Les prochaines semaines, Guillaume essaya de mettre les paroles de son frère dans un coin de son esprit. Il voyait Aurélien tous les jours à la pause de midi et deux, pendant que ses amis à lui allaient jouer au foot ou au basket, et il voyait à quel point le plus jeune se donnait du mal pour être un élève studieux. Il voyait avec fierté les progrès que ce dernier faisait de jour en jour et il ne ratait pas une occasion pour le féliciter, ce qui gênait Aurélien qui se mettait alors à rougir et lui répondait en haussant les épaules qu'il était encore loin d'être au niveau et que c'était grâce à lui s'il réussissait à s'améliorer ainsi.
Quand à son frère, Guillaume le voyait de plus en plus rarement à la maison et à chaque fois qu'il essayait de lui parler, celui-ci l'ignorait et allait s'enfermer dans sa chambre. Il en avait parlé à son père lorsqu'un soir il l'avait croisé mais celui-ci lui avait seulement dit que c'était l'adolescence qui faisait ça et qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Guillaume avait pensé, un peu amer, que lui aussi n'était qu'un adolescent et que pourtant il n'agissait pas ainsi.
***
Un jour, en arrivant au lycée, Guillaume croisa Aurélien et se dirigea vers lui pour lui dire bonjour. Quand il posa une main sur son épaule, il le sentit tressaillir et lorsque ce dernier se retourna vers lui, il vit une lueur de peur dans ses prunelles. Guillaume fronça immédiatement les sourcils et lui demanda silencieusement ce qui n'allait pas.
« Il faut... Il faut plus qu'on se voit, dit précipitamment Aurélien en se reculant, se défaisant ainsi de son emprise. Ça vaudra mieux... pour tous les deux...
— Quoi ? Mais attends... répondit Guillaume interloqué, cherchant à le rattraper.
— S'il-te-plaît, Guillaume... le supplia le plus jeune en plongeant ses yeux sombres dans les siens. Je ne veux pas... Je ne peux pas... Je suis désolé. »
Aurélien s'enfuit littéralement et Guillaume le regarda partir sans pouvoir faire le moindre geste, beaucoup trop surpris par ce changement d'attitude.
Toute la semaine, Guillaume chercha à parler au plus jeune. Mais celui-ci réussissait toujours à l'esquiver et Guillaume s'en retrouvait que plus perdu encore, se demandant ce qu'il avait bien pu faire de mal. Il en avait du mal à trouver le sommeil, se ressassant inlassablement les moments qu'il avait passés ces dernières semaines avec le plus jeune. Il entendait son frère rentrer tard le soir mais vu que son père s'en fichait, il avait décidé que lui-aussi. Il n'avait pas envie de se battre avec lui alors que celui-ci le traitait comme de la merde.
***Quand il arriva au lycée ce matin-là, il aperçut un attroupement et, piqué de curiosité, il se décida à aller voir ce qu'il se passait. Il joua un peu des coudes et se faufila à travers la foule de lycéens pour s'approcher au plus près de la scène qui se jouait à quelques pas seulement de lui. Il eut à peine le temps de voir son frère attraper violemment Aurélien par le col et le pousser avec force sur les casiers situés derrière lui qu'il se décida à agir, son sang se glaçant dans ses veines :
« Non, mais ça va pas ! Lâche-le ! Jules !! »
Il attrapa son frère par son pull et l'envoya valser quelques mètres plus loin, l'adrénaline montant en flèche dans son corps. Il s'accroupit pour venir poser une main sur le haut du dos du plus jeune qui était tombé au sol avant de jeter un regard assassin à son frère.
« Mais c'est quoi ton putain de problèmes, Jules ?! Qu'est-ce qu'il t'a fait, Aurélien ?
— C'est qu'un putain de pédé ! Tout comme toi !
— Quoi ? s'immobilisa Guillaume, toujours la main sur l'épaule du plus jeune, en se rappelant qu'ils étaient entouré de plein d'autres lycéens. Mais t'es un malade. Tu frappes les gens pour ça maintenant ?
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Mini Fiction OrelxGringe - La guerre.
FanfictionGuillaume rencontre un camarade de classe de son frère au début de l'année scolaire. Et à partir de ce moment-là, il en devient comme obsédé.