É M O T I O N S

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de Louis à Guillaume

« Regarde, Guillaume, regarde les voitures passer sans s'arrêter comme si les adultes n'avaient pas le temps de contempler le monde de dehors. Regarde la valse des véhicules sur le boulevard, l'air placide de deux amoureux qui flânent entre les réverbères, les douces effluves du printemps qui pointe le bout de son nez.

Tu ne le trouves pas beau le monde ?

Derrière tes yeux menthe à l'eau, tu ne remarques que les vagues de désespoir de la mer, les immenses bâtiments dont le toit donnent envie aux âmes brisées, les rêves qui crèvent comme les ballons des fêtes foraines et la nature qu'arrache les adultes avec le gris de leur pot d'échappement.

J'ai l'impression que t'es comme eux, que t'es comme les conducteurs qui refusent d'ouvrir les fenêtres de leur voiture par peur de se prendre une grande bourrasque d'émotions dans le visage. On dirait que t'es celui qui voit un simple chapeau là où il y a un boa et un éléphant.

Tu sais quoi, Guillaume ? Reste chez toi, au lieu de venir me rejoindre dans ce Café miteux, de toute façon, je m'en moque, je sors me faire rougir les oreilles par les bourrasques des plus belles émotions sans penser à mes sentiments en carton. »

 »

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Le sous-marin jauneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant