Au nom du père...

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Ce jour là, il s'était levé tôt, plus tôt que d'habitude. Un bruit sourd m'avait fait sursauter de mon lit. J'entreprenais d'allumer la lampe de ma chambre en tâtonnant maladroitement sur le mur pour retrouver le contact. Dehors il faisait frais et encore sombre. Un brouillard épais enveloppait la cour de la maison.  J'aperçus sa silhouette. Il était là, debout regardant par terre. Il s'essuya le front, déposa un objet au sol pendant que j'avançais lentement vers lui et vint à ma rencontre. Il était vêtu d'un très ample boubou blanc qui, avec l'obscurité et la légère brise matinale, lui donnait l'air d'un fantôme fluorescent. « Bonjour Samba, as-tu prié? »
- Non Père, ai-je balbutié.
- Il est l'heure, me répondit-il sans s'arrêter.
Je le contemplai s'en aller. Il avait l'air de glisser sur le sol avec son boubou qui, étrangement, n'avait rien perdu de son blanc immaculé malgré le fait qu'il traînait par terre. La pénombre s'estompait de manière graduelle alors que la lumière du jour s'insinuait subtilement. Une fois qu'il eût disparu derrière le rideau de sa porte, je m'approchai de l'objet qu'il avait déposé au sol. Il s'agissait d'une pelle avec une longue manche en bois. À côté, je découvris avec stupeur, creusé avec une application et une minutie rigoureuses, un trou de forme rectangulaire, profond d'environs un mètre cinquante.

À la quête de la lumière...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant