Chapitre 1

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Elle allait bientôt être à bout de souffle. Ces individus le poursuivaient depuis longtemps déjà et allaient sûrement l'attraper dans peu. Ils l'observaient et elle l'avait remarqué. Elle était alors partie et Ils l'avaient suivie. Elle avait accéléré l'allure et eux de même.

C'était des marchands d'esclaves. Parce que oui, il y en avait encore. Sauf que ceux-là étaient connus pour kidnapper les jeunes mendiant à la rue, sans attache et encore plus ou moins vigoureux, valables en termes de marchandise, pour les vendre en tant qu'esclaves. La population s'en doutait mais cela ne faisait rien. Au contraire, ça l'arrangeait : ces « kidnappings » nettoyaient et désencombraient la rue encore malpropre malgré les débuts de travaux de pavage de rues.

Soudain elle vit : une échappatoire ! c'était la brasserie de Joseph, ou comme tout le monde l'appelait : Jo', et de Catherine. Tous les deux étaient assez généreux pour des habitants de cette ville qui était comme un piège titanesque et empoisonné. Parfois, elle avait droit à un bout de pain ou un reste d'omelette. Même une fois, quand elle était très petite, en plein hiver, le veux couple l'avait logée dans le cellier. Bien sûr, elle n'avait pas pris de nourriture dedans, chose expressément défendue par Joseph.

Elle s'engouffra comme un coup de vent dans l'établissement par la porte des cuisines et se cacha comme elle put. Deux mots à Joseph et il avait compris :

« Marchands d'esclave »

Un signe de tête, il avait compris.

D'un coup la porte s'ouvrit pour laisser passer un groupe de trois hommes qui fouillèrent la salle d'un regard mauvais.

« - Qui êtes-vous ?

- Z'avez pas vu une gueuse entrer là ?

- Je ne laisse pas de mendiants entrer dans mon restaurant ! » S'écria Joseph faussement indigné mais avec un fond de vérité : il les fait passer par la porte des cuisines.

Les individus quittèrent finalement le bar, résignés mais en colère de ne pas avoir attrapé leur « proie » et d'y avoir perdu leur temps. Ils abandonnaient enfin la partie ! Elle était soulagée : ce n'est pas demain qu'elle sera enchaînée à des « maître », obligée de les servir de l'aurore au crépuscule ! Parce que oui, elle tenait beaucoup à sa liberté. Après tout, c'était de peu la seule chose qu'elle possédait.

« Eh bien Lynn, tu l'as échappé belle ! »

Lynn HelsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant