*alarme de réveil*
7heure45. L'alarme sonne, il est temps de te lever, de subir cette journée.
Tu ouvres péniblement les yeux et comme tout les jours depuis quelques mois déjà tu ne vois rien. Rien d'agréable, rien de beau, rien de vrai. Même cette simple chambre qui peut paraître tranquille et reposante au premier abord te donne l'envie de vomir tant elle te rappelle l'hypocrisie du monde qui t'entour. Elle est tellement vide et impersonnelle que tu n'arrives pas à imaginer ne serait-ce qu'une seconde qu'ici, avant toi des gens ont pu se sentir "bien" et ce malgré les divers témoignages que l'on te raconte.
L'absence de décoration est justifiée par le fait que tu dois te sentir totalement déconnectée du monde dans lequel tu vivais pour enfin pouvoir l'apprécier. L'absence de meuble quant à elle est justifiée par le risque trop grand de se blesser avec, c'est vrai qu'il est si facile de se blesser avec un fauteuil, une étagère ou simplement une télévision, que tu comprends parfaitement le choix de ceux qui ont crée cette règle -stupide-. Et enfin l'absence d'objet personnel est justifiée par le fait que si on veut vraiment guérir les plaies du passé, il faut savoir le laisser dernière nous, ainsi il serait illogique de garder une quelconque attache avec nos blessures.
C'est donc à cause de ces magnifiques règles qu'aujourd'hui tu te retrouves dans cette toute petite pièce impersonnelle et glauque. Tellement glauque que tu as, au fil du temps perdu la patience de la tolérer et ne fait que la supporter difficilement. Mais tu n'as pas le choix...
Tu le sais, si tu ne fais pas un minimum semblant d'aller bien tu ne sortiras jamais d'ici alors toi aussi pour une fois tu choisis la voie de l'hypocrisie...
C'est ce que tout le monde fait de mieux, n'est ce pas? Tout le monde ment, d'ailleurs ils t'ont menti eux aussi? Tes proches, tes parents, tes amis, lui...
Accompagnée de ces pensées joyeuses tu ne peux t'empêcher de regarder avec dégoût cette chambre. Comment vas-tu faire pour te libérer de cette prison cachée? Tu commences à réfléchir à ta condition puis...Finalement tu te dis que cette pièce n'est pas ce qu'il y a de pire ici.
Le pire c'est la journée qui t'attend.
Une journée qui ne change pas d'hier et se recommencera demain.
Ici tout est millimétré à la seconde près pour vous habituer à vivre avec des habitudes, avec un rythme régulier. Parce que d'après ceux qui sont censé vous soigner, "une vie cadrée est la clé de la liberté". Tu soupires, autant dire que ce discours ne te plait pas, pas du tout même! Chacun à sa façon de vivre et de voir les choses, c'est pourquoi tu ne peux t'empêcher de penser qu'il ne faut pas que tu restes ici trop longtemps si tu ne veux pas finir par oublier, par t'oublier toi, ta façon de penser mais surtout ta façon d'être. C'est d'ailleurs dans cette optique que tu ne t'es jamais associée à qui que ce soit ici, tu es toujours restée seule. Tu le sais être seule est mille fois mieux qu'être mal accompagnée!
Ça fait déjà quatre mois...quatre mois de solitude.
Attristée par ce constat brutal et toujours allongée dans ce lit flasque et atrocement inconfortable, tu réfléchis à la façon d'inverser les choses quand tu entends les vieilles roulettes du chariot métallique se déplacer sur les dalles glaciales du couloir vide se trouvant derrière ta porte...
C'est parti, la journée commence.
Comme d'habitude ça commence avec la chambre 1, puis la 2, suivi de la 3, la 4 et enfin... On frappe à ta porte, mais tu ne fais aucun effort pour sortir du lit et t'approches de la porte lentement avant de l'ouvrir...
Infirmière: "Bonjour [T/N], comment vas-tu aujourd'hui? Tu as bonne mine ça fait plaisir à voir!"
Elle ment. Ils mentent tous ici, tu le sais parce que chaque jours tu vas un peu plus mal et pourtant chaque jour ils te répètent le même discours sans le penser réellement. Sérieusement si tu allais réellement mieux tu ne serais pas enfermée dans cette chambre aujourd'hui, tu serais dehors.
Infirmière: "Aujourd'hui on va tester une nouvelle petite pilule. Tu as l'habitude maintenant alors je te laisse prendre le gobelet et avaler le contenu."
[T/N]: "C'est quelle genre de pilule cette fois-ci?"
Infirmière: "Une pilule qui te fera sourire, promis!"
Lassée par ses mensonges et son sourire hypocrites tu t'empares du gobelet en plastique avant d'avaler le contenu sans réfléchir, à quoi bon se battre quand tu sais d'avance que tu as perdu? Ainsi une fois le gobelet totalement vidé, l'infirmière te demande d'ouvrir la bouche afin de vérifier l'honnêteté de ton geste puis te souhaite rapidement une bonne journée en t'indiquant le planning de la journée avant de reprendre le petit récipient...
N'en pouvant déjà plus, tu commences à faire demi-tour en direction de ton lit, de toute façon tu connais déjà la suite, elle va te dire de sortir faire un petit tour si tu en as envie avant de tourner les talons et de ressortir du couloir puisque la chambre à coté de la tienne est vide, alors...
Ce n'est pas la peine d'assister à un spectacle que tu connais par cœur.
Ainsi tu commences à retourner en direction de ton lit quand...
Infirmière: "B-Bon bah bonne journée [T/N], aujourd'hui le parc est magnifique tu devrais sortir un peu...si tu en as le courage"
Qu'est ce que tu avais dit? Lassée tu attends qu'elle referme la porte mais elle revient à la charge...
Infirmière: "Ah au faîte, tu n'oublieras pas de saluer ton nouveau voisin de palier!"
Surprise, tu te retournes avant d'avancer vers la porte de la chambre...
Infirmière: "Il est arrivé hier alors essaies de l'accueillir gentiment. On est conscient que les séjours ici ne sont pas très facile, s'il pouvait ne serait-ce qu'avoir une personne à qui parler, ça l'aiderai! Et ça t'aiderai aussi [T/N]..."
Tu t'apprêtes à lui retourner tes pensées les plus obscures sur ce que tu penses de son avis et de sa façon de toujours le donner sans raison, quand...ton voisin sort de sa chambre.
????: "Bonjour!"
💊 A suivre dans la prochaine pilule...
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Jamais vu
FanfictionPlus le temps passe et plus tu te questionnes sur le sens de la vie. Est il réellement utile de vivre si c'est pour vivre seule, triste et sans but? C'est précisément parce que dans ton esprit la réponse ne peut être que négative que tu te retrouves...