''Il n'y a qu'un amour profond, sincère, inaltérable, c'est l'amour maternel.''
- Alexandre Dumas, fils.
Je t'aime, mon enfant. Tu es ma si délicate et fragile petite fille. En toi, je revois ma propre jeunesse, emplie de naïveté et de maladresse innocente. Tu es mon trésor le plus précieux et je donnerai tout pour te protéger contre les tourments de ce monde.
Lorsque tu étends tes minuscules ailes si frêles, mon sang ne fait qu'un tour. Tu es bien trop jeune pour voler par toi-même ! Tu pourrais tomber à bout de souffle, devoir affronter un vent violent, perdre le cap ou encore rencontrer des dangers que je me refuse d'imaginer. Face à cela, je serais incapable de te secourir, tout ce que je pourrais faire c'est te regarder impuissamment.
Non, c'est beaucoup trop tôt. Chaque jour qui passe me raffermit dans cette conviction. Je repousse ainsi de plus en plus l'échéance, jusqu'à ce que tu atteignes l'âge où l'on n'écoute plus ses parents. Je prends alors cette décision difficile, avant que tu ne décides de prendre ton envol sans me prévenir, je te couperai les ailes. Moi qui ai perdu l'usage des miennes depuis longtemps, il n'y a qu'à terre que je pourrai toujours te protéger.