YOU LOST ME ...

Not today...

Ma douce Léna, rejoins-moi... Ta vie serait tellement merveilleuse avec moi, elle serait lumineuse.

Je me réveille en sursaut.

Un cauchemar.

CE cauchemar ! Cette voix ! J'en ai la certitude maintenant, je ne m'en sortirai jamais.

Je regarde l'heure sur le réveil de ma table de chevet.
Oh merde ! Il est que 5h06.
Je ne pourrai jamais me rendormir après ça.
J'ai peur, j'ai besoin de quelqu'un. Qu'il me dise d'être forte, que je vais résister, qu'il est là pour moi.

Je suis tellement pathétique, putain !
J'ai l'impression d'être une fillette qui croit encore au prince charmant.

Alors j'attends, je compte les minutes. Je regarde le temps qui part et qui ne reviendra jamais.

Il est finalement 6h50 quand je décide de me lever. Je ne veux pas la croiser. Elle me déteste, je la déteste.  C'est presque comme un accord tactique entre nous.

Je m'habille, je prends pas ma douche. Cela sert à rien puisque je la prendrais probablement ce soir.
Bref je rassemble mes cours étalés sur mon bureau et les range dans mon sac.

Je me tourne et observe ma chambre. J'ai mis autant de choses joyeuses que j'ai pu. C'est-à-dire, simplement une photo de moi plus petite, à la ferme.

Je la trouve vide, malgré le bazar qui y règne. Je déteste ça. Le vide. Le voir, le sentir s'insinuer sous ma peau, prendre une place trop importante dans mon coeur.

Je tire mon sac et m'enfuis presque, de ma chambre. Je dévale les escaliers sans craindre de réveiller personne. Je m'en fous complètement de réveiller les autres.

J'attrape mon manteau dans l'entrée, et part en claquant la porte.

Il fait froid aujourd'hui. J'admire mon souffle qui ressort dans le petit matin.
J'aime l'hiver. Le froid qui s'infiltre dans la maison, la neige qui donne ce sentiment de liberté et ces paysages givrés. Peut de personne l'aime. Moi je l'adore.

Je suis dans mon monde, si bien que je ne vois pas la voiture arriver. Une fenêtre s'ouvre et j'entends que l'on m'appelle. Je me retourne et soudain je reçois, une pièce de deux euros en pleine tête.

"C'est pour t'acheter des vêtements,  sale crevarde !" me lance le mec dans la voiture.

Je ne le connais pas. C'est sans aucun doute un mec de mon lycée qui veut s'amuser un peu, avant sa journée merdique.

Je me baisse, ramasse la pièce et continue ma route, en replongeant dans ma bulle.
Je suis contente, finalement cette pièce servira à quelque chose. Je pourrais m'acheter un croissant et manger.

Quand j'arrive enfin au lycée, il est 8h passé. Je me dépêche d'aller sous le grand marronnier, tout au fond de la cour. J'adore cet endroit. Il est isolé et personne ne vient jamais ici.

Je grimpe sur les premières branches et me retourne. D'ici j'ai une vue d'ensemble sur tout le lycée et personne ne peut me voir.

J'observe les élèves arriver au fur et à mesure. J'ai l'impression d'observer une jungle, paisible en apparence mais féroce et dangereuse  au fond.

La sonnerie sonne. Je me lève et vais à mon premier cours. Maths, on adore !

Je suis la première arrivée, comme c'est souvent le cas. J'attends le prof qui n'arrive pas. Merde, ils ne pourraient pas être à l'heure ! On leurs demande pas la lune tout de même.

Je rentre dans la classe quand le prof arrive enfin.

Encore une journée qui s'annonce passionnante.