Assise sur un des nombreux bancs du parc, je regarde sans grand intérêt l'écran de mon téléphone. Il est 14h51. Dans quelques minutes l'inévitable va arriver. Il sera là, devant moi avec son visage angélique et ce sourire charmeur. Ses bouclettes frivole, ses pommettes relevées ainsi que ses lèvres que j'ai si souvent embrassées. Il sera sûrement vêtue d'une de ses incontournable chemise. Je lui ai toujours dit qu'il ressemblait à Matteo ainsi mais c'était peut-être l'inverse...La ressemblance entre nous et nos personnages était évidente et je me dis parfois que c'est pour cette raison que tout a dérapé. Matteo, Luna, Ruggero, Karol, finalement il n'y avait aucune différence. Enfin si, une. Pour nous, c'était la vraie vie. Il n'y avait aucune répétition, aucun scénario. Rien n'a été écrit...Je regrette. Je regrette d'avoir craqué face à lui, d'avoir vécue cette relation pendant six longs mois, d'avoir cru à ses belles paroles et encore plus d'avoir accepté ce rendez-vous.
J'aurais dû refuser. Prétexter une maladie soudaine empêchant ma venue aujourd'hui. Un rhume, une grippe, tout ce qui est bon pour rester enroulée dans sa couette.
14h53.
Est-il encore temps de faire demi tour ? Rebrousser chemin jusqu'à la maison. Après tout, il est encore possible pour moi de rentrer. Oui, je devrais faire ça et rejoindre Lizardo. Il n'a pas répondu à mes messages depuis ce matin et j'aimerai savoir ce qu'il voulait me dire sur cette fameuse fille. Qui est elle et va t-elle me le voler ? Je ne prend pas la peine de répondre à cette question et me lève furtivement de mon siège. Ruggero ne va pas tarder et si je veux pouvoir partir, c'est maintenant.
" Tu n'allais quand même pas me poser un lapin ?"
Et merde...Prise sur le fait accompli, je relève lentement les yeux vers lui et grimace légèrement en guise de réponse. Il est trop tard pour jouer le rôle de la malade à présent. Bien joué, Karol.
Tu t'es encore une fois mise dans une situation que tu ne voulais pas. Un léger sourire est posté sur ses lèvres et je devine facilement que cette position l'amuse plus que de raison.
" Salut..."
Ma voix est rauque et pâteuse comme si je n'avais pas bu depuis des jours. Même ma salive se fait absente.
" Salut !"
Il est près de moi, assez proche pour sentir son haleine. Un mélange de café et de menthe. Je n'ai jamais vraiment compris comment il pouvait boire ça. Il disait toujours qu'il fallait goûter pour comprendre. Mais aujourd'hui encore je n'ai jamais bu son breuvage et ça ne compte pas arriver de sitôt. De longues secondes se passent dans le silence, je prend ce temps pour le regarder de la tête aux pieds. . Il n'a pas vraiment changé malgré ces longs mois passés. Seule sa barbe et sa moustache ont poussées, lui donnant un air plus mature. Plus homme. Ça lui va bien.
Je me demande furtivement quelle sensation on doit ressentir en l'embrassant. Est ce que ça chatouille ou au contraire est ce doux à son contact ?
Je chasse cette pensée bien vite de mon esprit. Tout ceci est du passé. C'est fini.
Mon regard descend sur sa tenue qui sans aucune surprise comporte une chemise et un slim jean noir. Je souris en voyant celle qui porte aujourd'hui. Je ne sais pas si c'est volontaire ou un petit coup du destin mais il portait exactement la même le jour où il m'a embrassé officiellement en tant que Ruggero Pasquarelli.
" Sympa la chemise, fis-je remarquer."
Une main entre ses cheveux, gênés, il me sourit et prend la parole :
" Ouais...Je m'en suis rendu compte en chemin. Je voulais aller me changer mais je serai arrivé en retard. Et j'ai bien fait de la garder autrement tu te serais enfuis dans dire un mot."
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#Probablemente
FanfictionJe t'avais oublié, comme tu me l'avais explicitement demandé. Mais il a fallu d'une chanson. De ces paroles pour que mon cœur ne réponde qu'à ton nom. Est ce que notre histoire aurait pu finir différemment si tu en avais décidé autrement ? Probablem...