Souvenirs d'enfance

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5 juillet 2019, 16h18, environs de Grenoble


Aujourd'hui est le grand jour. Enfin, demain l'est et aujourd'hui est le dernier jour normal avant que tout change, avant que je quitte la famille

Demain, à 7h30 PRÉCISÉMENT comme me l'a spécifier ma mère, la voiture décollera. Enfin, décoller... Partira pour mon nouveau chez moi, à Avignon, dans mon appartement de 19 m² où je vais passer mes deux prochaines années pour mes études.

Alors que mes valises sont presque prêtes, je me lance dans les photos de famille pour en prendre quelques une avec moi. 2012. Ma sœur à 5 ans. Chaque photo me met un peu plus de nostalgie dans le cœur, qui en était déjà trop plein. Des larmes coulent. De tristesse ? Oui. De nostalgie plus précisément. Du fait que ma sœur aussi est parti, à 12 ans, dans un internat de foot et qu'elle ne rentrera que les week-end alors que je ne rentrerai que rarement. Du fait que depuis petite je l'aime plus que tout, qu'elle représente tout pour moi à tel point que la vie sans elle ne serait rien. Mais du fait aussi que malgré que je lui ai dis, j'ai du mal à agir en conséquences. De jouer avec elle. De ne pas la taquiner. De lui venir en aide directement quand elle en a besoin. On se chamaille. Mes parents trouvent ca gênant mais nous non, ca nous rapproche en quelque sorte. 

Je sais que beaucoup de personnes disent que la distance rapproche. Mais à peine une semaine (3 jours pour être précise) et ca me fait mal. J'ai l'impression d'avoir loupé quelque chose avec elle. Que j'aurais pu/du faire mieux et que j'ai loupé. Comme toujours.

Sur les photos, je vois toutes ses grimace. Elle les fait toujours maintenant, quand ce n'est pas pour Instagram (je lui fait d'ailleur souvent des réflexion sur ce qu'elle poste car je m'inquiete, mais ca nous éloigne). Quand elle me pique mon téléphone pour remplir ma galerie de sa tet bizare, plein de filtres Snapchat, quelle me prend en vidéo sans que je le sache, qu'elle me laisse des mots d'amour.

Une photo de plus

Une autre

Encore une

Ah ! Celle là me remet en tête la raison des surnoms "pot de colle", "l'enclume" et "  " qu'on lui avait attribué

Ici, c'est sa petite tête blonde avec celle de mon frère (il avait un appareil dentaire à cette age, déjà ?). Les deux font des faces étranges. Ils me manquent

Une larme de plus

Une autre

Encore une

Mon frère est lui partis à Dijon pour ses études. J'ai toujours été moins proche mais il compte énormément. Je sais que j'étais nulle étant petite, collante, relou...

Je vois les cousins : les tahitiens, le parisien, le lyonnais, les cousines, la "Team Comoine"...Eux non plus je n'ai jamais eu trop de lien. Je suis l'avant-dernière. Ils sont soit beaucoup plus vieux, soit des plus vieux et garçons, soit ils habitent de l'autre côté du globe. Ils me manquent. J'aurais aimé être à leur hauteur. Mon frère arrive à bien s'entendre avec tous. Ma sœur aussi. Sauf moi.

Je vois aussi mes parents. Je les aime tellement. Mais on a eu beaucoup de différent, surtout avec mon père qui a comme moi un caractère "de merde". Avec ma mère ca va beaucoup mieux

J'aimerai tellement être plus proche de chacun. Ils me manquent même en étant près de moi

Les grand-parents. J'ai toujours eu l'impression de les décevoir, mais comme pour ma sœur, la flemme était plus forte que moi. Je passais mes journées dans ma chambre à lire, ou plus tard sur mon téléphone, je n'étais pas toujours emballée pour les balades, pour aller voir les grand-oncles et tantes et aller cueillir les champignons. 

Je pense que le pire c'est que je ne sais pas si j'aurais le temps de rattraper mes erreurs avec eux. Le temps passe si vite


Et puis, je pars. Je les laisse là, seuls, tous. Je grandis alors que je ne veux que rester en enfance, à passer mes journées à jouer dans la cours avec mes cousins, sur la trampoline avec mon frère et ma sœur. Aujourd'hui je ne les vois presque plus, ils ont des petites copines, des maisons, ils travaillent. Le temps est passé trop vite et je n'ai pas su en profiter


Des que je tourne la tête la nostalgie revient. J'ai toujours vécu dans cette maison, avec mon frère, ma soeur et mes parents. J'ai toujours habité ce village, dans cette montagne, avec cette vue. Je connais les alentours, je connais les gens et des gens sont là pour moi.

Et je pars, dans une ville que je ne connais pas, avec des gens que je n'ai jamais vu et avec pour première compagnie que mes meilleures amies de l'autre côté du FaceTime. Partis sur Strasbourg et restée sur Grenoble. Entre 2 et 6h de mon chez moi, du nouveau.

Mais comme on dit : Même si nous serons aux trois coins de la France vous resterez à jamais au centre de mon cœur

Vous me manquez. Tous. Depuis trois mois ou 4 jours ou depuis que les enfants ont grandi, que les grand-parents sont partis, je pleure de vous, du manque qui est en moi. Je regrette que ce laps de temps n'ai pas été mieux utilisés. Mais il en reste encore beaucoup alors autant en faire bon usage ...


Journal intime d'une adoWhere stories live. Discover now