Chapitre 5

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J'AI VENDU MON ÂME AU DIABLE....🌳(5)

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C'était incroyable. J'avais pu le faire. Oui, j'étais allé au bout du supplice.

Un rien peut tout faire basculer. Un rien peut changer notre destin. Pourquoi suis-je née ? Devrais je porter le fardeau de cette naissance ? Les ombres devraient-elles me suivre toute ma vie ?

Je leur ai donné ce que je croyais inutile : Mon ventre.

Oui ! Vous êtes surpris ! J'ai offert littéralement mon ventre. Je ne peux pas me déshabiller devant vous. J'ai l'abdomen ouvert. Je le tiens grâce aux bandes spéciales. Vous allez croire que c'est impossible ? Si seulement je pouvais vous mettre une photo. Et puis, ce n'est pas nécessaire. Je n'arrive pas déjà à le supporter moi-même. Cet abdomen quasiment ouvert abritait toute choses. Des périodes où je pouvais héberger des asticots. Bizarrement, aucune odeur ne s'en dégageait. Tu ne pouvais pas le savoir. Je vivais avec. C'était ma pénitence.

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J'ai voyagé. Je suis allée partout dans le monde pour mes vacances. À chaque fois, je jouissais de ces secondes futiles.

La mort de mon cousin, un événement tragique m'a permise de venir en aide à sa maman, ma tante. Je pouvais ainsi me payer une conscience.
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Plusieurs fois, j'ai cru que je n'y arriverai jamais mais la soif du pouvoir était plus grande que tout. J'ai dit à mes parents avoir eu une promotion extraordinaire. J'ai donné de l'argent à papa. J'ai demandé à reconstruire leur bicoque. Curieusement, maman semblait toujours mal à l'aise en ma présence. Elle ne cessait de me dévisager bizarrement. On dirait que je lui cachais quelque chose. Même si au fond c'était vrai.
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Mes frères et sœur me considéraient désormais avec respect. Même si la provenance de mon argent était expliquée, je ne pouvais tout dévoiler à maman. Elle n'aurait sûrement étripée.
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Avoir assez d'argent et ne pas pouvoir en jouir ? Quel supplice. Je devais me faire plaisir au maximum.
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Mais ils me réclamaient encore tellement de sang.
J'avais peur. Je ne savais qui offrir. J'ai regardé mon frère aîné, il était désœuvré, pauvre, sans réelle ambition. Sa mort ne serait aucune perte. Alors, je l'ai sacrifié. Oui, il devait me dire merci. Encore un décès tragique dans la famille. Cette fois, j'ai essayé de prolonger le supplice. Un mal mystérieux l'a emporté. Maman était dévastée. Son désarroi m'a fourni un peu de remord. J'étais là, devant le corps de mon frère, j'observais. Irène est apparue brusquement. Ces dernières années, elle n'avait plus besoin de miroir pour apparaître.
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Elle gagnait en puissance.
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Irène : --- Alors, tu es contente ? Ceci en valait- il la peine ?
Demanda t elle en me montrant le corps inerte.
Les gens étaient tout autour. Je ne pouvais m' exprimer au risque d'être prise pour une folle. Tout ce que je pouvais faire était de l'écouter.

De toute façon, qu'aurais-je dis ?

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J'avais déjà compris comment les choses fonctionnaient. Pour ne pas avoir à trimbaler les fantômes derrière moi toute ma vie, je devais utiliser l'eau de leur bain pour ma toilette. C'est pourquoi j'allais à la morgue le jour de la levée de corps, je payais le morguier qui me donnait de l'eau. J'avais arraché ce secret à un membre influent de la congrégation. J'étais tranquille de ce côté. Trimballer Irène était déjà largement suffisant pour moi. Je n'allais pas me créer une famille de fantômes.
Au fil des années, j'ai continué à jouer à la fille de famille modèle. Plus je sacrifiais, plus j'avais de l'argent, plus je ne savais plus quoi en faire.
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Un événement imprévu est venu bouleverser le cours des choses. Comme d'habitude, je devais rendre visite à ma famille. Cette visite était programmée une fois par trimestre. Elle n'avait pas pour but de leur prouver mon amour de fille consciencieuse, que neni, c'était juste l'occasion rêvée pour moi de détecter mes futures cibles. J'avais déjà anticipé les questions relatives au véhicule que je conduisais. C'était un véhicule de fonction, relié à mon poste de responsabilité. Rien à redire. Bien que maman soit dubitative et peu convaincue, elle n'avait plus posé de questions. Je lisais cependant une interrogation muette dans son regard. Une sorte de prière silencieuse, une supplication qui semblait dire : "-- Nelly, j'espère que tu es une bonne fille."

J'AI VENDU MON AME AU DIABLE...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant