Alors que le soleil étendait délicatement ses bras frêles sur les horizons du parc du château de Poudlard, partiellement enfoui sous une couche nacrée de neige, une chouette qui se confondait parfaitement avec la blancheur immaculée de l'environnement, pénétra fougueusement dans le Grand Hall. Suite à plusieurs mouvements amples de ses ailes pour se défaire de ce diamant blanc qui s'était accumulé sur lui durant son trajet, le rapace se déposa gracieusement sur l'un des bancs environnant l'entrée des cachots. Un sorcier barbu et grisonnant semblait l'attendre patiemment au même endroit en ayant son regard fixé sur l'arrivée de l'oiseau. Cet homme aux formes généreuses n'était autre que le directeur de l'établissement, Augustus Samuelson. Une fois la chouette grelottante à ses côtés, il s'approcha doucement de cette dernière avant de détacher, grâce à plusieurs petits gestes habiles de ses doigts, les liens qui liaient les serres du rapace à une pile de parchemins enroulés sur eux-mêmes. Ces parchemins étaient en réalité des journaux qui correspondaient à l'édition quotidienne de la Gazette du Sorcier du 19 février 2059. Grâce aux quelques rayons de soleil qui venaient légèrement réchauffés le sol en pierre glacé du Hall par réverbération contre les grands vitraux, Samuelson semblait arborer une mine radieuse et apaisée tout en ôtant les dernières ficelles autour desdits journaux. Relativement peu d'élèves étaient présents puisque de nombreux cours avaient actuellement lieu dans l'enceinte de l'école. C'est dans cette ambiance quelque peu restreinte que la chouette reprit ainsi son envol pour les bureaux de rédaction de la Gazette à Londres, laissant le directeur quasiment seul devant l'une des nombreuses fenêtres de la pièce.
Toutefois, Augustus ne le savait encore pas mais cette journée qui débuta de manière si bucolique pour lui se transforma rapidement en un climat de peur et de doute à la lecture du titre principal de la Gazette. En effet, le Ministère de la Magie Britannique annonça, en gros titre, la venue déroutante d'un individu suspect, noir de peau, au sein de l'Atrium du Ministère dans la journée de hier et incita à la prudence générale des sorciers. La raison ? L'état du corps de cet individu mystérieux qui chancela au sol non loin de la fontaine principale avant d'émettre son dernier souffle et rendre l'âme au beau milieu de la foule. Un corps semblable à une personne brûlée vive par la présence de nombreuses plaques rougeâtres sur l'ensemble de ses membres, des doigts recroquevillés sur eux-même, un visage tiré par la douleur et des yeux remplis de sang. Ce sont ainsi les éléments qui retinrent particulièrement l'attention du Ministère avant d'évacuer le corps sans vie de l'individu. A la fin de son article, la Gazette sembla néanmoins mettre le doigt sur un détail qui n'échappa pas au directeur Samuelson. Effectivement, le corps de la victime fût longuement étudié par de nombreux médicomages mandatés par le Ministère et la piste d'une maladie étrangère n'a pas été exclue selon leurs diagnostics. Tout en refermant le journal en deux d'un geste abrupt de sa main droite, Augustus plongea rapidement son regard dans le vide devant lui, sur ce sol de pierre glacé. Quelque peu bouleversé par la situation, il ne put s'empêcher de penser au pire alors que les portes en bois massif du Grand Hall s'ouvrirent, laissant pénétrer un flux insoupçonné d'élèves au sein de ce dernier, forçant de ce fait le directeur à reprendre ses esprits et sa mine enjouée malgré ses appréhensions. Néanmoins, avant de s'approcher des élèves pour leur souhaiter le bonjour, Augustus ramassa hâtivement l'ensemble des exemplaires de la Gazette du jour qu'il fourra rapidement sous son manteau afin d'éviter toute réaction craintive de la part des élèves suite à l'article annonciateur d'une potentielle nouvelle maladie sur le territoire britannique.
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ERYTHRIA
ParanormalLa peur règne au sein du monde magique depuis plusieurs mois. En effet, le bilan est lourd et sans appel. On ne prend même plus la peine de compter les morts, il y en a trop. Les corps rongés par cette déferlante s'amassent ainsi aux quatre coins du...