Alycia :

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C'est la fête. Ma fête. Mon anniversaire.
J'ai 15 ans, enfin !
J'ai bu et je ne mentirais pas sur le fait que j'ai un peu approché 2 ou 3 rails de coke.
Touts mes amis sont là, mon meilleur ami Gabriel (alias Gabi), Zoé(alias la fille d'à côté) et Benji (alias juste lui). Pour le reste, l'alcool me brouille la mémoire..
Je monte à l'étage car je sens ma bile se rapprocher de ma bouche et je n'ai pas franchement envie de me retrouver demain sur les réseaux avec la tête pleine de vomi et de je ne sais pas trop quoi.
Je trouve les toilettes au bout de 6 chutes dans l'escalier et 4 portes que j'aurais préféré ne jamais ouvrir..
Et ici c'est la troisième guerre mondiale, je sens que mes parents devront réparer les toilettes...
Je m'en sors sans grands dégats mais je ne m'attribuearais pas une médaille pour autant..
Lorsque je rentre dans la salle de bain pour trouver une solution de cacher se qui vient de se produire..
Je vois Zoé, elle pleure je crois, oui elle pleure, elle pleure fort..
Elle est dans la baignoire, assise, toute habillée, de l'eau jusqu'à la poitrine..
Mais je ne comprends pas, l'eau est rouge..
Elle me montre son poignet, elle saige, elle saigne beaucoup..
Je ne réfléchis plus, je ne pense plus à rien..
Je retire mon t-shirt et lui fait un garrot..
Des larmes coulent sur mes joues mais je ne pleure pas.
Je me mords la lèvre tellement fort que j'ai un goût de sang dans la bouche.
Je hurle mais je ne m'entends pas.
J'entends la musique s'arrêter.
Gabi monter à l'étage.
Et la porte de la salle de bain claquer.
J'entends qu'il appelle les pompiers.
Sort pour ne pas m'effrayer.
Et puis, plus rien.
Je n'entends plus rien.
Je sors Zoé de la baignoire, elle respire de plus en plus fort, et son souffle chaud me file la chair de poule..
Je retire légèrement mon t-shirt du poignet de Zoé, et le met sous l'eau froide, elle tressaille à la sensation de l'eau sur sa plaie encore vive.
Elle me regarde avec des yeux remplis de larmes, et je crois qu'elle essaie de me dire qu'elle est désolée..
Je ne réponds pas et tente d'éviter son regard..
Elle me prends la main et la serre tellement fort que je peux percevoir son poul de plus en plus lent..
Et lorsque je me tourne vers elle pour le lui dire, elle me lâche la main, retire son poignet de l'eau et m'attrape la tête...
Je crois qu'elle chuchote le mot "merci" avant de déposer un baiser plus que magique..
Ces lèvres de plus en plus froides sur les miennes brûlantes..
Son sang coule le long de ma nuque et le mien ne fait qu'un tour..
Quand elle retire sa bouche de la mienne, elle est essoufflée et je crois qu'elle va tourner de l'œil.
Je sens Gabi me frôler et la rattraper au dernier moment..
Je ne sais pas depuis quand il est là, ni ce qu'il à vu, mais je ne m'en soucie pas..
Et puis tout s'évapore et je sombre dans un trou noir.

Lorsque je rentre dans la chambre d'hôpital de Zoé, mon cœur bat de plus en plus fort.
Elle est inconsciente, mais je me rappelle de ces yeux bleus comme si elle les avait grands ouverts.
Je sais qu'elle ne m'entend pas mais j'ai besoin de lui parler : -"Hey.. Tu sais, j'ai peur..
J'ai peur du monde cruel dans le quel on vît.. Peur des gens qui te poussent à faire ça..
Je ne peux pas les affronter dans toi..
J'ai besoin de ton sourire, tes lèvres, tes mains, ta voix, j'ai besoin de toi.
Et peu importe ce que les gens disent, moi aujourd'hui je te dis que je t'aime."
Ses yeux s'entrouvrent et elle retire son masque respiratoire, elle chuchote : -" Arrête, tu ne sais même pas ce qu'est l'amour, il n'y a même pas un an tu ne savais pas que j'existais, et melheureux soit-t-il tu n'es pas lesbienne."
Ces mots me frappent en plein dans les côtes, des larmes coulent sur mes joues.
Ses yeux se sont refermés.
Je sors et cours le plus loin possible sans jamais m'arrêter.
Je ne donne signe de vie que 2 semaines plus tard.
Lorsque je me rend étage 3 chambre 7, Zoé dort et ses joues ont repris leurs couleurs rosées.
Je dépose la cassete, que j'avais cachée dans mon sac, dans la main de celle ci.
Elle porte un anneau avec le signe infini, au majeur.
Je le retire soigneusement et le glisse à son annulaire gauche : elle avait tort, je suis amoureuse d'elle.

Une goutte de tropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant