Il suffit juste qu'elle hallucine, qu'elle se perde au fin fond de ses démons les plus sombres, qu'elle submerge dans sa folie si quotidienne, qu'elle refasse une fois de plus ses crises incontrôlables, qu'elle soit encore totalement impuissante ou bien perdue dans les abysses de son esprit.
Il suffit juste qu'elle le voit, lui, sur ses immenses talons aiguilles ;
et il lui lance son regard à la fois doux et perçant, lui tend sa main à la fois veloutée et rugueuse, lui murmure des mots à la fois toxiques et sensuels, lui donne son corps à la fois sanglant de mensonges et cicatrisé de peurs.
Il suffit juste qu'elle le touche, qu'elle le carresse, qu'elle le goûte, qu'elle mélange son odeur corporelle avec la sienne qu'elle croit sentir.
Il suffit juste qu'elle se laisse bercer par sa voix suave et rassurante, par son aura magnétique et fabuleuse.
Il suffit juste qu'elle croit ne plus être seule avec lui, qu'elle croit en son âme soit disant réelle, qu'elle croit à toutes ses paroles d'enfant soit disant matûre qu'il lui susurre dans le creux de l'oreille.
Il suffit juste qu'elle s'abandonne à lui,
Rose,
l'homme a talons,
celui qui est tombé de la Lune en ce jour d'éclipse lunaire en Capricorne le 6 juillet 1982.
Soit disant.