Au delà des choix

Chapitre 1

Le soleil battait son plein sous les regards et la démarche nonchalante des passeurs. Les enfants inconscients couraient partout ,sautaient ,dansaient .... Le marché était bondé et les spectacles qui s'offraient à vue valaient tout l'or du monde , un véritable duel entre acheteurs et vendeurs, chacun voulant tirer profit de l'autre. Une véritable chamaillerie ....
Des éclats de voix tantôt sèches , tantôt douces se faisant entendre au lointain.

-Assalamou anleykoum mère Nogaye Ndiaye dit une cliente en faisant la génuflexion
-Ouanleykoum salam ma fille comment tu vas?
- Je vais bien maman et vous ?
- Alhamdoulillah on rend grâce à Dieu
- Alhamdoulillah! Je voudrais des légumes frais aujourd'hui pour la préparation d'un bon thiebou jeun(riz au poisson)
- Parfait ma fille j'ai des carottes et des choux frais par contre le manioc date car c'est la saison sèche en ce moment.
- Je prends tout ce qu'il y'a maman fit elle d'un p'tit sourire
- D'accord laisse moi calculer tout ça dit elle en cherchant un sachet où mettre les provisons achetées.
- Tenez ma fille cela fera 750f.
-Tenez fit la jeune fille en lui remettant un billet de 2000f.
- Je n'ai pas de monnaie ma fille vous êtes ma première cliente , attendez je demande à ma voisine en se tournant vers sa gauche
- Pas la peine maman gardez la monnaie émît elle
- Non ma fille je ne peux pas accepter ça toi aussi laisse moi chercher de la monnaie
- Ne vous en faites pas ce n'est rien ça . À bientôt
-Qu'Allah vous guide ma fille , Qu'Allah vous guide.
-Amine maman au revoir

"Alhamdoulillah . Louange à Allah je vais pouvoir donner à ma famille de quoi se mettre sous la dent" dit elle tout bas en regardant le ciel.
- Wa Nogaye ahhh tay daal ga si de( On dirait que tu as eu la chance aujourd'hui) dit sa voisine de table Mère Fatou
- Yallah yoor weurseuk rek ( c'est Allah qui détient la chance de tous)
- Motakhite de wakho dara ( c'est ta chance oui )
Mère Nogaye réajusta son foulard en égrenant son chapelet ignorant la dernière remarque de sa voisine de table.

Vers 14h elle rangea sa table et rentra chez elle où sa famille l'attendait
A peine a t-elle posé ses pieds sur sa demeure que le père de famille surgit comme une furie devant elle

-Fonekone ba heure bi yow?(tu étais où jusqu'à cet heure?
-Dama doon diay nijaay fane yi khamga ni marché nexoul.( je vendais mon mari , le marché est dur ces temps ci)
- Lolou lidianti woumako. Mangui khif ga nek si deuk di takhawalou nane ma marche nekhoul.( ce n'est pas mon problème. J'ai faim tu es là à errer dans les rues )
-Mangui jegalou kharal ma deffaral la sombi guerte (je m'excuse , je vais de ce pas te préparer du riz au lait avec des cacahouètes)
- Waay doule sou parei ga nioukh ko. Lekkou ma sombi Lala wakh degg gama ?( Merde tu le mangeras toute seule . Je ne mangerais pas du riz au lait tu m'entends ?) dit il en s'approchant de sa femme
-Mais toi même tu sais que les charges sont énormes et....... avant qu'elle ait fini sa phrase il m'a gifla si fort que les deux enfants de Mère Nogaye en fussent choqués
-Douma wakh jiguene dissi tegg baat yangui May degg( je ne permets pas à une femme d'hausser le ton devant moi c'est clair )
- Balma sangue bi dotoul......( excuse moi mon guide ça ne va plus.....)
- Merde j'en ai plus que marre de tes excuses , dépêche toi de me faire à manger j'ai faim  fit il en la laissant planter là

Mère Nogaye se retenait de pleurer devant ses enfants qui accouraient vers elle dès que leur père sortit . Marieme pleurait avec sa mère alors que Bachir bouillonnait de rage en regardant son père partir et sa mère humiliée encore une fois devant lui. Hors de lui il sortit de la case pour évacuer son mal-être
Il en avait marre de voir son père battre sa mère à tout bout de champ il ne pouvait plus supporter d'être faible devant cette situation.
Il partit à la savane hurler toute sa souffrance  en jurant qu'un jour ou l'autre son père paierait très cher pour tout