Épilogue

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 Drago sourit et envoya un sort, désarmant le Mangemort qui lui faisait face. Mais il hurla d'horreur en voyant un sort fuser vers lui et une silhouette amie se jeter devant pour stopper le rayon...

Un hurlement fit écho au sien quand Ron se rendit compte qu'Hermione était au sol, inerte.

Les deux garçons se précipitèrent vers elle. Ensemble.

Drago expira, inconscient d'avoir retenu son souffle, en constatant que la jeune fille respirait. Elle était sonnée, mais elle semblait aller bien au premier abord.

Difficilement, elle ouvrit les yeux et leur sourit. Ron blême, enfonça ses mains dans la terre pour ne pas la saisir et la secouer comme un prunier.
- A quoi tu pensais ? Tu aurais pu être tuée !

Elle ne répondit pas. Drago se pencha vers elle, et la prit délicatement dans ses bras. Le visage de Ron se referma, mais néanmoins, il se redressa, baguette en main, pour assurer leurs arrières.
Heureusement pour eux, le temps qu'ils étaient auprès d'Hermione, Remus et Tonks avaient veillé à leur sécurité.

Drago quitta le champ de bataille, ignorant les protestations d'Hermione, la conduisant vers l'infirmerie, sans un mot. Il n'était pas sûr de pouvoir faire confiance à sa voix en cet instant, tant le mélange d'émotions qui tournoyait en lui était puissant.

Il déposa la jeune fille sur un lit, et Madame Pomfresh apparut presque aussitôt, pâle et échevelée. Voyant Hermione, elle glapit et se jeta sur elle, baguette brandie, vérifiant comment elle allait.

Finalement l'infirmière se calma et soupira.
- Miss Granger, tout va bien. Juste un peu de repos et vous pourrez... y retourner.

La fin de sa phrase avait été murmurée, prononcée à contrecœur, alors qu'elle autorisait une élève à retourner se battre au péril de sa vie.

Drago déposa un baiser sur sa joue et sortit de l'infirmerie, tête basse, semblant porter le poids du monde sur les épaules. Il n'aurait jamais pensé qu'un jour Hermione Granger se mettrait volontairement en danger pour lui sauver la vie.

Lorsqu'il passa les grandes portes du château, une clameur s'éleva et il leva les yeux le cœur battant.
Un désordre indescriptible régnait et il vit au loin Voldemort tomber.

Il sourit, prêt à crier de joie, lorsqu'il se rendit compte que la petite silhouette face à lui, son Harry, s'effondra à son tour.

Il ne se rendit même pas compte qu'il criait de désespoir. Au lieu de quoi, il se mit à courir aveuglément, sans se préoccuper de ce qui l'entourait.
Il ne pensait qu'à une chose, rejoindre Harry, s'assurait qu'il allait bien.
A chacun de ses battements de cœur, il essayait de se persuader que le jeune homme était juste fatigué, qu'il s'était juste laisser tomber vaincu par la fatigue. Ou alors que ce n'était pas vraiment lui, que ses yeux l'avaient trahi.

Il ne vit pas les regards inquiets de ses amis à son comportement soudain, et il ne se rendit pas plus compte que Sirius, Emmeline, Pansy et Neville se précipitaient à sa suite, pour s'assurer qu'il ne lui arrive rien.

Il lui fallut peu de temps pour arriver près de Harry. Il était au sol, les yeux clos, pâle et immobile.

Il ressemblait à un ange tombé du ciel, étendu là, dans la boue, au milieu du fracas des combats restants. En voyant leur Maître tomber, beaucoup de Mangemorts avaient fui, préférant transplaner pour pouvoir prétendre après être innocents. Mais le noyau de fidèles du Lord se battait encore, sachant que pour eux il n'y avait pas d'autre avenir qu'Azkaban... Et la mort valait mieux que la disgrâce.

Il tomba à genoux, ne se rendant même pas compte qu'il pleurait, n'osant pas toucher Harry.

Il leva les yeux et hoqueta. Face à lui, le regard froid et haineux, se tenait son père.
Lucius, baguette brandie, avait attendu qu'il ne le voit pour lancer un sort.

Leurs yeux si semblables se rencontrèrent et s'affrontèrent.

A cet instant, Drago s'en moquait totalement. Seul lui importait Harry, au sol et inconscient. Lui qui avait tant craint cet homme n'avait plus peur de lui. Sa seule peur était de ne jamais revoir les yeux de Harry, de ne jamais pouvoir lui dire les mots qui lui avaient brûlé la langue.
Il s'en voulait d'avoir différé ce moment. Il aurait voulu lui dire rien qu'une fois qu'il l'aimait.

Maintenant, il était juste résigné.

Les lèvres de Lucius s'étirèrent en un sourire cruel mais avant qu'il n'ait eu l'occasion de lancer un sort à son fils, il se retrouva désarmé et projeté un peu plus loin, puis ligoté solidement.

Drago cligna des yeux et se retourna pour se trouver face à un Neville écarlate, se tortillant de gêne.
- Désolé... je... J'étais un peu nerveux...

Drago ne put s'empêcher de rire nerveusement, tandis que Pansy se jetait au cou de son petit ami, un large sourire sur les lèvres.

Sirius posa une main sur l'épaule de son petit cousin, et il se baissa à ses côtés, regardant Harry avec crainte lui aussi. Drago savait que l'homme avait peur d'avoir failli à la mission qu'il s'était attribuée, protéger Harry coûte que coûte.

Drago étouffa un sanglot et tendit la main vers Harry, puis doucement, délicatement, il caressa la joue pâle.
Il sentit la chaleur de sa peau sous la paume, et expira lentement, soulagé de sentir la respiration du jeune homme. Ténue, mais bien présente.

- Il est vivant.

Le soulagement dans le voix de Drago était palpable.
Sirius se pencha et prit son filleul dans ses bras. Leur petit groupe n'avait pas eu besoin de se concerter : alors que Drago et Sirius ne se préoccupaient que de Harry, les autres assuraient leurs arrières et les protégeaient.

Ils le ramenèrent vers Poudlard, le conduisant à l'infirmerie. Le silence envahissait le champ de bataille peu à peu, au fur et à mesure que les Aurors arrivaient et arrêtaient les derniers Mangemorts encore présents.

Tout le monde se rassemblait, attendant de savoir, regardant leur groupe passer, un Harry Potter inconscient dans les bras de Sirius.

Quelques heures plus tard, allongé dans le lit d'infirmerie, ses amis autour de lui, Harry Potter semblait minuscule et fragile. Les mines étaient graves, mais Madame Pomfresh s'était faite rassurante.
Le Sauveur était juste épuisé.

Elle avait ajouté d'un ton acide qu'il avait subi suffisamment de stress et de péripéties pour toute une vie et n'avait pas hésité à menacer de représailles quiconque tenterait de le réveiller de force.

Drago ne quittait pas son chevet, les yeux rougis par la fatigue. Rien n'avait pu le déloger, ni les menaces de Madame Pomfresh, ni les conseils inquiets de ses amis. Sirius était venu accompagné de Severus, et les deux hommes l'avaient menacé de l'emmener de force. Hermione lui avait proposé de le relayer pour qu'il puisse dormir quelques heures.

Mais il ne pouvait pas s'éloigner. Il avait fait une promesse à Harry. Harry avait une déclaration à lui faire, de nouveau. Et lui, il avait une réponse à lui donner.

Voilà la fin de cette fiction. J'espère que vous avez apprécié !

Merci de m'avoir lue.

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