Heavenly

Essai

Voilà un petit texte écrit en 2020... Je le partage bien que cela ne mène pas forcément à quelque chose mais disons que je le voyais tristement moisir dans mes brouillons...

Les yeux mi-fermés, je balançai tout doucement la tête au rythme de la musique. Neon Moon me happait par sa mélodie, par la voix androgyne et apaisante du chanteur. Une main se glissa alors dans mon cou, faisant hérisser les poils jusque dans le bas de mon dos avec une douleur exquise. Je dus me retenir de pousser un râle de déception quand la coupable s'éloigna de moi pour s'asseoir dans mon lit. 

Nous nous défiâmes du regard. Elle voulait me faire réagir - je ne savais pas ce qu'elle attendait comme réaction d'ailleurs - et moi, j'en profitais pour me plonger dans ses iris émeraude. Finalement, elle sourit. Étais-je aussi restée bloquée sur ses lèvres ?

- Tu lis quoi ? Ou plutôt lisais...

- Les mystères d'Irlande. 

 "L'île d'émeraude". Faisais-je exprès ? Absolument pas votre honneur !

- Ça parle de quoi ? 

- D'Irlande...

Disons que j'aime provoquer la réaction qui va suivre... Ses yeux s'agrandirent avant de me fusiller. Une moue adorable déforma son visage.

- Allez Layla ! Accouche !

- Hum, pour la faire court ça explique les différents mystères qui ont marqué l'Irlande, comme la révolution avec l'IRA... C'est très chargé donc difficile à suivre, mais c'est sympa. 

- Ah bah voilà ! 

Elle leva les bras au ciel, exagérant son contentement. Tout était une histoire d'exagération avec Pauline. Et quelque part, chez elle j'aimais ça. Je savais que la discussion sur ma lecture en cours n'irait pas plus loin. Absolument pas lectrice, elle avait pourtant l'air de s'être donné la mission de connaître absolument toutes mes lectures. Et à chaque fois je la faisais languir, toujours en quête de ces adorables expressions. 

Nez contre peau. Je traçai, dans une lenteur aguichante, ses poils juste en dessous de son nombril. Ils me montraient le chemin vers cet endroit, là où nous ne serions alors plus amies. Elle frissonna sous mon souffle, glacé comparé à sa chaleur, à l'ambiance qui nous plombait sur ce lit, sur ces draps. Humide et chaud, le tissu trahissait notre état.  

- Putain... 

Je ne pus m'empêcher de sourire face à son impatience. Laissant glisser mes doigts sur les siens, je tentai de les desserrer de leurs prises pour en prendre possession. Ma tête se rapprocha. L'odeur forte de son excitation me noua le ventre de désir. De mon autre main, je frôlais son sexe. J'aimais voir son dos s'arquer au moindre de mes effleurements. Son dos semblait alors vouloir quitter le matelas pour atteindre plus rapidement les portes du paradis... Heavenly. 

La délivrant de son supplice, je glissais ma langue entre ses lèvres. Ce fut si soudain qu'elle en cria. Pour mon plus grand plaisir. Ses gémissements s'intensifièrent au rythme de ma langue. Dans une danse effrénée, je l'emmenai au plus loin de ses retranchements. Qu'elle ne soit plus qu'une boule de tension, enivrée et perdue dans une vague de plaisirs, la frappant toujours plus puissamment. Qu'elle soit mienne.

Séduisante, elle me soufflait son amour tandis que je la suçais. Son clitoris devint la meilleure des sucreries. Léchant avec avidité et attente les doigts que je lui offris, je me débarrassai de mon bas de mon autre main. Son regard brillait de désir, me renvoyant mon portrait qui n'avait pas plus fière allure... Sans la lâcher du regard, je continuai mon ascension. Plus profondément. Plus de gémissement... 

M'arrachant soudainement au contact de sa peau, fiévreuse et délicieuse, elle me tira à elle. 

- Bordel, tu es la plus sadique des salopes Layla... Fais-moi l'amour. Maintenant. 

Son ton provocateur n'attisa qu'un peu plus mon envie de la faire miroiter, mais me sentant proche de mes limites, j'obéis à ma partenaire. Non sans lécher la vilaine dent qui abîmait ses fines lèvres. Avec empressement, je levai légèrement une de ses jambes et attrapai fermement une poignée de ses cheveux noirs de braises. Nous gémîmes de concert lorsque nos corps se rencontrèrent, avant d'entamer notre ascension. Aucune de nous n'osa accélérer le mouvement, par peur que cela nous amènerait plus vite aux dernières notes du morceau...