Le départ d'un enfant - partie 1

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             Alva et Angelica étaient assis dans une salle décoré de diverses choses. Il y avait de tout ; que cela soit des tapisseries faites avec parcimonie, ou bien des vases ornées de diverses fleurs. Un individu aurait eu besoin d'une loupe afin de pouvoir identifier chaque détails. Mais cela n'était pas le cas des deux êtres présents. Ils connaissaient cette maison par cœur. Ils ont passé toute leur vie dedans, l'ont étudiés avec minutie. Aujourd'hui est un jour lourdement triste ; il marquait le départ d'Alva. Alors que les deux personnes tentaient de rester calme à ce propos, le plus petit pleura un torrent de larmes. Il se jeta contre sa mère et s'agrippa à sa robe jusqu'à la froisser. Sa poigne était d'une tel force qu'Angelica avait peur pour son tissu.

« -J-je ne veux pas partir !! Tu vas me manquer ! »

Elle posa délicatement sa main sur les doux cheveux du garçon. À l'opposé de la puissance dans la détresse d'Alva, les petits doigts de fée d'Angelica dansèrent gentiment sur son crâne. Il se calmai peu à peu jusqu'à en lâcher les vêtements de sa mère. Alva levait la tête, il n'arrivait pas à endiguer ses larmes. Attristée par sa détresse, la mygalos les balaya de son visage et lui offrit un sourire qui réchauffait son cœur meurtri. Il souriait alors à son tour.

« -Rappelle-toi Alva, à chaque fois que tu te sentiras triste, que tu auras l'impression que tu n'y arriveras pas, souviens-toi de ce sourire. »

Le message était clair, le Baggiguane prit en photo ce sourire et le stocka dans sa mémoire. Il ne voulait absolument pas oublier le sourire de cette femme. Etant remis d'aplomb, Alva se sentait prêt à partir. Il agrippa alors sa main pour lui communiquer le message. Arborant toujours autant son sourire amical, Angelica accepta la gentille poigne du garçon et l'emmena dans une salle dans laquelle il n'avait jamais été auparavant. Elle était si sombre et froide, en plus de ça, pas très bien entretenue. On pouvait voir le plafond perler par les fentes humides, cela causait ainsi de nombreuses flaques dans le sol. Plusieurs toiles d'araignées s'étaient installés dans tous les coins. On ne pouvait pas s'y retrouver à l'intérieur, cela se rapprochait beaucoup d'un décor de film d'horreur. Pourtant, Alva était réchauffé par la présence d'Angelica. Il pourrait aller n'importer où si c'était pour elle. La demoiselle lâcha un instant la main du garçon et lui caressa gentiment la tête. Cela serait mentir de dire qu'il ne tremblait pas dans ces ténèbres, légèrement séparé de sa mère. Une petite larme roulait sur ses joues. Mais alors qu'il allait commencer à sangloter, l'image de sa mère souriante apparu dans son esprit, comme un flash. Alva fermait les yeux. Il tombait dans ses propres ténèbres qui étaient pourtant si réchauffant pour lui. Cinq bonnes minutes sont passées. Il était peut-être seul, mais Angelica vivait dans son cœur durant ces minutes. Et puis, Alva lui faisait confiance, il était sûr qu'elle allait revenir. Alors qu'il l'attendait, l'attendait, toujours et encore les yeux fermés, une main d'ange se posa sur son crâne.

« - Est-ce que tu vas bien ? Tu n'as pas eu trop peur j'espère ? »

Une lumière l'éblouissait lorsqu'il ouvrit les yeux ; Angelica était revenu ! Il pleurait de joie. Ces cinq minutes sans elles étaient trop.


            Dans les mains de la demoiselle étaient logés des chaînes. Alva compris, il lui offrit son cou avec plaisir. Souriante et satisfaite de voir que le petit garçon était si obéissant, Angelica lui installa ce lourd objet. Cela paraissait si léger pour le baggiguane, il souriait de bonheur. Pourtant, la demoiselle fut un peu attristé par sa naïveté. Quel est ce sentiment qui l'a rendu si confuse ? Sous le feu de l'action, Angelica pris son petit garçon dans les bras et l'humidifia d'une cascade de larmes. Déboussolé, Alva posa sa main sur la tête de sa mère et la caressa. Il voulait la rassurer, mais comment pouvait-il lorsque sa vue était noyé par les larmes ? Le cœur de ces deux personnes étaient peinées par un sentiment qu'ils n'arrivaient pas à comprendre. Après dix bonnes minutes à sangloter, la demoiselle caressa le dos d'Alva et lui souriait de nouveau.

« -Soit fort Alva, soit fort mon petit garçon... »

Pour la première fois de sa vie, Angelica fut honnête lorsqu'elle parlait à un enfant. Pour la première fois de sa vie, Angelica ne voulait pas vendre un enfant. Pour la première fois de sa vie, Angelica eut peur pour l'avenir de ce dernier. Elle balaya les dernières larmes qui lui restaient d'un geste net et pris la main du garçon pour l'emmener à l'extérieur. Avant de s'en aller définitivement, les enfants disaient au revoir à Alva. Certains étaient tristes, d'autres ne pu voir qu'un garçon désillusionné par un amour démesuré. Après une suite de pleures, les deux personnes sortirent et marchèrent pendant cinq longues minutes dans l'herbe humide. Angelica serrait fort la main de son petit garçon. Elle ne voulait pas le quitter, mais à la fois, elle se disait que c'était une nécessité. Ils s'approchèrent de plus en plus du portail. Angelica pu voir de loin les nouveaux propriétaires de son enfant, elle était terrifiée rien qu'en imaginant les horreurs qu'ils pourraient lui faire. Alors qu'elle bandait habituellement les yeux des enfants pour éviter qu'ils ne voient la transaction, elle préférait laisser Alva tout voir, afin qu'il puisse voir la tête de ses futurs maîtres, afin qu'il puisse se préparer. Arrivé devant le portail, la mère se baissa pour se mettre au niveau de son enfant et lui caressa délicatement les joues.

« -Soit fort »

Après avoir prononcé ces paroles, le portail ouvra sa gueule et Alva commença son périple dans ce monde monstrueux. Il pu rencontrer l'une de ses nouvelles propriétaires, qui n'attendait pas une seconde avant de profiter des chaînes dont il a été garrotté. Elle le tira d'une tel force qu'il avait du mal à respirer. Alva voulait déjà commencer à pleurer, mais il se souvint du sourire de sa mère et se retint du mieux qu'il pouvait. Après être monté dans le véhicule qui l'emmènera loin, Alva regarda une dernière fois sa mère. C'était la dernière fois qu'elle allait la voir alors autant ne pas la rendre triste : il lui offrit son sourire le plus adorable. Et c'était parti, il s'en alla pour de bon.




"Au revoir Alva, tu nous manqueras à tous."

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⏰ Last updated: Aug 12, 2019 ⏰

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