Nameless.

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Cela faisait près d'une heure que José et moi roulions. Nous étions désormais en France, entre deux montagnes. La route était sinueuse, et je commencais sérieusement à piquer du nez. Deux heures du matin, il n'y avais que Nameless pour oser nous infliger ça! J'allais annoncer à mon ami que nous arriverions dans quelques minutes, mais je n'eu pas le temps d'ouvrir la bouche. Mon scotter se mit à craquoter avant de s'arrêter brusquement. José me regarda avec une tête de déterré. :

" Quoi?, sifflais-je.

Il passa sa main dans ses cheveux avec lassitude.

- Oh, rien. De tout façon ça ne peut pas être pire que ça.

- .. Ouais..

José descendit de véhicule et je le suivis. J'avisai avec regret de ma Guiguitte. Elle avait passé son temps, il fallait s'y résoudre! La vie est si.. éphémère. Pauvre scooter ; 7 ans de bons et loyaux services.

- Bon, on le fout où ton tas de ferraille? On va pas le laisser au mileu de la route, brigua José.

- Sans-coeur!, m'écriais-je."

Je fixait durement le jeune homme avant de pousser Guiguitte sur le côté. T'en fais pas, ma belle, je reviendrais te chercher.. lui intimais-je mentalement en caressant sa carosserie bleue toute effritée. José étouffa un petit rire en me voyant cajoler le "tas de feraille". Je ne l'avouerai jamais en public, mais il fallait dire que cet attitude de profond attachement était un peu ridicule. On peut vraiment se cramponner à n'importe quoi! Mais Guiguitte c'est pas n'importe quoi.. J'inspirai fortement pour me redonner du courage et me réveiller un peu, puis je quittait avec peine mon vieux scooter en lui disant adieu d'un dernier regard. José me prit la main et nous continuâmes à pied, en nous pressant un peu car il semblait que la pluie approchait.

                                                                                   * * *

Le ciel se couvrait de plus en plus. Au loin, j'aperçus un grand bâtiment vert kaki, lové entre deux flancs de montagne. Nous quittâmes la route pour le rejoindre, se frayant un chemin entre les buissons. De loin, il était presque invisible ; son toit était recouvert d'herbe et sur le dessus semblait y pousser un potager. Un écriture capitale  "CENTRE DE REMISE EN FORME"  était inscrite en haut du bâtiment.

" On est arrivés, chantonna gaiement José.

- You-pi, ironisai-je avec amertume.

Je sortis mon celluaire pour vérifier l'heure.  Plus de batterie.

- Amélia?

- José, soupirais-je.

- Je t'offrirai un nouveau scooter, promis-t-il.

- Mais oui, je te crois, raillais-je.

Il baissa la tête, il semblait déçu. Je serrai un peu plus fort sa main.

- Désolé.. Offre-moi plutôt un Starbucks, ça fait un bail!, dis-je avec une jovialité exagérée."

Il aquiesca avec un grand sourire.

Après quelques minutes de marche en silence, nous arrivions enfin devant le grand bâtiment. Je poussai la porte de verre qui nous séparai du dedans. Le meuble qui se démarquait le plus en arrivant était énorme bureau en bois, derrière lequel une jeune récéptionniste communiquait avec animosité au téléphone. Elle hurla quelques insanités avant de raccrocher en vociférant. Semblant nous avoir remarqués, elle se tourna vers nous. Son regard s'illumina en croisant celui de José. :

" Amor! Eu senti tanto sua falta!, piailla-t-elle. (" Chéri! Tu m'as tellement manqué! ")

Elle lui sauta dans les bras, et ils s'étreignèrent passionnément.

- Khady..

- José, marmonna-t-elle en couvrant ses joues de bruyants bisous.

Je regardais les deux tourteraux se dévisager avec amour. Je les interrompis brusquement. :

- Salut Khady.

La petite africaine se retourna, lâcha José et vint me serrer dans ses bras.

- Amélia! Comme tu m'as manqué!

- Toi aussi tu m'a manqué, Kahdy, dis-je en lui rendant son étreinte. On a pas trop le temps, là, tu peux nous envoyer le C04?

- Tout de suite, approuva-t-elle.

Elle se dirigea vers son bureau en roulant des hanches, et José ne se priva pas d'en profiter en lui jetant des regards pervers. Elle saisit un appareil blanc qui ressemblait un demi-burger (Vraiment!) et tapota l'écran aves son index. Un petit déclic se fit entendre, et une porte cachée pivota derrière son bureau. J'avais beau l'habitude d'assister à tout ça, ça me dépassais. La technologie, c'est plutôt le truc de Khady et José.. Les deux inséparables. Je me demandais parfois comment Khady et moi avions pu devenir des amies aussi proches ; vous vous en êtes sûrement doutés, José est mon ex-compagnon. Il m'a quitté quand il a rencontré Khady, puis elle et moi avons fait connaissance et nous sommes restées amies. José, lui, c'est mon double! On se dit tout, notre amitié n'a pas changé malgré toutes les choses qu'on a traversées ensemble. On est passé par tout..

- Euuuh, Méli'?

Méli, c'est mon surnom. Ou Méla, ou Mel' ou Lili. C'est José qui m'appelle comme ça.

- Amélia?

C'est fou comme l'Agence a évolué au fil des annés. Vous savez, je suis l'agent la plus ancienne de l'organisation! J'étais là dans les débuts de cette aventure.. Avant, c'étais juste un jeu de gamin. Puis ça c'est "concrétisé".. D'ailleurs, Nameless vient de refaire faire le bâtiment suite à l'explosion qui a détruit l'ancien. C'est Nayomi, notre chimiste, "aidée" de Suzuki (comme la voiture) qui a provoqué l'explosion. Enfin ça, c'est une autre histoire! Ah et aussi, de ce qu..

- AMELIA!!

Je sursautais, sortie de mes songes. José me regardais bizzarement.. Ah oui, ça fait 5 minutes que je ne bouge pas alors que l'ascenseur est arrivé.

Je pris José par le bras et fit un signe de la main à Kadhy, qui me répondit par un regard inquiet. Nous entrâmes dans l'asensceur au parfum de désinfectant et il monta tout seul. José me regardais toujours, mais je fis comme si de rien n'était. L'élevateur était assez petit, rond, avec seulement deux sièges accrochés à la paroi. Je m'assis sur l'un des deux, et mon ami sur l'autre. On pouvait voir le dehors, car l'engin sortais à mi du bâtiment. Au bout de quelques secondes, je sentis l'ascenseur pivoter et le paysage s'éclipsa pour laisser place à une nuit totale. Je criais et me levai, José aussi joignit ses hurlement aux miens : l'ascenseur tombait. Il me prit dans ses bras et se roula en boule par terre alors que la vitesse nous coupait le souffle. Soudain je sentis que nous ralentissions, jusqu'à nous arrêter complètement. Un petit tintement de cloche résonna, et la porte de l'ascenseur s'ouvrit brutalement en nous faisant tomber, José et moi. Ma tête frappa le sol et tout ce que je pu voir avant de sombrer, ce fût Nameless qui se fit un beau facepalm.

                                                                                  ___

Dites-moi ce que vous pensez de cette partie! Je sais, il n'y a pas d'action pour le moment mais vous verrez, plus tard ça va péter!

En-fin on va savoir qui est donc ce fameux Nameless! Les révélations vont être nombreuses dans le chapitre suivant!

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 29, 2014 ⏰

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