Ton dernier souffle

Prologue

*Point de vue de Maria*

       Nous étions le 22 septembre 2014, je venais de mettre au monde ma petite princesse, notre princesse devrais-je dire. Matthew se tenait près de mon lit et caressait délicatement les cheveux blond qui parsemaient le crâne de notre fille. On était tous les deux aux anges, Chloé était magnifique, elle était petite et assez légère mais l'infirmière avait confirmé qu'il n'y avait aucun danger pour sa santé. Elle dormait paisiblement contre moi. À cet instant là, nous étions les personnes les plus heureuses du monde.

Matthew déposa un baiser sur mon front puis alla prendre l'air tandis que je restai à contempler Chloé. Mes parents devraient arriver d'une seconde à l'autre pour nous rendre visite. Bien qu'à l'annonce de la nouvelle, ceux-ci n'avaient pas été très enchantés à l'idée que je sois enceinte à seulement 16ans, ils n'avaient pas tarder à être aussi excités que nous sur le fait de devenir grand-parents.

Un bruit venant de la porte me tira de mes pensées, quelqu'un frappait. Je criai assez fort pour que la personne m'entende mais pas trop non plus pour ne pas réveiller Chloé. La porte s'ouvrît laissant place à mes parents. Dès la vue de leur petite-fille, ils accoururent me serrer dans leur bras. Je crois que de toute ma vie je ne les avais encore jamais vu aussi heureux. Mes parents me félicitèrent pendant au moins une demi-heure. Quand Matthew revint dans la chambre d'hôpital, mes parents étaient toujours là. Ma mère alla le féliciter et le câliner suivi de mon père.

Les parents de Matthew, eux, ne pouvaient pas venir aujourd'hui car ils étaient en déplacement au Japon à cause de leur travail. Ils étaient très souvent en voyage d'affaire si bien que mes parents étaient devenus comme la deuxième famille de Matthew.

Après quelques minutes quelqu'un frappa de nouveau à la porte. Matthew alla ouvrir. Un médecin apparu dans l'encadrement de la porte, c'était celui qui m'avait fait accoucher. Il avait la mine grave, cela ne présageait rien de bon. Je pensai que c'était à cause du poids de Chloé mais ça n'avait aucun sens puisque l'infirmière avait dit, quelques heure plus tôt, que son poids n'affecterait pas sa santé. Je commençai à stresser. Chloé dû le sentir car elle se mis à pleurer et toussoter.

« Tout d'abord je voudrais m'excuser, nous avons fait une erreur durant la dernière échographie. Je vais allez directement au but, votre fille est malade, elle a la mucoviscidose. C'est pourquoi elle tousse régulièrement. Je vais être obligé de vous la retirer nous devons l'examiner d'urgence. »

J'étais sous le choc de la nouvelle. Je ne savais pas si j'éprouvais de la haine envers les médecins pour ne pas avoir détecté la maladie plus tôt ou de la tristesse de penser que ma Chloé aura cette maladie à vie.

Avant que j'eus le temps de réagir, le médecin me retira ma fille des bras et s'en alla en chuchotant un petit « désolé » au passage. Mes parents étaient blottis l'un contre l'autre et essayaient de retenir leurs larmes. Je jetai un coup d'œil ver Matthew il ne bougeait pas, il regardait sa fille d'un air mauvais, de la haine. Je le connaissais assez pour savoir qu'il était en colère mais cette fois si, il l'était plus que jamais. Je tendis ma main pour lui faire signe de s'approcher, comme réponse il me lança un regard qui me donna des frissons dans tout le corps. Il reculais lentement puis sorti de la pièce, claqua la porte et s'enfuit en courant. Je restai à fixer l'endroit où Matthew était quelques secondes plus tôt, je ne pouvais pas y croire. J'avais l'impression que tout ça n'était qu'un cauchemar, mais c'était bien la vérité. J'étais détruite.

***

Cela faisait maintenant une semaine que j'essayais en vain de joindre Matthew mais c'était peine perdue. Je devais me rendre à l'évidence, il ne voulait plus de cette enfant et m'en laissait l'entière responsabilité.

Nous étions toujours à l'hôpital, cet endroit qui, je pense, deviendra plus tard comme ma deuxième maison. Les médecins m'avaient rendus Chloé, elle étais dans une couveuse à côté de moi, j'avais interdiction de m'approcher d'elle et de la toucher pour l'instant car elle était trop fragile. Ça me tuais de la voir comme ça, jamais je n'aurais cru devoir endurer cette souffrance et en plus, seule.