Chapitre 9

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9.

Il ne m'a pas vu, je recule doucement et ferme lentement la porte, mais je marche sur une planche qui grince; Luc se retourne alors vers moi, je ne peux pas m'échapper.

Je rentre donc dans la chambre et m'assois à côté d'Hanna.

Luc lui caresse les cheveux et je passe ma main dans le dos de sa sœur.

Quand il regarde Hanna, des larmes coulent sur ses joues, je détourne le regard et il essuie rapidement ses joues. Je ne sais pas quoi lui dire. Il n'a plus l'air aussi triste, en tout plus à cause de ses parents; mais surtout pour Hanna.

-Je...

Il me coupe en posant un doigt sur ses lèvres. Il baisse la tête vers Hanna et je la regarde de plus près. Elle dort. J'aimerais rester avec elle au cas où elle se réveillerai bientôt. Mais je préfère la laisser avec son frère. Je me lève donc pour sortir de la chambre, mais j'entends Luc se lever et m'accompagner.

Quand nous sortant de la chambre, il regarde une dernière fois Hanna et il ferme la porte.

-Je...

Il me coupe à nouveau et m'invite à rentrer dans une autre chambre. Je le suis et m'assois par terre contre la porte tandis que lui s'allonge sur le lit.

-Tu ne vas pas couper une fois de plus?

Il secoue la tête en silence et je prends la parole:

-Je vais être franche avec toi, je ne sais pas comment te réconforter, ni toi, ni Hanna, ni personne.

Il se relève, s'assois en face de moi et m'analyse. Je soutiens son regard, mais je finis par détourner la tête.

-Arrête de me regarder comme ça, ça m'énerve.

-Je ne fais rien que de te regarder.

-Non, tu me fixe et tu me sonde. J'aime pas ça.

-D'accord.

Il ne dit rien d'autres et regarde la porte derrière moi.

-Je sais que tu ne vas pas bien, mais qu'est-ce que tu ressens? Tu es triste? Énervé? 

-Je ne sais pas, avant j'étais triste, mais maintenant j'ai l'impression d'être déconnecté de la réalité, d'être indifférent aux événements.

-J'avais la même chose, mais dès leurs morts, j'avais l'impression que c'était comme si...j'avais fait tomber mon téléphone. Comme c'était anodin. Enfin quelque chose de pas important. Mais ta sœur? Tu pense qu'elle va rapidement passer à autre chose?

-Je l'espère, comme tu l'as dit, ces choses sont courantes maintenant, et on en a la preuve. 

-Tu en veux encore beaucoup à ton frère?

-Et toi? Tu en veux au tien?

-Réponds simplement à ma question.

-Je répond si tu réponds.

-D'accord, je n'en veux pas à mon frère pour la mort de nos parents. Mais les tiens, c'est plus grave, il n'a pas accompli sa mission. Mais...désolée d'être dure...ça montre l'importance de sa mission aux autres.

-Tu as raison, tu n'as pas à avoir peur, j'ai l'impression de ne rien ressentir. J'en veux à mon frère, mes parents sont morts.

-Oui, mais il faudra à nouveau travailler avec lui, pas lui faire confiance, en tout cas pas dans l'immédiat. Mais on ne peut pas les virer, ce serait la mort assuré. Il ne faut pas oublier que c'est ta famille, et c'est la seule qui te reste. Désormais, ta famille c'est toi, ton frère que tu le veuille ou non et ta sœur; et la mienne c'est moi et mon frère.

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