Il persiste dans son silence.
-Puis-je vous aider?" tenté-je.
-Habitez-vous loin d'ici?" rétorque-t-il.
-Non," parvins-je à articuler.
-Bien, nous allons en discuter chez vous. Vu que vous jouez à l'ignorante, je vais me donner cette peine. Voyez-vous, j'ai un peu de temps libre et je suis de bonne humeur aujourd'hui."
Scandalisée par la facilité qu'a cet homme à inverser les rôles, lui avec tous les droits, moi, rien, comme si j'avais commis je ne sais quel crime. Nous marchons dans un silence pesant.
Je pousse la porte d'entrée qui grince un peu, maudite soit-elle!
Il jette un coup d'œil circulaire au salon et déclare, "Hmm, on dirait que l'argent n'a pas encore été dépensé."
-De quel argent parlez-vous?" questionnai-je.
Il me regarde d'un air choqué puis se ressaisit, reprenant plus froidement, "Où puis-je m'asseoir?"
Je le conduis sur la véranda et rentre chercher une carafe d'eau. Il faut être polie, même avec ceux qui ne le méritent pas.
Heureusement que Marlie et Ruby ne sont pas là, sinon elles m'auraient criblée de questions.
C'est sûrement le notaire de Sergio ou son avocat, mais est-il obligé d'être aussi désagréable?Je retourne à la véranda avec la carafe pour lui offrir un verre d'eau et le retrouve assis bien à son aise, comme s'il était le maître absolu des lieux. Non mais d'où vient ce type, à la fin!
Il fixe mon ventre avec un intérêt soutenu, ce qui me met mal à l'aise. Je pose ma main dessus rapidement.
"Alors, comment va mon enfant?" déclare-t-il.
Attends, il vient vraiment de dire "mon enfant"! Peut-être que le deuil me fait perdre la tête. Ou mieux, c'est juste une grosse blague de Ruby et de Marlie. Mais l'expression de son visage me dit qu'il n'est pas le genre de mec à faire des blagues. Je suis seule à la maison, je vais essayer de jouer cool, histoire qu'il parte rapidement d'où il vient.
"Écoutez, monsieur, je ne vous connais pas, je ne vous ai jamais vu de toute ma vie. Vous vous êtes trompé de ma femme."
"Voyez-vous ça, Leïla," dit-il en appuyant sur mon prénom.
Il me regarde longuement avant de reprendre, "Je suis Alexsandro Belli."
Comme si ça résumait la situation. Toujours aussi perplexe, je demande, "Euh, vous êtes un collègue de Sergio?"
-Je suis son patron."
-Oh mon Dieu, vous êtes le grand patron, comme le grand patron patron," m'échappe-t-il.
Il répond d'une voix amusée, -Je suis le grand patron, comme le grand patron patron."
Je me rends soudain compte que j'ai chez moi l'un des hommes les plus riches du monde.
-Euh, Mr. Belli, veuillez m'excuser, je ne vous ai pas reconnu. Je confonds dans mes excuses." Il fait un geste de la main pour me faire comprendre que ce n'est pas la peine de m'excuser.
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The Dark Wishes
Romantizm-C'est la fin, ça y est, je l'ai perdu à tout jamais... Si seulement je pouvais revenir en arrière... Non! Si seulement Sergio pouvait avoir une chance de renaître. Seule avec son enfant à naître, Leïla laissant échapper ces paroles, empr...