La rencontre du Désert

Chapitre 10

— Tu as fait du bon travail Sienna. Tu as tenu toute la journée, c'est génial ! s'exclame Diana, fière de moi.

— Je reviens avec une côte et deux doigts en moins, mais heureuse que tu sois satisfaite, dis-je, essoufflée.

Diana s'avance pour me replacer une mèche de mes cheveux, puis je l'aide à ranger le reste du matériel. Plus tard nous sortons de l'infirmerie, en nous dirigeant enfin vers la salle à manger.

— Je pourrais manger un sanglier. J'ai super faim, déclaré-je, le ventre gargouillant.

— Au menu ce soir ; steak accompagné de légumes avec en dessert des fruits ou du gâteau, me précise Diana, ce qui me fait davantage saliver.

— Ça me va !

J'avoue que la nourriture en prison n'était pas si horrible que cela. Même si nous étions prisonniers, ils se préoccupaient quand même de notre santé. Mais j'avoue avoir une légère préférence pour manger avec des humains, que des rats qui font la taille d'un lapin.

— Il y a six salles dédiées aux repas dans ce palais, continue Diana. Ceux qui travaillent dans l'aile droite sont toujours dans la salle numéro deux, en compagnie de quelques soldats.

— Pas de soucis. Du temps qu'il y a assez de nourriture pour tout le monde, je me fiche de savoir avec qui je vais manger, dis-je en haussant les épaules.

Diana m'offre un sourire, avant de saluer de tête  deux gardes qui sont positionnés devant la porte. Je fais comme elle et enfin nous rentrons dans ce que j'appelais une cafétéria. Mais à peine ai-je fait deux pas, que déjà, quelque chose vient me perturber. Les soldats mangent avec nous. Ça je l'avais compris. Mais je ne savais pas que les supérieurs sont aussi de la partie.

Dont lui.

— Protège-moi Diana. Il peut à tout moment s'amuser à me lancer des couteaux ou bien des fourchettes.

Certes Sayid avait fait preuve d'une légère, je dis bien une légère gentillesse ce matin. J'avais encore fourré dans mon short, son foulard noir. Néanmoins, je restais sur mes gardes. Je savais de quoi il était capable et son côté impulsif restait à surveiller de très très près. Il pouvait à tout moment m'étouffer avec un morceau de gâteau.

— Ne t'en fais pas, je pense qu'il a autre chose à faire que de venir t'ennuyer, me murmure Diana, en m'emmenant ensuite vers le buffet.

J'essaye de faire abstraction de ses nombreux regards que je sens sur ma pauvre personne, et préfère donc me concentrer sur le choix du menu. Je remplis comme il se le fallait mon assiette, en gardant au coin de ma tête qu'il est toujours possible que je revienne faire un tour en prison.

Diana et moi prenons enfin place sur une table, qui était déjà prisée par quelques femmes et trois soldats. Je commence à manger en silence ma petite salade de crudités, avant de lever les yeux.

— Pourquoi il y a cinquante soldats qui me fixent comme si j'étais une bête de foire ? demandé-je tout bas.

— Ils s'intéressent à toi car tu es une ancienne prisonnière qui a réussi à obtenir une grâce. C'est la première fois que cela arrive. Et je pense aussi que ton petit minois en attire quelqu'uns... ricane-t-elle, les yeux remplis de malice.

— Oui enfin il faudrait qu'ils arrêtent de me fixer. Je suis habituée à ce que leur grand manitou aux yeux bleus me fixe h24, mais pas eux. Ils me dérangent là, marmonné-je dans mon coin.

Et comme par magie, en une fraction de secondes, tous arrêtaient de me fixer comme s'ils avaient entendu mon souhait. Bon j'avoue. Je pouvais le remercier. Sayid venait de taper du poing sur la table, manquant presque de renverser son verre. Certains gardes s'étaient retournés et les autres avaient baissé leur regard sur leur assiette. Pour de l'autorité, ça c'en est dites-moi.