Numéro inconnu [ Soobin x Yeonjun ]

Choi Yeonjun

Aujourd'hui était un jour comme les autres. Le genre de jour qu'on a tous vécu au moins une fois. Ce jour où on préfère rester seul dans notre chambre, même s'il fait grand soleil dehors. Seul. Même si notre famille nous pousse à sortir. Seul. Même si depuis notre fenêtre on voit des tonnes de gamins qui s'amusent, qui rigolent et qui sont heureux. Seul. Même si au final, on a envie de les rejoindre. Mais qu'on ne peut pas, car ce ne sont pas nos amis. Tout simplement, on reste seul dans notre chambre car on a pas réellement le choix.

Seul.

Ce mot résonnait dans ma tête du matin au soir. Je suis seul. Tous les jours. Quand je suis au lycée, tout le monde me fait comprendre que je ne suis pas à ma place. Mais qu'est ce qu'ils croient ? Que je ne le sais pas ? Je suis parfaitement conscient que je ne suis qu'une pauvre tâche. Je ne suis que la pâle copie d'un mandiant dans la rue, invisible. Tout le monde m'évite. Et les peu de fois où on me porte de l'intérêt on ne fait que m'insulter, me frapper et parfois pire. En repensant à tout ça je n'ai qu'une envie, partir de ce monde. Je veux le quitter. Oui, tout compte fais je crois que..

-Yeonjun !

Le cri de ma mère me sortit de mes pensées. J'étais en retard pour les cours. Je me précipita au rez de chaussée en évitant les cartons qui trainaient partout dans les escaliers. Ces cartons contenaient les affaires de mon beau-père. Lui qui allait bientôt quitter la maison et ma mère au passage. Nous laissant sans rien ma mère et moi.

-Qu'est ce que tu faisais encore ? Dépêches-toi de manger on part dans 2 minutes.
-Oui maman.

Ce qu'elle ne savait pas, c'est que comme chaque matin, j'allais prendre des gâteaux dans l'armoire et qu'ils finiraient au même endroit. Dans cette poubelle qui se trouvait à l'entrée du lycée. Je n'avais plus d'appétit, je ne mangeais que le soir. Et je m'en veux parfois, ma mère a toujours fait en sorte que je ne manque de rien malgré nos problèmes financiers. Et moi, je me permettais de gaspiller de la nourriture. Nos problèmes d'argent remontent à la mort de mon père. Il est mort il y a 5 ans. Et à sa mort, le notaire a fait traîner beaucoup de démarches, ce qui a coûté très cher à ma mère. Et on s'est vite retrouvé à devoir serrer la ceinture. Et les hommes qu'elles rencontraient ne lui étaient qu'une épine de plus dans le pied.

Une fois dans la voiture, ma mère décide d'engager la conversation comme à son habitude.

-Ça va mon chéri ? Tu as réussi à dormir malgré la pluie ?
- Oui, je ne l'entendais pas trop.
-Ça me rassure. Tu pourras être en forme pour aujourd'hui. Tu as prévu de sortir avec tes amis en fin d'après midi ?
-O-Ouais, normalement on va chez un ami pour jouer un peu.

J'avais honte de lui mentir. Je n'avais pas d'amis mais je n'osais pas lui dire. Et je ne pouvais pas lui avouer ce qu'il se passait à la sortie du lycée parfois. J'avais bien trop honte et bien trop peur de sa réaction.

-Tu rentres comment ? Je peux venir te chercher si besoin.
-N-Nan nan t'inquiètes pas il habite pas très loin.. Je suis à 10 minutes de la maison.
-D'accord alors.

Le reste du trajet fut silencieux. En sortant de la voiture je sentais une boule se former dans mon ventre. En sortant mon carnet de mon sac je mis la main sur le paquet de biscuit de tout à l'heure et je le jetta à la poubelle en rentrant dans l'enceinte du lycée. Je me dirigeai vers la salle de mon premier cours de la journée, bien entendu je me fis bousculer sur le chemin.

-Alors p'tite fiotte, comment ça va aujourd'hui ?

Ce pauvre con c'est mon bourreau. Il s'appelle Minha. Je n'étais pas d'humeur à lui répondre pour une fois alors je me suis contenté de le regarder sans rien dire.

-T'as perdu ta langue ? J'espère pas elle aurait pu être utile. Dit-il avec un sourire en coin.

J'eus un frisson de dégoût. Espèce de pervers. Je décidai de l'ignorer et de continuer mon chemin mais il ne fut pas du même avis. Il m'attrapa fermement par le bras.

-Où tu crois aller comme ça ? On a pas finit de discuter ne sois pas impoli Yeonjun.
-J'ai rien à te dire moi.
-Tu es si blessant.. Il fit mine d'être triste, c'en était presque pitoyable.
-Lâches moi j'aimerais aller en cours.
-Il est pas l'heure reste un peu avec moi.

Son étreinte était bien trop forte et je le savais pertinemment. Mais cela ne m'empêcha pas d'essayer de me libérer en gigotant vivement. Ce qui n'a pas eu l'air de lui plaire puisque je vis son poing se diriger rapidement vers mon ventre. Et la douleur que je ressentis fut assez intense pour me calmer et me dissuader d'essayer à nouveau.

-T'es vraiment con. Ça fait des mois que je fais ce que je veux de toi et tu penses encore que tu peux m'échapper ?

La seule réponse que je pouvais lui apporter était un gémissement de douleur.

-On va changer de jeux pour une fois. Au lieu d'être mon souffre douleur tu vas être ma pute.
-Q-Quoi..?

Je pensais avoir mal compris. Mais ma crainte s'intensifia lorsque je compris qu'il me traina jusqu'aux toilettes du lycée. Je voulais crier pour que quelqu'un me vienne en aide mais il avait anticipé. Sa main pressait contre ma bouche. Je sentis les larmes me monter aux joues. Je savais que j'étais foutu, les toilettes étaient désertes à cette heure-ci. Il nous enferma dans le grand toilette prévu pour les handicapés et me poussa dans un coin. Ma tête cogna contre le carrelage froid du mur.

-Oh.. Pauvre petit bébé va se mettre à pleurer ? Tu veux qu'on appelle ta maman ?
-Qu-Qu'est ce que tu vas faire..?
-Moi ? Absolument rien. Toi en revanche..
-J-Je ferais rien.. Hors de question.. Laisses moi partir je t'en supplie..!
-Chuut..

Il s'approcha de moi et me mit de force à genoux. Je sentis la peur m'envahir mais d'un côté je ne le pensais pas capable de me violer. Il était violent certes.. Mais pas un violeur.

Sans vraiment comprendre comment, je me retrouvais les mains liés dans le dos et incapable de bouger. Je vis Minha abaisser sa braguette et sortir son sexe de son boxer. Je serais incapable de dire si c'était la peur qui me tétanisait. Mais à ce moment, je n'étais plus que peur et douleur. Je ressentis un violent coup de pied dans le bas ventre qui m'arracha un cri de douleur, me forçant à ouvrir la bouche. Minha en profita pour enfoncer son sexe à l'intérieur et me mit tout de suite en garde de ne pas tenter de le mordre sous peine de finir en sang. Je ne savais pas quoi faire, j'étais terrifié et impuissant. Il se mit en mouvement sans aucune délicatesse et je me suis mis à pleurer quasi-instantanément contrairement à lui qui était en train de gémir de plaisir. Entendre cela me dégoûtait au plus au point. Je le sentais aller et venir en moi, c'était douloureux. Le fond de ma gorge me brûlait à force de se faire culbuter par le bout de son membre. Ce cauchemar me parut durer une éternité.

-Haan..! cria-t-il en se lâchant au fond de ma gorge.

Je manquais de m'étouffer avec sa semence que je m'empressais de recracher même si une infime partie était descendu dans mon oesophage. Je releva la tête vers celui qui venait de me briser. Lui qui venait d'abuser sexuellement de moi avait un air satisfait sur le visage. Il me détacha puis quitta le toilette, me laissant seul. Moi et mes idées noires. Je n'avais plus qu'une seule envie. Mourir. Cette envie fut bien plus forte que d'habitude. Je me sentais déterminé. Je me levais, les jambes toutes tremblantes et je verouillais la porte du toilette. Je ne voulais pas être dérangé. Je finis par m'écrouler au sol et je mis la main sur mon sac pour en sortir ma paire de ciseaux. Je regardais fixement mes poignets. Je voulais vraiment mourir quand j'eu soudainement un haut le coeur. Je me sentais mal. Je ne voulais pas abandonner ma mère. Mais je ne voulais pas rester ici. J'étais tiraillé et je pris la décision de l'appeler, je voulais au moins la prévenir. Elle devait savoir la vérité. Je composai son numéro avec les larmes qui coulaient le long de mes joues et les mains tremblantes. Une fois l'appel démarré je portais mon smartphone à mon oreille en attendant qu'elle décroche.

-Oui allô ?

Mais la voix que j'entendis au bout du fil était bien trop grave pour ce soit ma mère.