E.World

Chapitre premier

Je sortais de mon dernier cours de cette longue journée, mon sac écrasant mes frêles épaules, celui-ci était visiblement trop chargé, ce qui n'était pas très étonnant vu qu'il était rempli de mes livres de cours en plus de mes livres de japonais, langue que j'apprenais en autodidacte pour une raison bien précise : sauver les baleines. Je dois bien reconnaître que le côté hyper-poli de la culture japonaise me charme aussi, seulement faudrait-il que cela ne soit pas hypocrite... Après tout, je suppose que c'est normal, l'humain est probablement l'être le plus évolué sur Terre mais il est également le plus imparfaitement stupide. Bref c'est ainsi que je rentrais chez moi, en ce début de soirée brumeuse et fraîche, il était assez évident que l'hiver n'allait pas tarder. Je marchais paisiblement, avec une douce musique dans mes oreilles, comme d'habitude, lorsque quelque chose de beaucoup trop fréquent mais qui n'en reste pas moins énervant se produisit: un homme d'une trentaine d'années venait de jeter son mégot de cigarette sur le trottoir. Dans ce genre de situation, j'hésite toujours, l'étrangler ou lui faire bouffer son mégot ?! Bon, je reconnais que j'exagère mais quand même la poubelle est à moins de 5 mètres !! Malgré mon énervement, une fois de plus je me contenais, et retardais encore ma première vraie prise de parole de la journée. Oui, il avait beau être 18 heures passées, je n'avais pas encore réellement parler aujourd'hui, outre les simples bonjours. Je dois reconnaître être devenue quelqu'un de très discret depuis que j'ai quitté le lycée, je ne parle pratiquement pas alors qu'avant j'étais un véritable moulin à paroles. A vrai dire, je n'ai pas grand monde avec qui parler. Peut importe après tout, je me contentais de ramasser le mégot encore chaud sur le sol et le jetais à la poubelle. D'autant plus que je lui évite une bonne sanction de la part du gouvernement... Suite à cela je regagnais mon petit domicile. Oui "petit", car je vis actuellement dans un 17m2. Mais bon que demander de plus dans la jolie ville de Londres. Car oui, malgré le bruit en les transports, j'aimais cette ville et puis il faut bien reconnaître que c'est assez pratique..

Je rentrais donc dans mon petit logis, afin de
me mettre à étudier cette langue pourtant si simple à l'oral mais tellement plus difficile à l'écrit... Non mais 3 systèmes d'écriture c'est du délire! En même temps je dois bien reconnaître que mon niveau n'est franchement pas terrible... Mais je dois étudier plus! Parce que certes, la majorité des personnalités politiques japonaises savent parler un minimum anglais mais ce n'est pas le cas de tout le peuple. Seulement, si l'on souhaite faire bouger les choses discuter avec les politiciens ne suffit pas, je dois d'abord convaincre le peuple, peu importe le moyen et le nombre d'heures que je passerai la tête dans mes livres et cahiers, ou encore le nombre d'heures de sommeil que je manquerai ou peut-être même certains repas, la sécurité des baleines n'est pas assurée malgré toutes les lois pour protéger la planète, sous prétexte que c'est dans leur culture des gens peuvent massacrer des animaux, qui en plus sont en voix d'extinction...! Cela me rappelle ce que ma mère m'avait dit une fois, quand j'étais petite, elle me disait que quand elle était jeune, c'était à dire ce qu'elle considère avant ma naissance, les gens mangeaient des animaux..! À vrai dire, ce n'est pas si vieux que ça, ce qui signifie qu'il y a 20 ans ce genre de choses étaient légales ! J'ai même lu dans un livre que les espagnols avaient une tradition appelée "Corrida" lors de laquelle un homme massacrait un taureau au cours d'un spectacle ! Tout cela semble si étonnant et insensé pour moi...

    J'étudiais pendant 3 heures, soit jusqu'aux environs de 21h30. Après avoir vu qu'il était si tard, je me décidais à (enfin) préparer à manger. Je me dirigeais alors vers ma (petite) cuisine, enfonçant ma tête dans le frigo afin d'attraper le sachet de knackis végétales. Suite à cela je saisis une casserole, un sachet de pâtes dans mon placard, je remplis ma casserole d'eau et sale cette dernière avant de mettre 2 des knackis et des pâtes dedans.

Pendant le temps de cuisson, j'étudiais mes réels cours cette fois-ci, soit des cours de droit, car je suis dans une université assez particulière, qui a pour nom Queen Mary University of London. J'y étudie aussi l'écologie et l'économie, et ce, en anglais bien sûr. Je dois bien reconnaître que rentrer dans une telle université, qui de plus, est dans un pays certes proche du mien, mais qui lui est tout de même étranger était assez difficile. Mais je crois que le plus difficile dans tout cela fut de dire à mes parents que je souhaitais faire mes études ici, à Londres. Sans parler du métier en lui même, qui d'ailleurs est avocate de l'environnement. C'est assez peu commun comme métier cependant j'ai découvert que c'est ce que je voulais faire dès ma première année de collège. Ainsi, pour y arriver, j'ai beaucoup travailler, surtout mon anglais. J'étais d'ailleurs la première de la classe en anglais et économie, depuis le collège jusqu'à cette année, afin d'avoir le maximum de chance d'être prise dans cette école si prestigieuse. Le problème étant que les frais de scolarité sont très élevés et que mes parants n'ont pas suffisamment d'argent pour le couvrir. Afin de contrer ce problème, pendant 3 ans j'ai travaillé pendant toutes, absolument toutes mes vacances. Si tout ce passe correctement, et que je ne redouble pas, ce qui est techniquement inconcevable pour moi, enfin je veux dire que l'idée m'est insupportable mais on n'est jamais à l'abris d'une mauvaise surprise, malheureusement. Je dois donc étudier pendant 4 ans, chaque année coûtant environ 12 000£, bien évidemment dortoir non-compris.