n'oserais même pas toucher à la nourriture moins l'approcher sachant que le pays tremble de peur avec tout ces voyous un peu partout.

Mais lui, il m'inspirait confiance et j'espère que j'ai pas tort.

Il avait un regard bienveillant comme celui d'un père envers ses enfants, il ne m'avait nullement forcé à le suivre.

Vous savez, cette sensation envers un maître coranique qui vous transmet tout le savoir de votre religion.

Bref, lorsque toute la clientèle avait disparu, il se retournait et me faisait face.

J'avais pas bougé de ma place et lorsqu'il s'approchait de moi, je le fixait effrayé.

_Alors ma fille, t'as bien mangé ?
_Oui tonton, merci beaucoup. Que Dieu vous recommence de ce bon geste.
_Amine. Maintenant, je voudrai discuter un peu avec toi...
Dit moi, t'es tu perdue?

Maya (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant