Q U A R A N T E - D E U X

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     Aucun nuage n'osait obstruer la timide lumière de fin d'après-midi, alors que, toujours les mains liées, Adrien et moi avancions dans les rues pavées de la grande ville, sans un mot.

Je ne m'étais pas senti aussi bien depuis très longtemps Je ne voulais pas dire que j'étais malheureux tout le temps non plus, mais maintenant que tout m'apparaissait comme dans un rêve, j'étais juste... bien.

La petite voix dans ma tête, celle qui me répétait les mêmes mots acerbes, me soufflait des regrets amers depuis que j'avais quinze ans, s'était enfin tue.

Le pouce d'Adrien qui caressait doucement ma peau laiteuse suffisait à étouffer toutes ces pensées âpres qui polluaient mon esprit, et seul le vacarme sourd de la grande ville, décor de mon bonheur naissant, résonnait encore entre mes tempes.

AdrienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant