Il était une fois, un récit qui fut réécrit.
Il était une fois, une histoire qui ne fit plus débat.
Il était une fois, un conte qui eut une fin.Imaginez une ville envahie par le mal... Chaque habitant ne vivait que pour soi. Le mal était partout et sous toutes ses formes : l'acédie *(ou négligence)*, l'orgueil, la gourmandise, la luxure, l'avarice, la cupidité, la colère et l'envie régnaient en ces lieux. Cette ville était la ville de Hamelin.
Personne ne savait quand le mal s'était installé, ni d'où il venait mais il fut partout. Les pêchés personnifiés par des démons furent dans les maisons, les auberges, les échoppes, les cafés, dans les familles et dans les couples.
Nul n'était épargné sauf une poignée de personnes qui s'était organisée en communauté et résistait face à ces péchés au sein du plus vieux des quartiers. La totalité des habitants touchés par le mal était partie de la vieille ville, vers les quartiers plus récents en quête de toujours plus de nouveautés et de méfaits.
Parmi ceux qui étaient restés, il y avait un vieil antiquaire qui tenait la plus vieille boutique, située dans la plus vieille rue du plus vieux quartier. Un jour, alors que l'antiquaire se promenait dans la rue, il entendit un cri de détresse. Celui-ci provenait d'une maison qui venait de tomber en ruine. En se rapprochant, le vieil homme remarqua qu'une jeune femme s'était retrouvée coincée sous les décombres.
Malgré son âge avancé, l'homme lui vint en secours et put la dégager du poids des ruines. Il lui demanda alors, tout en massant son dos abîmé par l'âge et l'effort : « Êtes-vous blessée ? Allez vous bien ? Je pense que vous devez encore être sonnée. Venez reprendre vos esprits chez moi, je vous ferai un peu de thé ». La jeune femme, encore sous le choc de l'accident, s'empressa néanmoins d'accepter l'offre de son sauveur.
En ouvrant la porte de sa boutique, le vieil homme s'excusa : « Je m'excuse, Madame, de l'état des lieux, qui n'est en aucun cas convenable pour vous recevoir... pardonnez moi de cette inattention ». Il fit rapidement un semblant de ménage, dégageant assez de place pour libérer deux fauteuils et une table basse. La demoiselle s'installa dans un des fauteuils , tandis que le vieil homme se mit à préparer du thé dans l'arrière-boutique.
En revenant, il se soucia de l'état de santé de son hôte, quand il lui tendit la boisson promise. Celle-ci, en acceptant la boisson, rassura son bienfaiteur : « Je ne saurais, comment vous remercier de m'avoir secourue... vous êtes bien malheureusement, mais assurément, le seul à avoir des réflexes aussi remarquables dans cette ville. Votre gentillesse et hospitalité m'ont redonné des forces ! Merci de tout cœur ! Je vois que vous appréciez la compagnie des objets et meubles d'antan. Pour vous remercier de vos bienfaits, je vais vous révéler l'emplacement d'un objet d'une grande rareté dont j'ai connaissance : il s'agit d'une flûte traversière dans un très bon état de conservation et qui produit un son merveilleux. Je sais que malgré l'interdiction posée sur la possession d'instruments de musique vous saurez en gardez le secret et en prendre soin. »
La jeune demoiselle dévoila ainsi à son sauveur le lieu où était caché ce fabuleux interdit. Elle quitta ensuite son sauveur, tout en lui assurant qu'elle avait un endroit où s'abriter et qu'elle se portait mieux.
Pendant trois nuits et trois jours, le vieil antiquaire considéra, avec sérieux, la proposition de la jeune femme. Au matin du quatrième jour, la curiosité prit le dessus et il s'y rendit.
Le chemin était difficile pour un adulte dans la fleur de l'âge, et il le fut encore plus pour le vieil homme. Mais le vieil homme arriva à destination, à l'heure où le soleil disparaît.
Il se trouvait dans l'ancien quartier des musiciens, abandonné depuis longtemps. Le vieillard leva la tête vers la haute bâtisse qui lui faisait face. Suivant les directives données par la jeune femme, il monta jusqu'au septième étage et ouvrit la septième porte.
De l'autre côté, l'attendait un capharnaüm indescriptible. Des années d'abandon, et le passage d'animaux sauvages avaient rendu le lieu inhabitable. Malgré cette insalubrité, le vieil homme choisit néanmoins de s'aventurer dans la pièce.
En avançant, il perçut un éclat argenté au fond de la pièce. En déplaçant des meubles qui étaient tombés au sol, devenus ainsi des obstacles pour le vieil homme, il se retrouva nez à nez avec un coffret en argent. Epoussetant son couvercle, qu'il souleva ensuite, il y découvrit une flûte neuve qui avait visiblement résisté aux intempéries subies par la pièce
Étonné par la résistance surprenante de l'instrument, l'antiquaire voulu s'assurer de sa qualité, puisque la jeune femme lui avait décrit la flûte comme un instrument miraculeux délivrant un son merveilleux. En l'apportant à ses lèvres, la flûte se mit soudainement à luire comme par enchantement, et il se mit à promener ses doigts ridés mais agiles sur la surface douce et intacte de la flûte. Il se surpris d'ailleurs par l'aisance qu'il eut à en jouer, c'était comme si elle lui avait toujours appartenue. Alors que l'homme se concentrait sur une mélodie enchanteresse, il s'aperçut non sans étonnement que le quartier semblait soudainement reprendre vie : les maisons se reconstruisirent d'elles-mêmes, les rues se mirent à briller de propreté, et des personnes débarrassées de tout esprit malin se rassemblèrent en bas de la bâtisse.
Il se rendit alors compte du pouvoir de cet objet mystérieux, et, ayant tout à coup une idée brillante, il descendit dans la rue, quittant cette pièce désormais propre et lumineuse
Il se rendit donc le lendemain sur la place la plus fréquentée, du plus animé des quartiers. Il sortit alors la flûte ensorcelée de sa boîte et se mit à jouer le même morceau que la veille. Surprise, la foule s'arrêta, afin de mieux apprécier la musique. En effet depuis que le mal s'était installé, elle n'avait plus jamais été entendue par quiconque. La foule se mit petit à petit à danser au son de la flûte. Des sourires naquirent sur tous les visages et des rires se firent entendre
Devant tant de bonheur, les démons furent repoussés de la place et du cœur des gens. Mécontents de ce retournement de situation, ils s'allièrent et envoyèrent tous leurs soldats mécaniques contre la personne qui bravait leurs interdits.
En voyant cette armée, dénuée de cœur et de raison, se diriger vers lui, l'antiquaire fit résonner dans toute la ville une nouvelle mélodie.
Les soldats se pétrifièrent instantanément, avant de se mettre à danser à l'unisson. Leurs pas de danse les menèrent en dehors de la place, où ils attrapèrent tous les démons de la ville, puis toujours en dansant, ils se dirigèrent vers les collines qui délimitaient la ville. Là bas, le mal qui avait envahi toute la ville, disparu à jamais. Les habitants d'Hamelin furent alors libérés de tous leurs mauvais penchants, restaurèrent leur ville, et vécurent heureux jusqu'à la fin des temps.
Une rumeur circule dans la ville de Hamelin que l'on peut parfois entendre les grincements métalliques des soldats dans les collines.
Il était une fois, une histoire sur une ville.
Il était une fois, un retour vers les Anciens et non les Modernes.
Il était une fois, un récit enchanté qui bouleversa des vies.
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Le Recueil De Conte
FantasyCe recueil rassemble différents contes, qui liés les uns aux autres, vous ramèneront en enfance où l'imagination est la seule voie possible. Que ces contes colorés vous apportent divertissements et plaisir !