Cave ne cadas...(Partie 2)

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Il fait noir, je n'entends rien, ne vois rien. Je ne sais pas où je suis et les ténèbres m'envahissent. J'essaye en vain de me déplacer ou de lever les bras devant moi mais c'est comme si chacun de mes membres pesaient une tonne. Le silence pesant m'écrase et me plaque allongée contre une surface dure et froide, pendant une durée que j'ignore.

Je perçois soudain un cri.

Puis deux,

Puis trois.

Une horde de hurlements et de plaintes macabres s'abat sur moi. Des Hommes et des femmes poussant des pleurs et des gémissements de douleurs se mettent alors à rejoindre le cortège de bruits funèbre. Je commence à suffoquer et me retrouve soudain debout à courir de toute mes forces. Essayant d'échapper à cette fatalité. Les lamentations et les cris s'intensifièrent à mesure que je courais vers je-ne-sais qu'elle direction, je me retrouvais à présent à me couvrir les oreilles, haletante.

Et ça continue,

Encore et encore ...je ne sais toujours pas où est-ce que je me trouve, entourée par un abysse inconnu et profond.

Puis c'est le trou noir.

Tout le bruit cesse d'un coup. Plus rien n'interrompt le sombre silence pesant.

J'ai envie de hurler mais je n'y parviens pas, la peur m'envahit car je me rapproche un peu plus de ce qu'il va se passer. Je crie de toutes mes forces mais seul le vent silencieux semble vouloir sortir de ma bouche.

Je me mets à transpirer et ma peur se transforme en panique.

Au bord de l'arrêt cardiaque je me roule en boule en hurlant enfin pour de bon, à m'en arracher la gorge. Je me mets à me balancer d'avant en arrière en position fœtale, la tête entre les genoux, consciente que ces bruits se rapprochent, puis pleure, hurle, gémit de peur et d'effroi.

...Clac, clac, clac...

Je sens quelque chose devant moi, une présence ...Qui m'observe.

J'essaye en vain de ne surtout pas lever la tête mais ne réussit pas. Elle me tend sa main, posture droite, que je fixe pour ne pas regarder son visage. Le contact de sa main avec la mienne me brûle et m'expulse à deux mètres d'elle. Me laissant haletante.

Sa voix murmurante, que j'entends pour la première fois, me glace le sang et je me résous après un long moment de résistance à la regarder entièrement, levant ma tête lentement.

Je remarquais rapidement que la femme me ressemblait sur plusieurs points. En effet, la femme avait exactement la même teinte de peau et le même type de cheveux que moi. Son visage ne marquait aucune imperfection, lisse comme un tissu de soie beige sable. Ses yeux étaient d'un marron topaze soleil, divins et ses pupilles étaient minces comme des têtes d'épingles.

Ses vêtements se résumais à un simple tailleur blanc et d'un jean noir taille haute. Elle ne portait ni bijou, ni maquillage, même si à vrai dire, elle n'en avait pas vraiment besoin. Elle paraissait à la fois jeune et  mature...la vingtaine je dirais.

Sa posture droite et assurée lui donnait de l'assurance. En tout cas, cette femme était magnifique et me laissa soudainement à penser qu'elle était plus qu'une simple femme en visite chez nous... Lorsque je croisai son regard elle, j'eus l'impression que son visage s'éclaira et se délivrais de cette froideur que j'avais cru apercevoir.

Ses cheveux étaient les miens,

Ses yeux topaze étaient les miens,

Ses pupilles étaient les miennes,

...

La femme avait mon visage, ma peau, mes cheveux, mes yeux ....

- ......

- ...tu as perdu ta langue ?

Complètement paniquée et le cœur au bord des lèvres, les mots peinèrent à sortir de ma bouche.

- que...qu'...qui êtes-vous ?

Elle rit.

-J t'en prie voyons, appelle-moi maman...

Je hurle à m'en décrocher la mâchoire et me réveille en sursauts dans mon lit, le corps couvert de spasme de terreur. La main sur mon cœur pour le calmer, je comprends que quelque chose ne va pas. Mes pensées se bousculent dans ma tête à un rythme effrénée.

« Je t'en prie voyons, appelle-moi maman...»

« Alors ? qu'a t'elle dit ? »

« Le temps est la seule chose que je peux donner ma f...hm mademoiselle. »

Non, non, non. Je ne peux pas y croire. Ce n'est pas possible. C'est sûrement une simple coïncidence...un hasard, ce n'est qu'un rêve de toute façon !

Je pleurais de peur à présent, plaquant une main devant ma bouche pour ravaler mes sanglots.

Je ne sais plus où j'en suis, je suis perdue...

Allongée comme sa j'aurais presque aimé que Katniss Everdeen me pose cette fameuse question : Alors ce rêve : réel ou pas réel ?

Je regarde le plafond, que je distingue à peine, les yeux baignés de larmes que je laisse paresseusement couler les unes après les autres le long de mes joues.

Un jour on m'a dit que si tu croises un canard blanc, c'est un signe...mais que ce passe-t-il si le canard est magnifique et qu'on le croise une deuxième fois dans un rêve ? Et que se passe t-il si le canard te demande de l'appeler m...?

Les jours passèrent et je devins d'une monotonie sans borne. Une semaine se passa ainsi, puis deux, puis trois. Enfin le mois de novembre se termina sans que je ne me décide à faire qui que ce soit pour me remettre dans mon état normal.

Un soir alors que tout le monde était censé dormir, et que j'occupais ma place dans mon lit, j'entendis des bruits étranges dans le salon. Voyant que ceux-ci ne faiblissaient pas je me suis engagée dans les escaliers, avec une prudence d'éléphant, mais les bruits ne cessèrent pas pour autant. Arrivée assez en bas pour entendre clairement de quoi il s'agissait, je me figeais.

- Tu crois qu'elle est au courant, Nick ?

- Je n'en sais rien, je t'ai déjà dit que sa m....enfin, que cette femme n'avait pas réussi à parler devant elle.

Elvire... elle était en train de pleurer. Ce sont ses sanglots que j'entends depuis tout à l'heure. Et Nick est ne train de la consoler. Je me dépêchais de remonter dans ma chambre aussi vite que j'étais descendu et me mis sous ma couverture pour ne plus rien voir.

Le lendemain, alors que moi et mes parents prenaient le petit-déjeuner dans un silence olympiens, quelqu'un sonna à la porte. J'allai ouvrir.

Je me figeais

- Bonjour....Madame, je ne pensais pas que vous reviendriez.

Elle rit.

- Je t'en prie, appelle-moi maman.

RedemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant