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Choheiba était encore énervée, elle buvait une tasse de thé avec une rage incontrôlée.

"Arrête ça Choheiba, arrête ça ! Tu ne vas pas te mettre en colère pour une si petite chose ! Tu vis désormais avec lui donc tu auras bien plusieurs autres occasions" , se disait-elle en respirant lentement.

Comme pour confirmer ses dires une voiture noire entra dans la villa. Elle se leva un grand sourire sur les lèvres, Awad venait d'arriver.

Il sortit de la voiture avec une élégance naturelle, ses cheveux noirs était en bataille mais ses yeux verts perçants montraient une lueur de fatigue, il avait surement passé la nuit à bosser comme un dingue, son costume pourtant ne laissait entrevoir aucun pli qui montrerait cela. Cet homme avait l'air, même vu de loin, strict.

Choheiba se précipita à son encontre mais il ne baissa même pas les yeux sur elle et la dépassa sans dire un seul mot, il passa à quelques centimètres près d'elle comme si... elle n'était rien.

Ses joues rougirent de gêne et de honte, elle se retourna vers lui et le rattrapa vant qu'il ne disparaît.

« Awad, tu ne m'as pas vu ? Comment peux-tu me traiter avec tant d'ignorance !? »

Awad ne prit même pas la peine de se retourner complètement, il tourna juste la tête de telle sorte qu'elle ne pouvait apercevoir que son profil.

« Depuis quand cela vous intéresse t-il la manière dont je vous traite, et depuis quand vous me parlez avec tant de familiarité ? »

Choheiba tomba de nue, elle n'en revenait pas. Il avait parlé avec une telle froideur que les poils sur sa nuque s'en étaient dressés. Si cela ressemblait au genre de relation qu'entretenait sa soeur et Awad elle était vraiment au fond du trou.

« N'es-tu pas mon mari ? Ne suis-je pas bien placée pour te parler avec tant de familiarité ? »

Elle se rapprocha de lui pour venir prendre sa main qu'elle trouva si chaude.

« Pourquoi es-tu si froid avec moi ? Je suis ta femme bon sang ! »

Awad laissa échappé un rire rauque avant de retirer sèchement sa main entre les siennes.

« Ma femme ? Êtes-vous tombée sur la tête ? Allez-vous bien ? Cela fait déjà plus de trois ans que nous sommes mariés, vous n'êtes pas toujours habituée ?

- Awad...

- Je dois vous laissez, j'ai eu une dure soirée, veuillez m'épargner. »

Il s'en alla sans un seul regard. Choheiba fut pétrifiée par sa froideur. Était ce cela que Chakria devait supporter ? Non... en vérité le mauvais caractère de Awad lui rappelait sans le vouloir celui de sa soeur qui malgré ressembler à un ange au premier abord était loin d'être influençable et soumise.

Ignorait-elle quelque chose sur Awad ? Il fallait qu'elle sache tout et pour cela elle devoir revoir sa soeur au plus vite.

De son côté Chokria était aux anges, elle patrouillait dans sa bibliothèque préferée ( voir le média ). Ce n'était pas que son ancienne demeure ne lui plaisait pas mais elle préférait être en dehors que de dans. En plus la lecture étant sa passion préférée être ainsi entourée de livre la soulageait.

« Madame ? »

Elle cessa sa contemplation et se retourna pour apercevoir une jeune brune aux grands yeux de couleurs marrons la fixer avec timidité.

« Vous ne m'avez pas prévenu de votre arrivée.

- ah...

- Si il y'a un problème dites le moi de suite ! Vous trouvez...

Elle cherchait les mots sans les trouver. Cela se voyait que la visite surprise de Chokria la gênait.

- La dernière fois que vous êtes venue vous m'aviez donné un avertissement, reprit-elle avec une crainte non dissimulée.

- Oh vous me confondez avec ma soeur jumelle !

- Votre soeur jumelle ?!

- Oui... Choheiba est ma soeur jumelle, moi je suis Chokria et je suis la nouvelle propriétaire.

- Je me disais bien que vous étiez différente, vous êtes plus belle et vous semblez aimer être dans ces lieux que votre soeur. »

Les yeux de Chokria s'écarquillèrent et la jeune femme se reprit en voyant qu'elle avait été mal polie.

« Je vous en supplie pardonnez moi ! Je n'aurai pas dû parler ainsi ! »

Chokria ne pût empêcher un rire en repensant à ce qu'elle avait dit.

« Ne t'inquiète pas, puis-je te tutoyer ?

- Bien sûr !

- Tu n'as pas à t'inquiéter, je comprends ce que tu dis, ma soeur n'est pas une grande fan des livres je dois avouer.

- Vous...

- Tutoie moi, nous devons avoir le même âge, cela est un peu gênant.

- Ah... donc vous... tu ne vas pas me renvoyer ?

- Bien sûr que non ! »

La jeune femme laissa échappé un soupir de soulagement.

« Quel est ton nom ? »

Elle releva la tête un sourire sur les lèvres.

« je m'appelle Naceha mais tout le monde m'appelle Ace.

- Ah ! C'est beau.

- Merci ! »

Elle rougissait, cette femme semble si tendre.

« Donc tu gères tout ça seule ?

- Oui. Les ventes sont stables, c'est une grande bibliothèque assez connue dans le secteur donc on ne s'ennuie jamais !

- Je n'en doute. »

Elles se calèrent contre le grand comptoir tout en continuant de parler.

« Tu avais dit que ma soeur t'avait donné un avertissement, pourquoi ?

- Enfaite... j'adore tellement... lire ! C'est une chose qui me dépasse, les livres sont mes portes d'échappatoire et quand je commence à faire la lecture je suis dans ma bulle, je ne suis plus dans ce monde et c'est cela qui a fallut me coûter mon boulot. Votre soeur m'a une fois surprise entrain de lire un roman loin du comptoir en présence de clients et elle m'a donné un avertissement, la prochaine fois c'était la porte. J'avoue qu'elle a eu raison, j'avais fait preuve d'incapacité.

- Je vous comprends. »

Naceha leva les yeux vers Chokria étonnée par sa réponse, elle avait cru que celle-ci allait la grondé dessus mais ce fut le contraire.

« Moi aussi j'ai la même sensation, j'ai toujours aimé la lecture et l'écriture depuis l'âge de huit ans alors je te comprends.

-... merci. »

Chokria lui offrit un sourire sincère et rassurant qui apaisa le cœur de Naceha.

𝕾𝔞 𝕱𝔢𝔪𝔪𝔢Où les histoires vivent. Découvrez maintenant